Pat Laprade Live - GEW Uprising
Lutte mercredi, 15 juin 2011. 00:22 mercredi, 11 déc. 2024. 04:23
GEW Uprising a été un show qui est sortie de l'ordinaire, non seulement parce qu'il est rare de voir un gala de lutte dans un aréna, mais surtout par la production et la technique qui valaient le détour à elles seules. De plus, il s'agissait du show de la GEW avec le plus de lutteurs connus à l'échelle provinciale, avec les Kevin Steen, Franky the Mobster et LuFisto. La vedette montante de la GEW Surfer Mitch a pour sa part connu une autre belle performance. Cependant, c'est un gala beaucoup trop long et mal divisé auquel les fans ont eu droit, en plus d'avoir des commentateurs live que la foule peut entendre, un non-sens selon moi.
Pat Laprade Live - 11 juin 2011- Granby, Qc
Oui, la production était sensationnelle. Meilleure que celle de la ToW? Peut-être, mais on compare des pommes avec des bananes, parce que le show de la GEW était présenté dans un aréna laissant ainsi plus de latitude à ce niveau. La GEW s'était muni de deux écrans géants, d'un « follow spot », de plusieurs autres lumières et d'une console technique qui faisait très professionnelle. Mais tout l'effort mis au niveau de la production a été contrecarré par une seule et unique chose et non, ce n'est pas les performances des lutteurs et lutteuses. Ce qui a miné l'ambiance d'Uprising selon moi est la présence des commentateurs. Des commentateurs qui ne se parlent pas que pour eux pour éventuellement être placé sur le DVD comme toutes les promotions font. Non. Les commentateurs sont entendus par la foule présente, à travers les mêmes haut-parleurs que l'on entend l'animateur ou la musique d'entrée des lutteurs.
Des commentateurs qu'on peut entendre live non merci!
Ce n'était pas une surprise pour moi car j'avais déjà vécu l'expérience il y a quelques années alors que j'avais été voir un de leurs galas à Granby. Je me souvenais avoir détesté ça sans bon sens. Ça n'a pas changé cette fois-ci. Ça faisait 1 minute que le premier match était commencé que je n'étais déjà plus capable. Et ce n'est pas uniquement parce que je trouve ça désagréable. Avoir des commentateurs qui parlent en direct comme ça est très mauvais pour le show et ce, à plusieurs niveaux.
Premièrement, c'est très distrayant. On ne peut pas se concentrer sur la lutte car on est toujours interpelé par les commentateurs. On écoute les commentateurs ou on regarde le match, mais faire les deux est relativement difficile. Ce n'est vraiment pas le même feeling que de regarder un show de lutte sur un écran de télévision. Tu es dans ton salon, tu regardes un DVD ou une émission, c'est correct d'avoir des commentateurs. Mais lors d'un événement en direct, c'est vraiment désagréable. Je sais que ça parait très subjectif comme opinion, mais en même temps, toutes les personnes dans la foule à qui j'ai parlé disaient la même chose. Pour appuyer mon point, je dirais simplement que si c'était l'idée du siècle, la NBA, la NHL, le baseball majeur et la NFL auraient emboîté de pas. Je me souviens qu'un match à ROH en 2005, qui mettait aux prises Samoa Joe et Kenta Kobashi - match de l'année en 2005 - était tellement fort live, l'ambiance était tellement bonne que sur le DVD, la compagnie avait décidé de le présenter sans commentaires. J'étais à ce show et je dois avouer que des commentaires auraient enlevé quelque chose au match. Imaginez si le match avec eu des commentaires en direct.
Mais c'est beaucoup plus que juste à ce niveau. La présence de commentateurs selon ce qu'on m'a expliqué a été mise en place parce que les lutteurs de la GEW n'étaient pas capables de travailler leur foule. Or, on a décidé de mettre des commentateurs live pour ainsi palier au problème! Je n'en revenais pas! Au lieu de montrer aux lutteurs comment bien travailler leur foule, on passe à côté du problème et on en créé un autre en pensant avoir trouvé une solution. C'est comme si quelqu'un ne savait pas comme faire cuire un steak et au lieu de lui montrer, on demande au voisin de le faire. Ça ne règle pas le problème, car la journée que cette personne va devoir faire cuire un steak ailleurs que chez eux, son voisin n'y sera pas. Quand j'ai demandé pourquoi on ne montrait pas aux lutteurs comment travailler leur foule, on m'a répondu que les gars ne voulaient pas apprendre, qu'ils s'en foutaient jusqu'à une certaine limite. J'ai donc proposé qu'on arrête de les booker alors, s'ils s'en foutent tant que ça et on m'a subséquemment répondu que si la promotion ne bookait pas les talents locaux, qu'ils devraient les faire venir de Montréal ou d'ailleurs, que ça couterait plus cher ne serait-ce que pour le gaz et que la compagnie ne pouvait se permettre tant de dépenses. Alors la GEW se trouve dans un cercle vicieux. Si elle force les lutteurs à améliorer cette lacune, elle les perd, doit faire venir des gars de l'extérieur et éventuellement perdre tellement d'argent qu'ils vont devoir fermer. Par contre, en continuant ainsi, ils donnent un spectacle qui rend toute l'expérience d'aller voir un show de lutte totalement déplaisante.
Mais si je regarde l'alignement de la GEW, y en a-t-il tant que ça qui ne veulent rien savoir? Sans trop y penser, je dirais que des gars comme Surfer Mitch, Real, Zircon, Slice N' Dice, Van Hawk, Toxic sont tous des gars qui ont un certain désir de s'améliorer. Je ne connais pas tous les lutteurs assez personnellement pour juger de leur désir d'apprendre, mais si vous me demandez mon avis, si un lutteur ne désire pas s'améliorer - parce qu'entendons-nous, s'il ne veut même pas apprendre à bien travailler sa foule, y a pas grand-chose que ce lutteur va vouloir apprendre - il ne devrait même pas se retrouver dans un ring de lutte. Ce sont des gars - et non pas des lutteurs - qui font ça pour eux-mêmes, même pas pour la foule, et qui font ça uniquement pour s'amuser comme s'ils s'étaient inscrits dans une ligue de bowling le samedi après-midi. La différence, c'est que personne ne paye pour aller te voir jouer au bowling. Leur attitude est comparable à celle d'un comédien qui joue dans une pièce de théâtre et qui refuse d'apprendre ses lignes par cœur. Pour palier à ça, la troupe de théâtre engagerait un narrateur qui viendrait expliquer ce que le comédien fait et parler à sa place. Cette personne se ferait congédier sur le champ, peu importe si c'est une troupe d'amateurs ou de professionnels.
La lutte est souvent la risée de bien des gens, surtout la lutte indépendante, que les médias appellent « lutte amateur ». Pourtant, la lutte amateur, c'est de la lutte olympique, de la lutte gréco-romaine, mais ce que la GEW fait c'est de la lutte professionnelle. Malgré cela certains utilisent le terme « amateur » pour ainsi qualifier le genre de spectacle qu'ils voient à l'occasion. Je ne dis pas que le produit que la GEW présente est « amateur », mais des gars - je n'arrive même plus à les appeler « lutteurs » - qui ne veulent pas prendre le temps d'améliorer une carence qui nuit au spectacle donné à un public payant, c'est vraiment amateur. Quand on me pose la question à savoir combien de lutteurs y a-t-il au Québec, j'ai souvent tendance à nuancer ma réponse. Je dis qu'il y a 500 personnes qui pratiquent la lutte au Québec, mais de ceux-là, peut-être 30, au maximum 40 peuvent vraiment être considérés comme des lutteurs. Les autres jouent à la lutte, ce qui est totalement différent. Pour moi, ne pas vouloir s'améliorer est un exemple de quelqu'un qui joue à la lutte. Tu n'as pas besoin d'avoir des espérances de carrière très élevées pour être un lutteur. Tu n'es pas obligé d'avoir comme but de lutter à la WWE ou même aux Etats-Unis. Mais en même temps, tu dois être en mesure de présenter un spectacle adéquat qui va attirer un public payant et pas seulement ta famille ou tes amis. C'est une marque de respect tout simplement. Plusieurs personnes qui votaient pour mes prix de l'année ont arrêté au fil des années parce qu'ils ne trouvaient pas 50 lutteurs, au sens propre du terme.
Mais le problème des commentateurs est dérangeant à d'autres niveaux. Les commentateurs sont là pour supposément mettre de l'ambiance, mais c'est le contraire qui se produit, car ils empêchent la foule de réagir comme elle devrait. Au lieu de réagir face à une situation, la foule va plutôt écouter ce qu'ils ont à dire. Le lutteur qui lui travaille sa foule, veut que celle-ci lui répondre. Le problème est que les commentateurs sont tellement présents que le lutteur n'arrive pas à connecter avec celle-ci. Elle ne l'entend pas parler donc ne peut lui répondre. Une des particularités de la lutte indépendante est justement cette proximité avec les lutteurs, proximité qu'on ne retrouve pas dans un grand aréna. Donc pour qu'un lutteur réussisse à faire réagir la foule, il doit lui parler, interagir avec elle. Mais dans la situation présente, les commentateurs se trouvent à leur faire obstacle. Donc non seulement ça ne permet pas à un lutteur d'apprendre comment travailler sa foule, mais ça ne permet même pas à quelqu'un qui sait comment, de le faire. Une fan me racontait que lors d'un show, elle criait pour sa lutteuse préférée et on lui a dit de crier moins fort parce qu'elle dérangeait les commentateurs! Même TNA ne ferait pas quelque chose de si illogique quoique!
Mais il y a plus. Les commentateurs ne peuvent pas se permettre de tout dire. Encore moins que ceux à la télévision. Si un Jerry Lawler ou Jim Ross précise pour le téléspectateur que l'arbitre n'a pas vu les heels tricher, c'est correct. Mais que Funky et Carol - les commentateurs de la GEW - disent que l'arbitre n'a pas vu les heels tricher, là ça devient un problème. Comment l'arbitre est sensé réagir? Il se fait dire par deux personnes qu'un lutteur a triché et il ne fait rien pour corriger la situation? Ça ne fait aucun sens et ce n'est pas logique du tout. Et des situations comme ça sont arrivées à quelques reprises samedi dernier.
Dans le match par équipe de « légendes », les heels ont fait un « phantom tag », c'est-à-dire qu'un des deux a remplacé l'autre dans le ring sans qu'il y ait eu un tag. L'arbitre évidemment ne le voit pas, mais les deux commentateurs, dans tout leur grand génie, disent qu'il y a eu un « blind tag » .au micro! Premièrement, ce n'était pas un « blind tag », mais bien un « phantom tag », un « blind tag » est lorsqu'un lutteur tag son partenaire légalement sans que son adversaire s'en aperçoive. Deuxièmement, c'est une expression de lutte kayfabe. En fait, ce n'est pas de briser le kayfabe ici qui est important plus que les fans ne savent pas c'est quoi un « blind tag ». Y a pas un commentateur qui va annoncer ça comme tel. Voyons donc! Finalement, comment l'arbitre doit réagir? Ne rien faire et continuer le combat? Pourtant, si j'ai entendu le call, l'arbitre aussi. Pourquoi alors ne fait-il rien? Dans le match de Kevin Steen et de Surfer Mitch, les commentateurs ont mentionné au micro encore une fois qu'il s'agissait du 3e « low blow » que l'arbitre ne voyait pas et ils ont enchaîné en s'adressant directement à l'arbitre! Donc non seulement ils ne devraient pas parler de choses que l'arbitre ne voit pas mais ils devraient encore moins s'adresser à lui. L'arbitre a vraiment l'air épais dans tout ça, malgré lui, car il ne répond pas aux commentateurs et il ne corrige pas la situation que ceux-ci apportent.
Après le speech de Sweet Cherrie, très beau speech d'ailleurs qui venait vraiment de son cœur et qui avait de vraies émotions, rien de chorégraphier, JF Kelly est venu pour mettre over Cherrie en l'annonçant comme il se doit. C'est la job de Kelly de mettre la fille over car il est l'animateur. Mais les deux commentateurs ont décidé de leur côté de partir un chant, « Merci Cherrie », et ce, en même temps que Kelly parlait. Au lieu de laisser Kelly parler et d'essayer de faire passer leur chant après (en passant, ce n'est vraiment pas leur job de partir un chant), ils ont continué à parler par-dessus Kelly. Ça a donc donné que la foule n'a pas bien compris ce que Kelly disait et elle n'a pas embarqué dans le chant de deux autres parce que c'était inaudible, tout le monde parlait en même temps. Dans le match de Steen, les fans ont parti un chant à un moment donné que je n'arrivais pas à comprendre parce que les commentateurs n'arrêtaient pas de parler.
Un « Powerbomb Buster »? Sérieusement?
Finalement, si vous êtes pour faire des commentaires, en plus live comme ça, soyez documentés le moindrement et soyez renseignés un peu quand même. Les prises étaient souvent dites en anglais, même les plus courantes. Je ne suis pas le plus grand défenseur de la langue française dans le milieu de la lutte, mais à tout le moins, de temps en temps, sortir un terme francophone ne ferait pas de tort. On dit « finish » au lieu de prise de finition. Au lieu de coup de pied de mule, on ne dit même pas « Superkick », mais bien un « Sweet Chin Music ». À plusieurs reprises, les commentateurs n'étaient pas précis dans l'information qu'ils donnaient - Steen a même du les corriger à un moment donné - ils n'étaient pas précis dans les moves qui étaient effectués et se sont même permis de rebaptisé un move qui est connu au Québec depuis 8 ans, qui est connu à travers le monde depuis plusieurs années, qui est l'un des moves que les fans de lutte à travers le monde aiment le plus voir (selon différents sondages à ce sujet), mais qui était inconnu des commentateurs selon toute vraisemblance. Lorsque Steen a appliqué son « Package Piledriver » à Mitch, les commentateurs y sont allés de l'appellation suivante, un « Powerbomb Buster »!!! C'mon, un peu de recherche et/ou de connaissances SVP.
Un show beaucoup trop long qui a de nombreuses répercussions
Le gala comme tel, si on enlève la présence des commentateurs,é tait beaucoup trop long et mal divisé. On a fait à la GEW ce que j'avais reproché à la ToW la semaine dernière, c'est-à-dire de présenter des vidéos rappelant les principales histoires en cours, ce qui est excellent. Avec deux beaux écrans géants en plus, ça sortait bien. Alors si on prend l'heure à laquelle ces vidéos ont commencé jusqu'à la toute fin du gala, on nous a présenté un show de 4 heures. C'est BEAUCOUP trop long. D'ailleurs, plusieurs personnes sont parties à l'intermission et d'autres durant les derniers combats. Où la promotion aurait-elle pu couper? Premièrement, après avoir présenté des vidéos pendant 15-20 minutes, le gala débute et on commence le gala avec quoi? Un vidéo récapitulatif de la rivalité qui concerne le premier match. Si le vidéo avait duré 1 ou 2 minutes, ça aurait été correct, mais il a duré 10 minutes ou tout près! Pourquoi ne pas avoir commencé la présentation des vidéos 10 minutes plus tôt et de l'avoir mis à la toute fin de ceux-ci. Les gens l'auraient eu en tête quand même et on aurait pu commencer le show avec de la lutte. Ça m'a fait penser à la TNA qui au show où leur nouveau slogan « Wrestling matters » prenait vie, ils ont commencé celui-ci avec une promo d'une dizaine de minutes! Ce vidéo a d'ailleurs laissé sa trace car juste avant le vidéo pour le match de Steen vs Mitch, j'ai entendu des gens sacrer car ils pensaient avoir droit à un autre long vidéo. Ensuite, le 5 vs 5 par élimination. Je n'ai rien contre le fait de faire ce match par élimination, mais dans ce cas là, il faut savoir le booker. Mais avant même de parler du match, parlons des entrées. Il y a eu exactement 15 minutes d'entrées. Parce qu'évidemment, c'est un gros gala, tout le monde veut entrée sur sa toune et faire son show. Un show de lutte, c'est comme un spectacle, si quelqu'un performe pour lui-même, performe pour se mettre over lui seul, c'est tout le spectacle qui va en souffrir. La lutte est un travail d'équipe. Et le maître d'œuvre de tout ça est le promoteur. Si le promoteur et/ou le booker ne met pas ses culottes et laisse aller des choses comme ça, il n'est pas un bon metteur en scène. Si un lutteur argumente et veut absolument entrée sur sa toune, parce qu'il a un égo ou parce qu'il n'arrive pas à se mettre over autrement ou parce que sa blonde est dans les gradins, il ne devrait pas faire partie du show. C'est aussi simple que ça. Ce qui aurait du être fait, ce sont deux entrées, c'est-à-dire les heels sur une toune et les babyfaces sur une autre, on aurait ainsi sauvé 12 minutes. Le match comme tel a duré 20 minutes. Dans ces 20 minutes, on a vu une multitude de lutteurs qui ne savaient pas trop où ils s'en allaient, comme des poules sans têtes et ça a donné un match désordonné et aurait pu être raccourci. Le match aurait du être d'une durée maximale de 10-12 minutes. 15 avec les entrées. C'est simple booker ce genre de match. Les babyfaces ont leur shine au début en envoyant les heels à l'extérieur, ce qui donne l'occasion de voir quelques sauts à l'extérieur. Ensuite, quelques moves à 10 dans le ring, avant de commencer les différentes éliminations et le finish. Je n'en suis pas revenu qu'il y avait 10 lutteurs dans le ring et qu'on n'a pas vu un « dive » à l'extérieur et aucune manœuvre où les 10 auraient pu être impliqués.
On a eu droit aussi à une très longue promo de Don Paysan et Franky the Mobster. Oui, ça a établit les personnages, mais ça a aussi eu une durée de 10-12 minutes. En accumulant des 6-7 minutes ici et là, c'est de cette façon qu'on peut réduire le temps d'un gala.
Deux heures et 10 minutes se sont écoulées avant qu'on aille à l'intermission, l'équivalent d'un show complet! 2h10 pour 5 combats. Ensuite, les 4 derniers combats, qui par la place qu'ils ont sur la carte devraient être les 4 plus importants, ont eu une durée d'une heure et 10 minutes seulement. Ce qui ne fait aucun sens. Pourquoi tes préliminaires devraient être plus longues que tes derniers matchs? Le show n'aurait pas du dépasser les 2h30-2h45, incluant une intermission mais sans les vidéos du début. Donc les gens auraient été assis pour environ 3h, ce qui aurait eu du bon sens.
Qu'est-ce que ça a eu comme implication? La finale, qui n'a rien à se reprocher comme telle - ce n'était pas un excellent match, mais ce n'était pas mauvais non plus, c'était correct - n'a jamais été capable de se faire justice, d'aller chercher une foule fatiguée, épuisée et qui voulait rentrer chez elle. Et ça c'est de la faute du booker. Ils présentent une finale à saveur locale, pour le titre de la GEW, ce qui est correct, tu mets ton titre over, mais c'est aussi une finale qui passe après Franky the Mobster, Kevin Steen, LuFisto, un 5 vs 5, un 4-way tag team ladder match. Il faut alors s'assurer de lui donner tous les moyens nécessaires pour réussir. Et ce moyen aurait été de garder le show dans des délais raisonnables, mettre toutes les chances de son bord pour que la foule réagissent au maximum. Il n'y a rien de pire que de lutter dans une finale devant une foule qui ne pense qu'à rentrer chez elle.
La GEW devrait se munir de deux choses. Un ou 2 agents qui font le tour des matchs avec tous les lutteurs et un gars au Gorilla Position, qui va s'assurer de garder le show à l'intérieur d'un laps de temps raisonnable. On investit tellement dans la production, le talent et plein d'autres choses qu'il est désolant de voir que l'aspect le plus important du show fut négligé.
La GEW ne fait pas lutter Kalamity, quelle bonne décision
J'applaudis haut et fort la GEW pour n'avoir pas permis à Kalamity de lutter et même plus, d'avoir carrément changer leur carte à cet égard et de l'avoir annoncé. J'avais parlé à Kalamity mardi dernier et je pensais bien qu'elle lutterait samedi. Pour ceux qui auraient manqué ma dernière chronique et le show de Femmes Fatales la semaine dernière, Kalamity a subi une commotion cérébrale de grade 1 et le médecin lui avait dit qu'elle pourrait lutter ce samedi. Kalamity, qui n'a jamais manqué un « Uprising » ne voulait pas manquer celui-ci et je pouvais concevoir qu'elle lutte, mais il aurait fallu que LuFisto la protège beaucoup, qu'il n'y ait pas de coups à la tête et qu'elle fasse attention lors de ses bumps. Il aurait fallu en fait qu'elle ait l'over tout le match en étant très délicate dans sa façon de lutter. Sauf que la meilleure façon d'éviter une blessure demeure bien entendu de ne pas lutter. Même si cela aurait été possible, c'était sans aucun doute la meilleure décision à prendre. De ce que je sais, elle sera aussi absente du combat qu'elle devait avoir samedi le 18 à la NCW, elle qui a encore quelques étourdissements. La GEW a prit une décision que les Penguins de Pittsburgh aurait du prendre avec Sidney Crosby on ne parlerait peut-être pas de carrière terminée si cela avait été le cas.
Commentaires en rafale
-J'ai bien aimé une des manœuvres que Toxic a effectué. Il a marché sur le 3e câble, un peu à la Undertaker, et y est allé d'un spectaculaire Shooting Star Press. Superbe!
-Les programmes que la GEW a donnés à ses fans étaient très beaux. Il est rare de voir des programmes de la sorte dans des shows de lutte et la GEW n'a pas faite les choses à moitié alors qu'elle en a fait 3 différents, avec les 3 affiches du gala. Tout en couleur en plus, ces programmes, comme ceux de la ToW vendredi dernier, donnent l'information nécessaire aux fans qui veulent savoir pourquoi tel combat va avoir lieu. De plus, un sondage était aussi remis aux fans à travers ces programmes, Le sondage, fort simple, demande aux fans d'inscrire de quelle ville ils proviennent, d'où ils ont entendu parler de la GEW et où sont-ils assis. On les invite aussi à participer à un tirage, donnant une raison de ramener la feuille aux organisateurs. Ils n'ont rien inventé ici, mais ils ont pris le temps de le faire et c'est tout à leur honneur.
-Samedi dernier, il s'agissait selon toute vraisemblance du dernier combat de Van Hawk. Sans tambours ni trompettes, l'un des meilleurs lutteurs de haute voltige des dernières années au Québec arrête de lutter. C'est une rumeur que j'avais entendue depuis le mois de septembre l'an dernier, mais qui semblait ne pas se concrétiser. Van Hawk voudrait se consacrer davantage dans les arts martiaux. Son dernier match ne fut pas son meilleur par contre. Le combat était très moyen, avec une manœuvre manquée à cause des câbles beaucoup trop lousses. Sa victoire surprise face à Franky the Mobster a cependant eu une très belle réaction de la foule. Si j'étais lui, je serais content de la réaction de la foule, mais pas du combat comme tel. Comme retraite et lutte professionnelle riment rarement ensemble, il ne serait pas surprenant de voir Van Hawk dans d'autres shows de lutte, peut-être uniquement dans son coin à Granby, mais non plus sur une base régulière ou même à l'extérieur de sa ville. Sa 23e position en 2010 fut sa meilleure en carrière dans le classement des meilleurs lutteurs au Québec. Ses matchs avec Kevin Skully et Exess furent parmi ses meilleurs dans les dernières années.
-J'estime la foule à 300, 325 personnes au maximum. Pour un show d'aréna, ça fait assez vide. Par contre, à cause de la bonne production et d'un éclairage adéquat, ça a diminué l'impact négatif qu'aurait pu avoir une foule de ce nombre. La promotion se disait avant le gala qu'elle serait déçue d'avoir en bas de 500 personnes alors que le chiffre magique pour rendre le show profitable était de 700. Je ne crois pas que la publicité en ville est en cause ici, mais il est notoire qu'un gala de lutte un samedi soir, même au Québec, perd des plumes les soirées de UFC sur PPV. Même si certains refusent de croire à cette théorie, c'est maintenant un fait. L'an dernier, Wrestlemania 26 a subi des répercussions sur son nombre d'achats de PPV principalement parce qu'il suivait un PPV de UFC (UFC 111, St-Pierre vs Hardy). Cette année, demandez à la C*4 quelle est la raison pourquoi ils n'ont pas bien attiré lorsqu'ils ont amené Rhino le 30 avril dernier. Et oui, UFC 129 à Toronto. Que certains le veulent ou pas, UFC est un sport qui plait à de plus en plus de gens et qui va chercher une grosse partie de son auditoire dans les fans de lutte, anciens et présents. Si un gars est avec sa blonde et qu'ils veulent organiser quelque chose en gang, qu'est-ce qui est plus cool? Allez dans une salle quelconque ou même l'aréna Léonard-Grondin à Granby pour voir un show de lutte ou bien allez à la Cage aux Sports, où il va y avoir une ambiance le fun, de l'alcool et de la bouffe? Poser la question c'est y répondre. Surtout que de plus en plus d'endroits présentent les UFC, comme la Cage, plusieurs Boston Pizza, des bars sportifs un peu partout en province. Les promotions de lutte devront faire attention aux dates des PPV de UFC dorénavant, dans la mesure où cela est possible.
-Le combat entre LuFisto et Mary Lee Rose en était un de Lumberjills, c'est-à-dire avec des lutteuses entourant le ring. Habituellement, je m'attends à voir pour ce genre de match un minimum de 2-3 filles par côté de ring. Cette fois-ci? Quatre filles en tout! On aurait simplement du annoncer LuFisto accompagnée de Kira et Sabrina et Mary Lee Rose accompagnée de Missy et Angie Skye. Ça aurait donné le même résultat mais ça aurait fait beaucoup plus de sens.
-C'est probablement le meilleur match que j'ai vu de Mary Lee Rose depuis un bon bout. Malgré cela, elle devra apprendre à travailler plus lentement et améliorer son cardio. Mais ses kicks et ses manchettes avaient l'air solides, ce qui est déjà un plus. J'espère qu'elle gardera cette intensité même (et surtout) lorsqu'elle ne luttera pas contre LuFisto.
-Le match d'échelles 4-way par équipe a été un match à oublier. Le match n'était aucunement organisé et assez mal travaillé. L'important dans ce genre de match est de s'assurer de ne pas disperser trop l'action. Tu veux que les fans puissent suivre ce qui se passe. S'il y a 4 combats à 4 endroits différents, le fan ne peut pas tous les suivre or, il perd de l'intérêt dans le match. Pour bien expliquer à quel point le match n'était pas organisé, à un moment donné, tous les lutteurs ou presque cherchaient la 3e échelle. Si certains ne la cherchaient pas, ils ne luttaient pas plus. Parce que non, personne ne luttait pendant ce temps là! On cherchait l'échelle! L'importance d'avoir un agent et des lutteurs qui savent comment travailler ce genre de match.
-Malgré plusieurs matchs de championnats, je trouve que les changements de titres ont été bien dosés. Seulement deux sur 5 matchs, dont le plus important dans la finale est juste correct. Pour ce qui est du titre féminin de la GEW, je pense que la décision est appropriée de retirer le titre. Si tu es pour faire affronter les 4 mêmes filles à chaque gala, aussi bien ne pas avoir de titre. La même chose pourrait s'appliquer à la CTW ou à Drummondville d'ailleurs. Surtout que le Québec ne compte qu'un seul championnat à caractère provincial et c'est le titre International de la NCW Femmes Fatales, aussi bien en profiter. Comme au temps des territoires, tu fais venir la championne une fois à l'occasion pour lui faire affronter une fille plus locale ou bien tu la fais venir pour un court programme. C'est justement un titre comme celui-ci qui manque au niveau masculin. Donc bravo à la GEW d'avoir l'humilité de reconnaître que leur titre n'avait plus sa place et de laisser ainsi un titre provincial s'établir.
Le « Scouting Report »
À chaque show, je vais prendre le temps d'analyser un lutteur en particulier. Je ne le lâcherai pas des yeux, même si dans un match par équipe il n'est pas dans l'action. Je vais donc donner un rapport d'évaluation sur la performance qu'il ou elle aura donné lors de son match. Cette fois-ci mon choix s'est arrêté sur « Surfer » Mitch Thompson.
Surfer Mitch Thompson
5' 10'', 160, 6 années d'expérience
Top 50 au Québec : aucune fois
Prix de l'année au Québec : aucun
L'une des découvertes de l'année au Québec, Mitch en est à son deuxième match de la soirée de suite, après celui à la ToW. Par contre, sa psychologie fut quelque peu déficiente dans ce combat. Si au début il vendait parfaitement les attaques de Steen, lorsqu'il a repris l'over, c'est comme s'il était revenu frais et dispo. Peut-être pas tant que ça, mais il ne vendait plus à tout le moins. Le match était monté de sorte que Steen fasse son « bully » sur Mitch et la différence de grosseur ici devenait donc importante. Mitch a fait la bonne chose en travaillant la jambe de Steen, mais en même temps, il ne l'a pas travaillé assez. Il s'est contenté de « dropkicks » et de coups de pieds dessus, sans jamais lui faire une vraie prise à la jambe. Après avoir reçu une solide claque de Steen sur la joue gauche, il a vendu la joue droite. Ce sont des détails, mais des détails que les gens remarquent. Son 450 était par contre toujours aussi solide. Je pensé qu'il a été quelque perdu vers la fin du combat, il a semblé manquer de timing. Autant il a bien travaillé sa foule dans la première moitié du combat, il l'a beaucoup moins fait dans la 2e partie, ce qu'il me fait dire qu'il était soit nerveux, soit quelque perdu dans la suite des événements. Somme toute ce fut un très bon match. Le match de la soirée et de loin. Mitch, malgré ses 6 ans d'expérience, commence à peine à se faire connaître et à prendre une vraie solide expérience. Il est déjà capable de suivre jusqu'à un certain niveau un gars comme Steen, alors je ne suis pas inquiet qu'il va apprendre de ses erreurs. Il demeure l'un des beaux prospects au Québec. Par contre, s'il a l'intention de sortir du Québec, il devra ajouter quelques livres, ça c'est définitif.
Lutte : 6.5/10
Psychologie : 4/10
Travailler la foule : 5.5/10
Look : 7/10
Promo : N/A/10
Total : 23/40
Résultats rapides
Trevor Blair a battu Scott Matthews pour conserver son titre Provincial de la GEW
Milhouse & American Wanna Be ont battu Flashing & Kurt
LuFisto a défait Mary Lee Rose pour conserver son titre International de la NCW Femmes Fatales dans un Lumberjills match
Team Dreed a battu Team Mercedes
Van Hawk a défait Franky the Mobster
Team B-S ont défait Highlight Reel, Too Phat & Slice N' Dice pour remporter les titres par équipe de la GEW
Sweet Cherrie a battu Anna Minoushka pour conserver son titre féminin de la GEW.
Zircon a battu Real pour remporter le titre poids-lourd de la GEW
C'est finiiiii
C'est déjà tout pour cette chronique, je vous reviens la semaine prochaine avec une chronique sur le dernier gala de la saison de C*4 à Ottawa, ce vendredi le 17 juin. Peut-être aussi une chronique spéciale, les nouvelles et les galas sont nombreux ces derniers temps. Je fais rarement ça, mais je vous donne un rapide tour d'horizon de la carte de la C*4 car je considère qu'elle a le plus beau potentiel de toutes les cartes présentées sur le territoire jusqu'à présent cette année.
Stupefied (Player Dos) vs Player Uno
Kevin Steen & Mike Bailey vs American Wolves (Eddie Edwards & Davey Richards)
Michael Elgin vs Chris Hero
Mathieu St-Jacques vs Adam Cole
En plus d'avoir El Generico, Shane Matthews, Scott Parker, Scotty O'Shea et bien d'autres.
Si vous avez des questions ou commentaires, n'hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, via les réseaux sociaux au http://www.facebook.com/patlaprade et http://www.twitter.com/patlaprade et vous pouvez aussi visiter mon site Internet au www.quebeclutte.com
Pat Laprade Live - 11 juin 2011- Granby, Qc
Oui, la production était sensationnelle. Meilleure que celle de la ToW? Peut-être, mais on compare des pommes avec des bananes, parce que le show de la GEW était présenté dans un aréna laissant ainsi plus de latitude à ce niveau. La GEW s'était muni de deux écrans géants, d'un « follow spot », de plusieurs autres lumières et d'une console technique qui faisait très professionnelle. Mais tout l'effort mis au niveau de la production a été contrecarré par une seule et unique chose et non, ce n'est pas les performances des lutteurs et lutteuses. Ce qui a miné l'ambiance d'Uprising selon moi est la présence des commentateurs. Des commentateurs qui ne se parlent pas que pour eux pour éventuellement être placé sur le DVD comme toutes les promotions font. Non. Les commentateurs sont entendus par la foule présente, à travers les mêmes haut-parleurs que l'on entend l'animateur ou la musique d'entrée des lutteurs.
Des commentateurs qu'on peut entendre live non merci!
Ce n'était pas une surprise pour moi car j'avais déjà vécu l'expérience il y a quelques années alors que j'avais été voir un de leurs galas à Granby. Je me souvenais avoir détesté ça sans bon sens. Ça n'a pas changé cette fois-ci. Ça faisait 1 minute que le premier match était commencé que je n'étais déjà plus capable. Et ce n'est pas uniquement parce que je trouve ça désagréable. Avoir des commentateurs qui parlent en direct comme ça est très mauvais pour le show et ce, à plusieurs niveaux.
Premièrement, c'est très distrayant. On ne peut pas se concentrer sur la lutte car on est toujours interpelé par les commentateurs. On écoute les commentateurs ou on regarde le match, mais faire les deux est relativement difficile. Ce n'est vraiment pas le même feeling que de regarder un show de lutte sur un écran de télévision. Tu es dans ton salon, tu regardes un DVD ou une émission, c'est correct d'avoir des commentateurs. Mais lors d'un événement en direct, c'est vraiment désagréable. Je sais que ça parait très subjectif comme opinion, mais en même temps, toutes les personnes dans la foule à qui j'ai parlé disaient la même chose. Pour appuyer mon point, je dirais simplement que si c'était l'idée du siècle, la NBA, la NHL, le baseball majeur et la NFL auraient emboîté de pas. Je me souviens qu'un match à ROH en 2005, qui mettait aux prises Samoa Joe et Kenta Kobashi - match de l'année en 2005 - était tellement fort live, l'ambiance était tellement bonne que sur le DVD, la compagnie avait décidé de le présenter sans commentaires. J'étais à ce show et je dois avouer que des commentaires auraient enlevé quelque chose au match. Imaginez si le match avec eu des commentaires en direct.
Mais c'est beaucoup plus que juste à ce niveau. La présence de commentateurs selon ce qu'on m'a expliqué a été mise en place parce que les lutteurs de la GEW n'étaient pas capables de travailler leur foule. Or, on a décidé de mettre des commentateurs live pour ainsi palier au problème! Je n'en revenais pas! Au lieu de montrer aux lutteurs comment bien travailler leur foule, on passe à côté du problème et on en créé un autre en pensant avoir trouvé une solution. C'est comme si quelqu'un ne savait pas comme faire cuire un steak et au lieu de lui montrer, on demande au voisin de le faire. Ça ne règle pas le problème, car la journée que cette personne va devoir faire cuire un steak ailleurs que chez eux, son voisin n'y sera pas. Quand j'ai demandé pourquoi on ne montrait pas aux lutteurs comment travailler leur foule, on m'a répondu que les gars ne voulaient pas apprendre, qu'ils s'en foutaient jusqu'à une certaine limite. J'ai donc proposé qu'on arrête de les booker alors, s'ils s'en foutent tant que ça et on m'a subséquemment répondu que si la promotion ne bookait pas les talents locaux, qu'ils devraient les faire venir de Montréal ou d'ailleurs, que ça couterait plus cher ne serait-ce que pour le gaz et que la compagnie ne pouvait se permettre tant de dépenses. Alors la GEW se trouve dans un cercle vicieux. Si elle force les lutteurs à améliorer cette lacune, elle les perd, doit faire venir des gars de l'extérieur et éventuellement perdre tellement d'argent qu'ils vont devoir fermer. Par contre, en continuant ainsi, ils donnent un spectacle qui rend toute l'expérience d'aller voir un show de lutte totalement déplaisante.
Mais si je regarde l'alignement de la GEW, y en a-t-il tant que ça qui ne veulent rien savoir? Sans trop y penser, je dirais que des gars comme Surfer Mitch, Real, Zircon, Slice N' Dice, Van Hawk, Toxic sont tous des gars qui ont un certain désir de s'améliorer. Je ne connais pas tous les lutteurs assez personnellement pour juger de leur désir d'apprendre, mais si vous me demandez mon avis, si un lutteur ne désire pas s'améliorer - parce qu'entendons-nous, s'il ne veut même pas apprendre à bien travailler sa foule, y a pas grand-chose que ce lutteur va vouloir apprendre - il ne devrait même pas se retrouver dans un ring de lutte. Ce sont des gars - et non pas des lutteurs - qui font ça pour eux-mêmes, même pas pour la foule, et qui font ça uniquement pour s'amuser comme s'ils s'étaient inscrits dans une ligue de bowling le samedi après-midi. La différence, c'est que personne ne paye pour aller te voir jouer au bowling. Leur attitude est comparable à celle d'un comédien qui joue dans une pièce de théâtre et qui refuse d'apprendre ses lignes par cœur. Pour palier à ça, la troupe de théâtre engagerait un narrateur qui viendrait expliquer ce que le comédien fait et parler à sa place. Cette personne se ferait congédier sur le champ, peu importe si c'est une troupe d'amateurs ou de professionnels.
La lutte est souvent la risée de bien des gens, surtout la lutte indépendante, que les médias appellent « lutte amateur ». Pourtant, la lutte amateur, c'est de la lutte olympique, de la lutte gréco-romaine, mais ce que la GEW fait c'est de la lutte professionnelle. Malgré cela certains utilisent le terme « amateur » pour ainsi qualifier le genre de spectacle qu'ils voient à l'occasion. Je ne dis pas que le produit que la GEW présente est « amateur », mais des gars - je n'arrive même plus à les appeler « lutteurs » - qui ne veulent pas prendre le temps d'améliorer une carence qui nuit au spectacle donné à un public payant, c'est vraiment amateur. Quand on me pose la question à savoir combien de lutteurs y a-t-il au Québec, j'ai souvent tendance à nuancer ma réponse. Je dis qu'il y a 500 personnes qui pratiquent la lutte au Québec, mais de ceux-là, peut-être 30, au maximum 40 peuvent vraiment être considérés comme des lutteurs. Les autres jouent à la lutte, ce qui est totalement différent. Pour moi, ne pas vouloir s'améliorer est un exemple de quelqu'un qui joue à la lutte. Tu n'as pas besoin d'avoir des espérances de carrière très élevées pour être un lutteur. Tu n'es pas obligé d'avoir comme but de lutter à la WWE ou même aux Etats-Unis. Mais en même temps, tu dois être en mesure de présenter un spectacle adéquat qui va attirer un public payant et pas seulement ta famille ou tes amis. C'est une marque de respect tout simplement. Plusieurs personnes qui votaient pour mes prix de l'année ont arrêté au fil des années parce qu'ils ne trouvaient pas 50 lutteurs, au sens propre du terme.
Mais le problème des commentateurs est dérangeant à d'autres niveaux. Les commentateurs sont là pour supposément mettre de l'ambiance, mais c'est le contraire qui se produit, car ils empêchent la foule de réagir comme elle devrait. Au lieu de réagir face à une situation, la foule va plutôt écouter ce qu'ils ont à dire. Le lutteur qui lui travaille sa foule, veut que celle-ci lui répondre. Le problème est que les commentateurs sont tellement présents que le lutteur n'arrive pas à connecter avec celle-ci. Elle ne l'entend pas parler donc ne peut lui répondre. Une des particularités de la lutte indépendante est justement cette proximité avec les lutteurs, proximité qu'on ne retrouve pas dans un grand aréna. Donc pour qu'un lutteur réussisse à faire réagir la foule, il doit lui parler, interagir avec elle. Mais dans la situation présente, les commentateurs se trouvent à leur faire obstacle. Donc non seulement ça ne permet pas à un lutteur d'apprendre comment travailler sa foule, mais ça ne permet même pas à quelqu'un qui sait comment, de le faire. Une fan me racontait que lors d'un show, elle criait pour sa lutteuse préférée et on lui a dit de crier moins fort parce qu'elle dérangeait les commentateurs! Même TNA ne ferait pas quelque chose de si illogique quoique!
Mais il y a plus. Les commentateurs ne peuvent pas se permettre de tout dire. Encore moins que ceux à la télévision. Si un Jerry Lawler ou Jim Ross précise pour le téléspectateur que l'arbitre n'a pas vu les heels tricher, c'est correct. Mais que Funky et Carol - les commentateurs de la GEW - disent que l'arbitre n'a pas vu les heels tricher, là ça devient un problème. Comment l'arbitre est sensé réagir? Il se fait dire par deux personnes qu'un lutteur a triché et il ne fait rien pour corriger la situation? Ça ne fait aucun sens et ce n'est pas logique du tout. Et des situations comme ça sont arrivées à quelques reprises samedi dernier.
Dans le match par équipe de « légendes », les heels ont fait un « phantom tag », c'est-à-dire qu'un des deux a remplacé l'autre dans le ring sans qu'il y ait eu un tag. L'arbitre évidemment ne le voit pas, mais les deux commentateurs, dans tout leur grand génie, disent qu'il y a eu un « blind tag » .au micro! Premièrement, ce n'était pas un « blind tag », mais bien un « phantom tag », un « blind tag » est lorsqu'un lutteur tag son partenaire légalement sans que son adversaire s'en aperçoive. Deuxièmement, c'est une expression de lutte kayfabe. En fait, ce n'est pas de briser le kayfabe ici qui est important plus que les fans ne savent pas c'est quoi un « blind tag ». Y a pas un commentateur qui va annoncer ça comme tel. Voyons donc! Finalement, comment l'arbitre doit réagir? Ne rien faire et continuer le combat? Pourtant, si j'ai entendu le call, l'arbitre aussi. Pourquoi alors ne fait-il rien? Dans le match de Kevin Steen et de Surfer Mitch, les commentateurs ont mentionné au micro encore une fois qu'il s'agissait du 3e « low blow » que l'arbitre ne voyait pas et ils ont enchaîné en s'adressant directement à l'arbitre! Donc non seulement ils ne devraient pas parler de choses que l'arbitre ne voit pas mais ils devraient encore moins s'adresser à lui. L'arbitre a vraiment l'air épais dans tout ça, malgré lui, car il ne répond pas aux commentateurs et il ne corrige pas la situation que ceux-ci apportent.
Après le speech de Sweet Cherrie, très beau speech d'ailleurs qui venait vraiment de son cœur et qui avait de vraies émotions, rien de chorégraphier, JF Kelly est venu pour mettre over Cherrie en l'annonçant comme il se doit. C'est la job de Kelly de mettre la fille over car il est l'animateur. Mais les deux commentateurs ont décidé de leur côté de partir un chant, « Merci Cherrie », et ce, en même temps que Kelly parlait. Au lieu de laisser Kelly parler et d'essayer de faire passer leur chant après (en passant, ce n'est vraiment pas leur job de partir un chant), ils ont continué à parler par-dessus Kelly. Ça a donc donné que la foule n'a pas bien compris ce que Kelly disait et elle n'a pas embarqué dans le chant de deux autres parce que c'était inaudible, tout le monde parlait en même temps. Dans le match de Steen, les fans ont parti un chant à un moment donné que je n'arrivais pas à comprendre parce que les commentateurs n'arrêtaient pas de parler.
Un « Powerbomb Buster »? Sérieusement?
Finalement, si vous êtes pour faire des commentaires, en plus live comme ça, soyez documentés le moindrement et soyez renseignés un peu quand même. Les prises étaient souvent dites en anglais, même les plus courantes. Je ne suis pas le plus grand défenseur de la langue française dans le milieu de la lutte, mais à tout le moins, de temps en temps, sortir un terme francophone ne ferait pas de tort. On dit « finish » au lieu de prise de finition. Au lieu de coup de pied de mule, on ne dit même pas « Superkick », mais bien un « Sweet Chin Music ». À plusieurs reprises, les commentateurs n'étaient pas précis dans l'information qu'ils donnaient - Steen a même du les corriger à un moment donné - ils n'étaient pas précis dans les moves qui étaient effectués et se sont même permis de rebaptisé un move qui est connu au Québec depuis 8 ans, qui est connu à travers le monde depuis plusieurs années, qui est l'un des moves que les fans de lutte à travers le monde aiment le plus voir (selon différents sondages à ce sujet), mais qui était inconnu des commentateurs selon toute vraisemblance. Lorsque Steen a appliqué son « Package Piledriver » à Mitch, les commentateurs y sont allés de l'appellation suivante, un « Powerbomb Buster »!!! C'mon, un peu de recherche et/ou de connaissances SVP.
Un show beaucoup trop long qui a de nombreuses répercussions
Le gala comme tel, si on enlève la présence des commentateurs,é tait beaucoup trop long et mal divisé. On a fait à la GEW ce que j'avais reproché à la ToW la semaine dernière, c'est-à-dire de présenter des vidéos rappelant les principales histoires en cours, ce qui est excellent. Avec deux beaux écrans géants en plus, ça sortait bien. Alors si on prend l'heure à laquelle ces vidéos ont commencé jusqu'à la toute fin du gala, on nous a présenté un show de 4 heures. C'est BEAUCOUP trop long. D'ailleurs, plusieurs personnes sont parties à l'intermission et d'autres durant les derniers combats. Où la promotion aurait-elle pu couper? Premièrement, après avoir présenté des vidéos pendant 15-20 minutes, le gala débute et on commence le gala avec quoi? Un vidéo récapitulatif de la rivalité qui concerne le premier match. Si le vidéo avait duré 1 ou 2 minutes, ça aurait été correct, mais il a duré 10 minutes ou tout près! Pourquoi ne pas avoir commencé la présentation des vidéos 10 minutes plus tôt et de l'avoir mis à la toute fin de ceux-ci. Les gens l'auraient eu en tête quand même et on aurait pu commencer le show avec de la lutte. Ça m'a fait penser à la TNA qui au show où leur nouveau slogan « Wrestling matters » prenait vie, ils ont commencé celui-ci avec une promo d'une dizaine de minutes! Ce vidéo a d'ailleurs laissé sa trace car juste avant le vidéo pour le match de Steen vs Mitch, j'ai entendu des gens sacrer car ils pensaient avoir droit à un autre long vidéo. Ensuite, le 5 vs 5 par élimination. Je n'ai rien contre le fait de faire ce match par élimination, mais dans ce cas là, il faut savoir le booker. Mais avant même de parler du match, parlons des entrées. Il y a eu exactement 15 minutes d'entrées. Parce qu'évidemment, c'est un gros gala, tout le monde veut entrée sur sa toune et faire son show. Un show de lutte, c'est comme un spectacle, si quelqu'un performe pour lui-même, performe pour se mettre over lui seul, c'est tout le spectacle qui va en souffrir. La lutte est un travail d'équipe. Et le maître d'œuvre de tout ça est le promoteur. Si le promoteur et/ou le booker ne met pas ses culottes et laisse aller des choses comme ça, il n'est pas un bon metteur en scène. Si un lutteur argumente et veut absolument entrée sur sa toune, parce qu'il a un égo ou parce qu'il n'arrive pas à se mettre over autrement ou parce que sa blonde est dans les gradins, il ne devrait pas faire partie du show. C'est aussi simple que ça. Ce qui aurait du être fait, ce sont deux entrées, c'est-à-dire les heels sur une toune et les babyfaces sur une autre, on aurait ainsi sauvé 12 minutes. Le match comme tel a duré 20 minutes. Dans ces 20 minutes, on a vu une multitude de lutteurs qui ne savaient pas trop où ils s'en allaient, comme des poules sans têtes et ça a donné un match désordonné et aurait pu être raccourci. Le match aurait du être d'une durée maximale de 10-12 minutes. 15 avec les entrées. C'est simple booker ce genre de match. Les babyfaces ont leur shine au début en envoyant les heels à l'extérieur, ce qui donne l'occasion de voir quelques sauts à l'extérieur. Ensuite, quelques moves à 10 dans le ring, avant de commencer les différentes éliminations et le finish. Je n'en suis pas revenu qu'il y avait 10 lutteurs dans le ring et qu'on n'a pas vu un « dive » à l'extérieur et aucune manœuvre où les 10 auraient pu être impliqués.
On a eu droit aussi à une très longue promo de Don Paysan et Franky the Mobster. Oui, ça a établit les personnages, mais ça a aussi eu une durée de 10-12 minutes. En accumulant des 6-7 minutes ici et là, c'est de cette façon qu'on peut réduire le temps d'un gala.
Deux heures et 10 minutes se sont écoulées avant qu'on aille à l'intermission, l'équivalent d'un show complet! 2h10 pour 5 combats. Ensuite, les 4 derniers combats, qui par la place qu'ils ont sur la carte devraient être les 4 plus importants, ont eu une durée d'une heure et 10 minutes seulement. Ce qui ne fait aucun sens. Pourquoi tes préliminaires devraient être plus longues que tes derniers matchs? Le show n'aurait pas du dépasser les 2h30-2h45, incluant une intermission mais sans les vidéos du début. Donc les gens auraient été assis pour environ 3h, ce qui aurait eu du bon sens.
Qu'est-ce que ça a eu comme implication? La finale, qui n'a rien à se reprocher comme telle - ce n'était pas un excellent match, mais ce n'était pas mauvais non plus, c'était correct - n'a jamais été capable de se faire justice, d'aller chercher une foule fatiguée, épuisée et qui voulait rentrer chez elle. Et ça c'est de la faute du booker. Ils présentent une finale à saveur locale, pour le titre de la GEW, ce qui est correct, tu mets ton titre over, mais c'est aussi une finale qui passe après Franky the Mobster, Kevin Steen, LuFisto, un 5 vs 5, un 4-way tag team ladder match. Il faut alors s'assurer de lui donner tous les moyens nécessaires pour réussir. Et ce moyen aurait été de garder le show dans des délais raisonnables, mettre toutes les chances de son bord pour que la foule réagissent au maximum. Il n'y a rien de pire que de lutter dans une finale devant une foule qui ne pense qu'à rentrer chez elle.
La GEW devrait se munir de deux choses. Un ou 2 agents qui font le tour des matchs avec tous les lutteurs et un gars au Gorilla Position, qui va s'assurer de garder le show à l'intérieur d'un laps de temps raisonnable. On investit tellement dans la production, le talent et plein d'autres choses qu'il est désolant de voir que l'aspect le plus important du show fut négligé.
La GEW ne fait pas lutter Kalamity, quelle bonne décision
J'applaudis haut et fort la GEW pour n'avoir pas permis à Kalamity de lutter et même plus, d'avoir carrément changer leur carte à cet égard et de l'avoir annoncé. J'avais parlé à Kalamity mardi dernier et je pensais bien qu'elle lutterait samedi. Pour ceux qui auraient manqué ma dernière chronique et le show de Femmes Fatales la semaine dernière, Kalamity a subi une commotion cérébrale de grade 1 et le médecin lui avait dit qu'elle pourrait lutter ce samedi. Kalamity, qui n'a jamais manqué un « Uprising » ne voulait pas manquer celui-ci et je pouvais concevoir qu'elle lutte, mais il aurait fallu que LuFisto la protège beaucoup, qu'il n'y ait pas de coups à la tête et qu'elle fasse attention lors de ses bumps. Il aurait fallu en fait qu'elle ait l'over tout le match en étant très délicate dans sa façon de lutter. Sauf que la meilleure façon d'éviter une blessure demeure bien entendu de ne pas lutter. Même si cela aurait été possible, c'était sans aucun doute la meilleure décision à prendre. De ce que je sais, elle sera aussi absente du combat qu'elle devait avoir samedi le 18 à la NCW, elle qui a encore quelques étourdissements. La GEW a prit une décision que les Penguins de Pittsburgh aurait du prendre avec Sidney Crosby on ne parlerait peut-être pas de carrière terminée si cela avait été le cas.
Commentaires en rafale
-J'ai bien aimé une des manœuvres que Toxic a effectué. Il a marché sur le 3e câble, un peu à la Undertaker, et y est allé d'un spectaculaire Shooting Star Press. Superbe!
-Les programmes que la GEW a donnés à ses fans étaient très beaux. Il est rare de voir des programmes de la sorte dans des shows de lutte et la GEW n'a pas faite les choses à moitié alors qu'elle en a fait 3 différents, avec les 3 affiches du gala. Tout en couleur en plus, ces programmes, comme ceux de la ToW vendredi dernier, donnent l'information nécessaire aux fans qui veulent savoir pourquoi tel combat va avoir lieu. De plus, un sondage était aussi remis aux fans à travers ces programmes, Le sondage, fort simple, demande aux fans d'inscrire de quelle ville ils proviennent, d'où ils ont entendu parler de la GEW et où sont-ils assis. On les invite aussi à participer à un tirage, donnant une raison de ramener la feuille aux organisateurs. Ils n'ont rien inventé ici, mais ils ont pris le temps de le faire et c'est tout à leur honneur.
-Samedi dernier, il s'agissait selon toute vraisemblance du dernier combat de Van Hawk. Sans tambours ni trompettes, l'un des meilleurs lutteurs de haute voltige des dernières années au Québec arrête de lutter. C'est une rumeur que j'avais entendue depuis le mois de septembre l'an dernier, mais qui semblait ne pas se concrétiser. Van Hawk voudrait se consacrer davantage dans les arts martiaux. Son dernier match ne fut pas son meilleur par contre. Le combat était très moyen, avec une manœuvre manquée à cause des câbles beaucoup trop lousses. Sa victoire surprise face à Franky the Mobster a cependant eu une très belle réaction de la foule. Si j'étais lui, je serais content de la réaction de la foule, mais pas du combat comme tel. Comme retraite et lutte professionnelle riment rarement ensemble, il ne serait pas surprenant de voir Van Hawk dans d'autres shows de lutte, peut-être uniquement dans son coin à Granby, mais non plus sur une base régulière ou même à l'extérieur de sa ville. Sa 23e position en 2010 fut sa meilleure en carrière dans le classement des meilleurs lutteurs au Québec. Ses matchs avec Kevin Skully et Exess furent parmi ses meilleurs dans les dernières années.
-J'estime la foule à 300, 325 personnes au maximum. Pour un show d'aréna, ça fait assez vide. Par contre, à cause de la bonne production et d'un éclairage adéquat, ça a diminué l'impact négatif qu'aurait pu avoir une foule de ce nombre. La promotion se disait avant le gala qu'elle serait déçue d'avoir en bas de 500 personnes alors que le chiffre magique pour rendre le show profitable était de 700. Je ne crois pas que la publicité en ville est en cause ici, mais il est notoire qu'un gala de lutte un samedi soir, même au Québec, perd des plumes les soirées de UFC sur PPV. Même si certains refusent de croire à cette théorie, c'est maintenant un fait. L'an dernier, Wrestlemania 26 a subi des répercussions sur son nombre d'achats de PPV principalement parce qu'il suivait un PPV de UFC (UFC 111, St-Pierre vs Hardy). Cette année, demandez à la C*4 quelle est la raison pourquoi ils n'ont pas bien attiré lorsqu'ils ont amené Rhino le 30 avril dernier. Et oui, UFC 129 à Toronto. Que certains le veulent ou pas, UFC est un sport qui plait à de plus en plus de gens et qui va chercher une grosse partie de son auditoire dans les fans de lutte, anciens et présents. Si un gars est avec sa blonde et qu'ils veulent organiser quelque chose en gang, qu'est-ce qui est plus cool? Allez dans une salle quelconque ou même l'aréna Léonard-Grondin à Granby pour voir un show de lutte ou bien allez à la Cage aux Sports, où il va y avoir une ambiance le fun, de l'alcool et de la bouffe? Poser la question c'est y répondre. Surtout que de plus en plus d'endroits présentent les UFC, comme la Cage, plusieurs Boston Pizza, des bars sportifs un peu partout en province. Les promotions de lutte devront faire attention aux dates des PPV de UFC dorénavant, dans la mesure où cela est possible.
-Le combat entre LuFisto et Mary Lee Rose en était un de Lumberjills, c'est-à-dire avec des lutteuses entourant le ring. Habituellement, je m'attends à voir pour ce genre de match un minimum de 2-3 filles par côté de ring. Cette fois-ci? Quatre filles en tout! On aurait simplement du annoncer LuFisto accompagnée de Kira et Sabrina et Mary Lee Rose accompagnée de Missy et Angie Skye. Ça aurait donné le même résultat mais ça aurait fait beaucoup plus de sens.
-C'est probablement le meilleur match que j'ai vu de Mary Lee Rose depuis un bon bout. Malgré cela, elle devra apprendre à travailler plus lentement et améliorer son cardio. Mais ses kicks et ses manchettes avaient l'air solides, ce qui est déjà un plus. J'espère qu'elle gardera cette intensité même (et surtout) lorsqu'elle ne luttera pas contre LuFisto.
-Le match d'échelles 4-way par équipe a été un match à oublier. Le match n'était aucunement organisé et assez mal travaillé. L'important dans ce genre de match est de s'assurer de ne pas disperser trop l'action. Tu veux que les fans puissent suivre ce qui se passe. S'il y a 4 combats à 4 endroits différents, le fan ne peut pas tous les suivre or, il perd de l'intérêt dans le match. Pour bien expliquer à quel point le match n'était pas organisé, à un moment donné, tous les lutteurs ou presque cherchaient la 3e échelle. Si certains ne la cherchaient pas, ils ne luttaient pas plus. Parce que non, personne ne luttait pendant ce temps là! On cherchait l'échelle! L'importance d'avoir un agent et des lutteurs qui savent comment travailler ce genre de match.
-Malgré plusieurs matchs de championnats, je trouve que les changements de titres ont été bien dosés. Seulement deux sur 5 matchs, dont le plus important dans la finale est juste correct. Pour ce qui est du titre féminin de la GEW, je pense que la décision est appropriée de retirer le titre. Si tu es pour faire affronter les 4 mêmes filles à chaque gala, aussi bien ne pas avoir de titre. La même chose pourrait s'appliquer à la CTW ou à Drummondville d'ailleurs. Surtout que le Québec ne compte qu'un seul championnat à caractère provincial et c'est le titre International de la NCW Femmes Fatales, aussi bien en profiter. Comme au temps des territoires, tu fais venir la championne une fois à l'occasion pour lui faire affronter une fille plus locale ou bien tu la fais venir pour un court programme. C'est justement un titre comme celui-ci qui manque au niveau masculin. Donc bravo à la GEW d'avoir l'humilité de reconnaître que leur titre n'avait plus sa place et de laisser ainsi un titre provincial s'établir.
Le « Scouting Report »
À chaque show, je vais prendre le temps d'analyser un lutteur en particulier. Je ne le lâcherai pas des yeux, même si dans un match par équipe il n'est pas dans l'action. Je vais donc donner un rapport d'évaluation sur la performance qu'il ou elle aura donné lors de son match. Cette fois-ci mon choix s'est arrêté sur « Surfer » Mitch Thompson.
Surfer Mitch Thompson
5' 10'', 160, 6 années d'expérience
Top 50 au Québec : aucune fois
Prix de l'année au Québec : aucun
L'une des découvertes de l'année au Québec, Mitch en est à son deuxième match de la soirée de suite, après celui à la ToW. Par contre, sa psychologie fut quelque peu déficiente dans ce combat. Si au début il vendait parfaitement les attaques de Steen, lorsqu'il a repris l'over, c'est comme s'il était revenu frais et dispo. Peut-être pas tant que ça, mais il ne vendait plus à tout le moins. Le match était monté de sorte que Steen fasse son « bully » sur Mitch et la différence de grosseur ici devenait donc importante. Mitch a fait la bonne chose en travaillant la jambe de Steen, mais en même temps, il ne l'a pas travaillé assez. Il s'est contenté de « dropkicks » et de coups de pieds dessus, sans jamais lui faire une vraie prise à la jambe. Après avoir reçu une solide claque de Steen sur la joue gauche, il a vendu la joue droite. Ce sont des détails, mais des détails que les gens remarquent. Son 450 était par contre toujours aussi solide. Je pensé qu'il a été quelque perdu vers la fin du combat, il a semblé manquer de timing. Autant il a bien travaillé sa foule dans la première moitié du combat, il l'a beaucoup moins fait dans la 2e partie, ce qu'il me fait dire qu'il était soit nerveux, soit quelque perdu dans la suite des événements. Somme toute ce fut un très bon match. Le match de la soirée et de loin. Mitch, malgré ses 6 ans d'expérience, commence à peine à se faire connaître et à prendre une vraie solide expérience. Il est déjà capable de suivre jusqu'à un certain niveau un gars comme Steen, alors je ne suis pas inquiet qu'il va apprendre de ses erreurs. Il demeure l'un des beaux prospects au Québec. Par contre, s'il a l'intention de sortir du Québec, il devra ajouter quelques livres, ça c'est définitif.
Lutte : 6.5/10
Psychologie : 4/10
Travailler la foule : 5.5/10
Look : 7/10
Promo : N/A/10
Total : 23/40
Résultats rapides
Trevor Blair a battu Scott Matthews pour conserver son titre Provincial de la GEW
Milhouse & American Wanna Be ont battu Flashing & Kurt
LuFisto a défait Mary Lee Rose pour conserver son titre International de la NCW Femmes Fatales dans un Lumberjills match
Team Dreed a battu Team Mercedes
Van Hawk a défait Franky the Mobster
Team B-S ont défait Highlight Reel, Too Phat & Slice N' Dice pour remporter les titres par équipe de la GEW
Sweet Cherrie a battu Anna Minoushka pour conserver son titre féminin de la GEW.
Zircon a battu Real pour remporter le titre poids-lourd de la GEW
C'est finiiiii
C'est déjà tout pour cette chronique, je vous reviens la semaine prochaine avec une chronique sur le dernier gala de la saison de C*4 à Ottawa, ce vendredi le 17 juin. Peut-être aussi une chronique spéciale, les nouvelles et les galas sont nombreux ces derniers temps. Je fais rarement ça, mais je vous donne un rapide tour d'horizon de la carte de la C*4 car je considère qu'elle a le plus beau potentiel de toutes les cartes présentées sur le territoire jusqu'à présent cette année.
Stupefied (Player Dos) vs Player Uno
Kevin Steen & Mike Bailey vs American Wolves (Eddie Edwards & Davey Richards)
Michael Elgin vs Chris Hero
Mathieu St-Jacques vs Adam Cole
En plus d'avoir El Generico, Shane Matthews, Scott Parker, Scotty O'Shea et bien d'autres.
Si vous avez des questions ou commentaires, n'hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, via les réseaux sociaux au http://www.facebook.com/patlaprade et http://www.twitter.com/patlaprade et vous pouvez aussi visiter mon site Internet au www.quebeclutte.com