L’hiver dernier, un collaborateur de Balle Courbe, Pier-Luc Ouellet, me proposait de publier une entrevue qu’il avait réalisée avec Benjamin Tull.

À l’époque, on commençait les diffusions de la Lutte à RDS et Tull, dans ces diffusions, était un aspirant aux titres par équipe de la IWS qu’il a finalement remporté avec son partenaire Matt Falco – le géant de Saint-Casimir. Je savais déjà qu'il était populaire avant de débuter l'aventure de la Lutte à RDS, mais Tull s'est imposé comme un joueur majeur sur la scène locale depuis et on pourrait même parler d'un incontournable tant il est actif et, surtout, couvert de championnats depuis quelques mois.

Dans le ring, Tull est une figure imposante, une grande gueule sans filtre qui ne se gêne pas pour invectiver les membres de l’auditoire qui, en retour, lui font des doigts d’honneurs doublés de nombreuses insultes. C’est, après tout, la dynamique qu’il alimente religieusement partout où il passe et la méchanceté, ou être heel dans le jargon, lui colle à la peau à ce stade de sa carrière.

C’est forcément un acte volontaire puisque l’homme qui s’est présenté dans les studios de RDS pour une entrevue improvisée n’avait rien du diable qui enflamme les foules de la province.

Le propre de la lutte, au Québec ou ailleurs, est d’alimenter cette zone entre la réalité et la fiction où les lutteurs, eux-mêmes tiraillés entre les deux, doivent faire la promotion d’une discipline qui ne possède pas la noblesse ou le prestige du théâtre, par exemple.

Benjamin Tull

Benjamin Tull l’homme, le père de famille et l’entrepreneur chevronné naviguent dans ces eaux troubles avec une aisance qui trahit son expérience dans le milieu. Environ 18 ans entre les câbles, ça use son homme et la perspective n’est plus la même que dans la jeune vingtaine où les espoirs sont aussi nombreux que les nuits blanches festives entre deux galas. La passion, devant le poids du quotidien, devient un exutoire comme nous le confiait Tull sur notre plateau.

Son emploi du temps témoigne de cette réalité que la lutte au Québec est une discipline qui ne paie pas forcément les comptes. Il faut garder son emploi de jour et dans le cas de Tull, la lutte est devenue un complément à ce que la vie offre de mieux, c’est-à-dire la famille et les passions.

C’est pourquoi on le trouve souvent derrière le comptoir des Touriers, son point de vente dans Hochelaga-Maisonneuve qui lui sert aussi de cuisine pour son entreprise de distribution de viennoiseries. De plus, on le voit très présent sur les médias sociaux où il partage son amour des arts de la table. Il offre, d’ailleurs, des critiques culinaires et les observateurs l’auront reconnu à la suite de son passage à la télé-réalité Un souper presque parfait il y a quelques années.

Tout ça pour dire que Tull, comme beaucoup de lutteurs au Québec, est conscient des limites de son art et ne se confine pas à son existence entre les câbles. C’est d’ailleurs tout à son avantage puisque depuis quelques années il utilise toutes les plateformes afin de faire la promotion de ses combats, de son entreprise et même de ses talents culinaires - ou de ses choix douteux tard le soir, comme le veut la tradition sur la route.

Benjamin Tull, l’homme, le lutteur et le père de famille sont une puissance à reconnaitre dans l’industrie. Il est un exemple à suivre pour les aspirants qui rêvent d’un jour collectionner les ceintures de championnat comme il le fait présentement.

On vous invite à le suivre lors de ses prochaines sorties au Québec puisque, de son propre aveu, il est plus près de la fin de sa carrière que du début de celle-ci. Il défendra son championnat de la NSPW à Québec ce samedi, le 26 mai, en plus d’être à la C*4 la veille pour y défendre le championnat Underground.

Profitez-en, car il est présentement au sommet de son art même s'il vous dira surement de vous taire si vous lui envoyez le compliment.

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