Le verdict est finalement tombé. L'attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda, Patrice Cormier, a été suspendu pour le reste de la saison régulière, ainsi que pour la durée des séries éliminatoires.

La LHJMQ n'avait jamais imposé une suspension de plus de 20 matchs, selon un porte-parole du circuit.
C'est là le nombre de rencontres que Cormier, l'auteur d'un violent coup de coude à l'endroit de Mikaël Tam, des Remparts de Québec, ratera d'ici la fin de la campagne 2009-2010. En plus, celui qui a été le capitaine de l'équipe canadienne au cours du récent championnat mondial junior ne pourra aider les Huskies dans leur quête pour se rendre jusqu'à la Coupe Memorial, tournoi annuel qui permet de couronner le champion junior au Canada.

Si les Huskies se qualifient pour la coupe Memorial, l'organisation devra alors demander au comité exécutif de la Ligue canadienne de hockey la permission d'aligner Cormier, a indiqué le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau.

"Selon moi il s'agit d'un incident isolé, mais le message est clair: nous ne voulons pas voir ce genre de geste-là se reproduire", a déclaré le commisssaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, lundi matin, au cours d'un point de presse.

Après que Raymond Bolduc, le préfet de discipline de la LHJMQ, eut qualifié le geste de Cormier de "dangereux et intolérable", Courteau a dit approuver la décision rendue par son collègue.

"C'est une décision conséquente avec les mesures que nous avons avancées en septembre 2008, et qui lancent comme message que nous ne voulons pas que ce genre de chose-là arrive", a noté le commissaire en faisant allusion aux mesures importantes adoptées par sa ligue après l'incident impliquant le fils de Patrick Roy, Jonathan Roy, au printemps 2008.

"Nous voulons permettre à nos joueurs de jouer de manière robuste et intense, mais ce genre de geste est inacceptable, a dit Courteau à propos du coup de coude de Cormier. Nous voulons continuer d'offrir une ligue qui représente la meilleure option pour un joueur de hockey de 16 à 20 ans.

"La LHJMQ doit être une ligue où les joueurs peuvent bien débuter leur carrière, et non pas la terminer."

Les Devils respecteront la décision

Selon les ententes existantes entre la Ligue canadienne de hockey, qui régit les trois circuits juniors majeurs au pays, et la Ligue nationale de hockey, Cormier, qui appartient aux Devils du New Jersey, aurait pu participer aux prochaines séries de la Ligue américaine une fois les Huskies éliminés des séries de la LHJMQ. Un tel scénario reste possible malgré la suspension du joueur de 19 ans.

Lou Lamoriello, président et directeur général des Devils, a laissé entendre dans un communiqué, lundi, qu'il n'avait pas l'intention faire jouer Cormier avec son club-école de la LAH avant la fin de sa suspension.

"Nous respectons entièrement la décision (de la LHJMQ), a déclaré Lamoriello dans le communiqué. Nous allons nous conformer à la suspension de la ligue et nous n'envisagerons pas, ni n'allons explorer, d'autres avenues pour son retour au jeu cette saison."

Cormier, qui est originaire de Cap-Pelé, au Nouveau-Brunswick, pourrait en théorie aller jouer dès maintenant dans la ECHL ou la Ligue centrale, des circuits professionnels mineurs de second ordre qui n'ont pas d'ententes formelles avec la Ligue canadienne. Courteau a indiqué que ces circuits seraient informés de la suspension et invités à s'y conformer.

Réaction des Huskies mardi

Les Huskies, qui ont appris les détails de la suspension quelques minutes avant le point de presse de la LHJMQ, ont indiqué qu'ils n'auraient aucun commentaire à faire sur la décision avant un point de presse prévu mardi. Courteau a indiqué que les Huskies avaient cinq jours pour déposer un appel.

Quant à la direction des Remparts, elle s'est dite satisfaite de la décision de la LHJMQ, même si des poursuites en justice demeurent toujours possibles.

"Nous respectons et supportons entièrement la décision et les sanctions communiquées par la ligue, a déclaré le président des Remparts, Claude Rousseau, depuis Québec, lundi midi. Ce n'est pas seulement la sanction elle-même, c'est aussi le message qui supporte la décision, en ce sens que la formation des joueurs, leur protection et le respect entre eux (sont des éléments importants)."

"Personne n'est heureux de donner une sanction aussi sévère à Patrice Cormier, mais je pense qu'on était rendu à un point ou il fallait donner un sérieux avertissement aux jeunes, a pour sa part affirmé Patrick Roy, le directeur-gérant et entraîneur-chef des Remparts. Quand le premier ministre (Jean Charest) dit qu'il y en a peut-être qui n'ont pas compris le message, je pense que c'est peut-être le rôle de la ligue de le faire."

De son côté, Courteau a souligné que la ligue ne peut empêcher les joueurs de commettre des actes répréhensibles malgré tous les règlements qui peuvent être instaurés, mais que la LHJMQ pouvait tout mettre en oeuvre pour les sensibiliser aux conséquences de leurs gestes.

"Il faudrait voir si on ne peut pas aller au-delà (du programme de sensibilisation à la violence) qui est déjà en place, et de présenter des images de ce qui peut arriver aux joueurs (lors de coups à la tête), a dit le commissaire. Et aussi, leur montrer ce qui peut arriver à la santé d'une personne après une commotion cérébrale."

Une semaine cruciale pour Tam

Courteau n'a pas répondu aux questions concernant la possibilité d'une poursuite en justice de la part de la famille Tam à l'endroit de Cormier. Rousseau a répété, lundi, que cette décision sera prise par la famille du hockeyeur qui a subi un traumatisme cranio-cérébral.

"La famille va regarder le tout, a indiqué Rousseau. Cette semaine sera importante pour la famille alors que Mikaël va suivre plusieurs examens cognitifs et physiques. Ce sera une semaine charnière pour la réhabilitation du jeune."
"On va les supporter, peu importe la démarche", a souligné Roy.


Rappel de l'incident

Cormier a asséné un solide coup de coude au visage de Tam le 17 janvier dernier. La force de l'impact a été telle que l'arrière a quitté la patinoire en convulsions sur une civière.

Depuis, Tam s'est adressé aux médias déclarant qu'il se sentait mieux et qu'il voulait revenir au jeu le plus rapidement possible.

Quant à Cormier, il s'est confié à Stéphane Leroux jeudi dernier affirmant qu'il regrettait amèrement son geste et qu'il devra dorénavant vivre avec les conséquences.

Cormier, originaire de Cap-Pelé, au Nouveau-Brunswick, était le capitaine de l'équipe canadienne au dernier championnat mondial junior.