RIMOUSKI - Par Nicolas Dupont - Le beau parcours des Voltigeurs de Drummondville s'est arrêté vendredi soir lors de la demi-finale de la coupe Memorial.

La troupe de Guy Boucher a baissé pavillon en prolongation par la marque de 3 à 2 face aux champions de la Ligue de l'Ontario, les Spitfires de Windsor. C'est Adam Henrique qui a donné la victoire à son équipe en s'emparant du retour de lancer de Taylor Hall.

« Je suis encore sous le choc », a lancé Boucher. « J'étais certain qu'on allait encore trouver une manière de gagner. Mais bon, on est allé à la limite de ce qu'on peut faire. »

Pour une troisième année de suite, il n'y aura aucun représentant de la LHJMQ en grande finale - les Remparts de Québec avaient remporté le précieux trophée à Moncton en 2006.

Le duel qui mettra un terme aux activités de la Ligue canadienne de hockey opposera donc les Spitfires aux Rockets de Kelowna, au repos depuis mardi soir.

Une belle preuve de détermination

Les Spitfires ne ressemblaient en rien à une équipe qui avait joué la veille. Dominant les adversaires 16 à 7 au chapitre des tirs au but, ils ont rapidement pris l'avance lors de la période initiale, grâce à des buts de Taylor Hall et Brent Shutron.

Alors que tout le monde les croyait morts et enterrés, les Voltigeurs ont de nouveau fait preuve d'un caractère hors du commun. Décimés par les blessures et affaiblis par les virus, les hommes de Guy Boucher sont parvenus à créer l'égalité. Samson Mahbod a d'abord déjoué le gardien Andrew Engelage d'un bon tir des poignets. Puis lors d'un avantage numérique de deux joueurs, Yannick Riendeau a redonné espoir aux partisans de la LHJMQ en enfilant son deuxième but du tournoi.

Toutefois, visiblement à court d'énergie, les Voltigeurs se sont effondrés : ils n'ont lancé qu'à trois reprises sur le filet adverse lors de la troisième période et de la prolongation.

« On a tout donné », a lancé le gardien Marco Cousineau qui a une fois de plus été étincelant repoussant 41 des 44 lancers dirigés vers lui. « Si l'équipe s'était présentée en pleine santé à Rimouski, le résultat aurait été sans doute différent. »

"Ce n'est pas ce qui arrive qui compte, mais comment on réagit"

Dans le vestiaire après le match, l'entraîneur-chef Guy Boucher a remercié tous ses joueurs pour l'année extraordinaire qu'il venait de passer. Un discours émotif qui a certes touché le joueur de 20 ans Yannick Riendeau, qui venait de disputer son dernier match junior.

« Guy, c'est vraiment une personne incroyable. Je n'oublierai jamais ce qu'il a fait pour moi », a raconté Riendeau. « Il nous a appris à croire en nos chances jusqu'à la fin, vaincre l'adversité. Ce n'est pas difficile de te surpasser pour un gars comme lui. »

« Notre parcours représente la plus belle chose qui me soit arrivé jusqu'à maintenant », avoue Guy Boucher. « Ces jeunes-là sont exceptionnels. Même amochés de partout, ils viennent de jouer onze matchs émotif en 22 jours en plus de jouer quatre prolongations lors des six derniers matchs. »

Révélant que l'aspect humain était à la base de sa philosophie, Boucher a déclaré que ça faisait mal de perdre le match, mais que de perdre des individus de cette trempe allait faire d'autant plus mal.

« Ces joueurs ont acquis des valeurs par eux-mêmes et je suis persuadé qu'ils iront loin dans la vie. Avec autant de cran et de persévérance, il devient facile d'évoluer en société. »

« Ce n'est pas ce qui nous arrive qui compte, mais bien comment on y réagit et ces gars-là ont tellement bien réagi toute l'année à cette philosophie. »

Dumont, tout un guerrier

Plus tôt cette semaine, Boucher a évoqué le courage de Gabriel Dumont. Il avait alors déclaré que si les journalistes savaient avec quelles blessures ce joueur-là composaient, personne ne voudrait y croire. Or, Boucher a dévoilé tous les détails.

« Ça fait deux semaines que son épaule ne tient que par deux tendons; il a un orteil de fracturé; il souffre d'une entorse à une cheville qui nécessitera une opération chirurgicale et une convalescence de six mois; enfin, il est incapable de fermer une main sur son bâton puisque deux de ses doigts sont blessés. J'en reviens pas, je n'ai jamais vu ça. »

Pas mal pour un joueur qui a encore distribué son lot de mise en échec en plus d'être dominant sur plusieurs points de vue.