Pat Laprade Live - Le Québec à la WWE, Alex Silva et plus
Lutte jeudi, 24 nov. 2011. 12:41 jeudi, 12 déc. 2024. 15:42
J'ai eu une discussion fort intéressante il y a deux semaines au ToW Radio Show alors que le sujet était de savoir si la WWE attirerait plus à Montréal et au Québec si elle avait un Québécois dans ses rangs qui serait bien utilisé. Instinctivement j'ai répondu oui. Puisque mon intervention était vers la fin de l'émission, je n'avais pas eu vraiment de temps pour y réfléchir comme il se doit, J'ai eu le temps de le faire depuis et j'arrive quand même à une réponse identique, mais avec un bémol.
Est-ce que la WWE attirerait plus avec un Québécois?
Tout d'abord, il faut avoir en tête que le peuple québécois étant ainsi fait, il se range toujours derrière nos vedettes. La F1 attirait des fans à Montréal dans les années 70 et 80 lorsque Gilles Villeneuve y coursait, elle a continué à avoir des foules très respectables par la suite aussi, mais jamais il n'y avait une telle frénésie que lorsque Jacques est arrivé sur la scène. On a vu la même situation avec Georges St-Pierre et le MMA. St-Pierre était une vedette à Vegas avant Montréal, mais lorsque les Québécois se sont ouverts davantage à ce sport, St-Pierre est devenu ce qu'il est et le MMA est aujourd'hui un sport populaire au Québec. Je n'ai pas de statistiques pour appuyer ceci, mais malgré que le poker avait déjà fait une montée fulgurante, le championnat mondial remporté par Jonathan Duhamel a certes aidé à augmenter ce nombre. À l'inverse, quand les Expos ont quitté la ville, le baseball est soudainement devenu moins populaire. Dans les années 90 j'aurais presque pu nommer chaque alignement partant de chaque équipe et maintenant, y a des joueurs au match des étoiles que je ne connais pas!
Si on s'attarde à la WWE maintenant, de 1987 à 1995, la WWE est venue plus de 50 fois au Forum, sans compter les visites dans d'autres villes québécoises comme Québec, Victoriaville, Sherbrooke, Trois-Rivières et Drummondville et en plus des Wrestlemania et quelques autres PPV qui étaient présentés sur écrans géants en circuits fermés. Plusieurs québécois s'y trouvaient durant ces années tels que Dino Bravo, Rick Martel, les Rougeau et Pierre-Carl Ouellet. Le 12 janvier 1996, on présentait le dernier gala de la WWE au Forum, sans un seul Québécois sur la carte, mais en la présence d'anciennes vedettes telles que les frères Leduc ainsi que Jacques Rougeau Sr. Par contre, le 2 août 1996, on inaugurait le Centre Molson avec Carl Leduc. De 1997 à 2002, les galas se sont faits moins fréquents et le nombre de Québécois présents a connu une baisse parallèle. Puis pendant quelques années, la WWE nous a gâtés avec la présentation d'événements télévisés comme Raw, Smackdown et deux PPV, chose qui n'était arrivée qu'une seule fois avant, soit le Survivor Series de 1997. Oui, Chris Benoit faisait partie de plusieurs de ces shows, mais en même temps, les fans du Québec ne l'ont jamais considéré comme un Québécois alors ce n'était pas l'attrait principal. En 2003, Sylvain Grenier faisait ses débuts avec la WWE, en plus d'avoir arbitré à No Way Out le combat entre Hogan et The Rock, mais il n'attirait pas encore à ce moment là. Même lorsqu'il est devenu régulier, je me demande jusqu'à quel point il attirait des fans qui seraient venus uniquement pour le voir lutter. Ça n'enlève rien à la réaction que les fans ont eue lorsqu'il a remporté les titres par équipe le 31 mai 2004, mais en même temps, ça ne veut pas dire que parce que les gens étaient contents de le voir devenir champion par équipe, qu'ils étaient venus pour le voir lutter. On appelle juste ça du patriotisme! Suite au départ de Grenier, Maryse Ouellet était la seule représente du Québec jusqu'à son départ le mois dernier.
En gardant en mémoire le dernier paragraphe, voici une liste des moyennes d'assistance de la WWE à Montréal ou à Québec seulement, étant donné que le domicile du Tricolore et le Colisée sont les deux plus gros arénas en province utilisés par la WWE.
1987 13 355
1988 13 781
1989 9 921
1990 7 392
1991 7 626
1992 4 033
1993 7 600 (merci aux Quebecers)
1994 14 546 (merci à l'angle de retraite de Jacques)
1995 8 110
1996 8 751
1997 9 051 (merci au SS97)
1998 9 821
1999 12 808
2000 11 534 (un seul show)
2001 13 210
2002 11 500
2003 15 114 (données incomplètes)
2004 (incomplet, aucune assistance pour le 31 mai 2004)
2005 7 750
2006 13 500 (un seul show)
2007 7 238 (un seul show, première fois sans tv depuis 2001)
2008 7 500 (un seul show, retour au Canada après l'affaire Benoit)
2009 12 000 (un seul show, PPV)
2010 5 900 (un seul show)
2011 aucun
Si on analyse ces données, 1990, 1991 et 1992 furent des années creuses, mais le produit de la WWE était à son plus bas depuis son expansion nationale. Pourtant, il y avait des Québécois dans le roster. Si ça n'avait pas été des Quebecers et de la retraite de Jacques Rougeau, les chiffres auraient été désastreux en 1993 et 1994. Le produit offert n'était pas meilleur, mais l'angle a bien attiré localement, surtout qu'en 1994, au moment du match de retraite de Jacques, le baseball était en grève et le hockey en lock-out. De 1995 à 1998, les assistances remontent tranquillement, puis connaissent un autre boom de 1999 à 2006. Pourtant, la présence québécoise était sensiblement identique en 1995 et en 2002 par exemple. La business était tout simplement meilleure à compter de 1999 et l'effet événement télévisé a bien fonctionné à Montréal par la suite. En 2005, la moyenne est légèrement plus basse du au fait que la WWE avait présenté un gala le 18 janvier alors qu'il faisait un froid glacial. Il s'agissait en plus d'un enregistrement de Smackdown, moins populaire qu'un Raw en direct. Dans les années 2000, on y présentait beaucoup moins de shows, mais le fait qu'ils étaient télévisés attirait les gens. D'ailleurs, en 2007, alors que pour la première fois depuis 2001 aucun événement télévisé ne fut présenté, le seul show de l'année a attiré la plus basse moyenne en tout près de 15 ans. Le seul regain de vie fut lors de la présentation du PPV Breaking Point en 2009, PPV qui fut l'un des pires de l'année. De 2006 à 2010, la WWE a présenté 5 shows, soit un par année et pour la première fois depuis 1984, elle n'en a présenté aucun en 2011.
Est-ce qu'un Québécois à la WWE attirerait plus? La réponse est oui. Mais l'histoire nous dit que le facteur premier reste la qualité du produit. Ce n'est pas la présence d'un Québécois qui a fait augmenter les foules en 1998-1999, mais bien celles de Stone Cold, The Rock et Triple H. Le deuxième facteur est l'enregistrement d'un Raw, Smackdown ou PPV. À quelque part au milieu des années 2000, le produit n'était plus celui de la fin des années 90, mais les fans étaient au rendez-vous quand même car on y présentait un événement qui serait diffusé à la télé et à ce moment-là, ça devient un happening, peu importe les lutteurs sur la carte. L'exemple de Breaking Point le démontre bien. Ensuite seulement vient le facteur d'une présence locale. Et elle faut qu'elle veuille dire quelque chose. La présence seule des Quebecers en 1993 et 1994 n'aurait pas eu la même incidence que de les voir champions par équipe, pour ensuite se séparer afin de préparer l'angle de retraite de Jacques face à Ouellet.
Je vois la WWE comme le Canadien de Montréal. Si le Canadien aurait remporté 3 fois la Coupe Stanley dans les 15 dernières années, est-ce qu'on discuterait du nombre de Québécois qu'ils ont? Probablement parce qu'en plein mois d'août, il faudrait trouver une raison de parler de hockey, mais on s'entend sinon que la réponse est négative. Mais puisque le club ne va nul part depuis plusieurs années, c'est un sujet qui revient régulièrement. La WWE, c'est un peu la même chose. Si le produit présenté était solide, si la lutte professionnelle était hot ces temps-ci, la présence ou pas d'un Québécois ne serait pas si importante et les fans seraient au rendez-vous malgré tout.
La WWE reviendrait en 2012 avec un événement télévisé, principalement avec un Raw ou un PPV, qu'elle attirerait une foule intéressante au Centre Bell. Si en plus le produit est solide, ils vont attirer encore plus. Et bien entendu, si un Québécois est bien positionné, bien buildé et bien publicisé, on a la formule gagnante. Avec cette formule, ils pourraient revenir plus souvent et attirer ce genre de foule à chaque fois. Mais des trois facteurs, le Québécois est celui qui a le moins d'influence.
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Alex Silva, dark match à la TNA
Alex Silva a remporté le titre TV de la OVW pour une deuxième fois le 9 novembre dernier. Son règne fut cependant de courte durée alors que la semaine suivante, il l'a perdu face à Adam Revolver. Entre-temps, le 15 novembre, il a eu un dark match avec la TNA, face à Austin Aries, devenant ainsi le 2e Québécois à obtenir un tel match, alors qu'en janvier dernier El Generico en avait eu deux. Je ne crois pas qu'il faut sauter aux conclusions et dire que la perte rapide du titre résulte du fait que la TNA serait prête à le monter dans son alignement partant. Il ne faut pas oublier que Silva ne peut passer plus que 6 mois en sol américain et ces 6 mois arrivent à terme bientôt. Selon les informations que j'ai obtenues, rien n'est signé encore. Mais mon impression est que Silva est fort probablement l'un des plus beaux prospects que la TNA a dans son tout nouveau réseau de développement et qu'ils doivent le considérer fortement.
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Pee Wee et Matt Falco au séminaire de ROH
Pee Wee et Matt Falco, deux lutteurs de la grande région de Québec, sont les deux seuls canadiens et encore plus Québécois à avoir participé le week-end du 12 et 13 novembre dernier au séminaire de la ROH. 42 lutteurs d'un peu partout aux États-Unis (à part nos deux Québécois) étaient sur place afin de se faire valoir et de recevoir les conseils des Charlie Haas, Delirious (Hunter Johnson, le booker de ROH), Jim Cornette, Kevin Kelly, Rhett Titus et les Bravados Brothers. Lors de la première journée, les gars devaient faire des promos d'une minute pile devant Kelly et Cornette et aussi faire des drills de base avec Haas et Delirious dans le ring. Pour Pee Wee, la partie promo a bien été, lui qui a de l'expérience à ce niveau. Lorsque Cornette l'a vu, il l'a tout de suite reconnu, ce qui est une bonne chose et lorsqu'il lui a demandé ce qu'il faisait au séminaire, Pee Wee a répondu la seule réponse à mon avis que ROH voulait entendre : « Pour prouver que j'ai ma place ici ! » Il a fait une promo sur Roderick Strong en disant qu'il était de retour, car le dernier combat de Pee Wee avec ROH était contre l'ancien champion. Dans les faits, Strong est encore plus responsable du départ de Pee Wee alors qu'il n'avait pas apprécié travailler avec le lutteur de Québec, lui reprochant plusieurs choses au niveau technique. Strong a peut-être juste eu la mèche courte, car d'autres personnes au sein de la compagnie ne comprenaient pas vraiment ce qu'il avait à lui reprocher, mais son opinion a pesé lourd dans la balance c'est certain. Cornette, Kelly et l'ancien propriétaire Cary Silkin ont d'ailleurs applaudit cette promo où à la toute fin, Pee Wee a déchiré une photo qu'il avait prit avec Strong et surtout après une promo qui a duré une minute pile, ce qui est tout aussi important Aucun commentaire négatif, même que selon eux, c'était la meilleure promo de la journée à ce moment là.
L'anglais de Matt Falco n'étant pas le même, il a eu un peu plus de difficulté, surtout que de jouer un personnage d'Irlandais dans un territoire anglophone n'aide pas la situation. Il a donc exploité la gimmick du Canadien-Français en parlant français et a terminé avec une ligne que Cornette a bien aimé : « If you didn't understand what I just said .put some subtitles ! » La grande différence entre 2011 et 1960 par exemple, c'est qu'aujourd'hui, les promos sont devenues un incontournable. Il y a 50 ans, des gars comme Pat Patterson, Ronnie Garvin et même plus tard, les René Goulet et Michel Dubois ont commencé à lutter aux États-Unis sans savoir parler la langue du tout. Ils ont appris sur le tas et maintenant sont tous de parfaits bilingues. Mais si les promos avaient eu l'importance qu'elles ont aujourd'hui, cela aurait sûrement posé le même problème.
Les drills de l'après-midi ont moins bien été pour les deux alors que Pee Wee fut jumelé à un gars qui l'a échappé sur la tête tandis que Falco était avec un gars qui était fatigué, qui n'avait pas le goût et qui voulait garder ça simple. Il n'était peut-être juste pas à la bonne place, ou peut-être même dans le bon métier. En fin de journée cependant, Pee Wee eu la chance de travailler avec un autre gars qui jouait le rôle d'un prêtre et Cornette et Titus lui ont donné de bons commentaires.
La deuxième journée fut similaire. Pee Wee a travaillé avec un gars nommé Shawn Burke tandis que Falco a impressionné avec son finish que les gens sur place n'avaient jamais vu et on lui a suggéré d'utiliser « The Claw » comme prise.
Il y avait beaucoup de talents différents : des monstres, des highflyers, des gars en super shape, des gars plus greens et des gars qui n'avaient juste pas leur place. Mais en général, le talent y était. Les deux Québécois vont demeurer en contact avec Kevin Kelly et seul l'avenir va dire si cette visite fut fructueuse. Mais même si la ROH n'appelait jamais, Pee Wee et Falco reviendront au Québec riche d'une belle expérience et avec plus de connaissances que lorsqu'ils sont partis. Je ne reviendrai pas sur le sujet, mais si plus de lutteurs au Québec avec la volonté de ces 2 gars, peut-être que la province serait mieux représentée à l'échelle nord-américaine.
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3 shows de lutte au ECW Arena de Philadelphie
J'ai assisté à 3 shows de lutte à Philadelphie, les 12 et 13 novembre derniers, au mythique ECW Arena. Je sais qu'il a changé de nom plus souvent qu'à son tour depuis quelques années, mais pour moi, ça restera toujours associé à la ECW. Ce n'était pas la première fois que j'y allais, ayant déjà assisté à des galas de la ROH et de la CZW, mais il demeure à mon avis un aréna d'importance en matière de lutte professionnelle. Il n'a peut-être pas la prestance d'un Madison Square Garden, d'un Forum de Montréal ou d'un Tokyo Dome, mais il a marqué à sa façon l'histoire de ce divertissement.
Le premier gala de la fin de semaine fut en bout de ligne le meilleur des 3. Il s'agissait de Dragon Gate USA, que je voyais pour la première fois, que ce soit live ou en DVD. Dragon Gate est une promotion nippone qui existe depuis plus de 10 ans et qui a commencé cette branche américaine il y a quelques années, sous la direction de l'ancien booker de la ROH et récipiendaire du prix de booker de l'année à 4 reprises, Gabe Sapolsky. Et c'est un peu l'ironie que je trouve à cette association. Gabe nous a habitués avec la ROH d'être excellent pour écrire un storyline, pour développer des lutteurs à travers une rivalité et une histoire. Et là, le produit qu'il présente, sans être démuni d'histoire, est beaucoup plus orienté sur le workrate et sur l'athlétisme des gars que sur le fait de raconter une histoire dans un match. Ce n'est pas un spotfest car pour moi le mot est négatif et se rapproche trop du backyard. Les gars sont très talentueux et très athlétique. Mais reste que ce sont des flips et des manœuvres très excitantes à voir, mais qui ne racontent pas nécessairement une histoire. Ce n'est pas par manque de talent, mais bien plus à cause de la philosophie de la compagnie. On y voit aussi de belles soumissions et des choses qu'on ne voit pas ailleurs. Mais reste que s'ils avaient un point à améliorer, ce serait de raconter une meilleure histoire dans le combat. Ceci dit, les lutteurs qui y performent sont supérieurs à 99% des lutteurs au Québec. Très peu de lutteurs arriveraient à suivre ses gars là. Steen, Generico, probablement Super Smash Bros, mais après ça, je n'en vois pas d'autres. Remarquez que je pourrais être surpris par certaines personnes. Mais en même temps, je trouve ça normal. DG USA joue dans un bassin de lutteurs qui comprend tous les États-Unis et le Japon. Ais-je besoin de mentionner que ces deux bassins sont bien plus grands que celui du Québec? Qu'il y ait déjà des talents d'ici qui pourraient y faire partie est une bonne chose. Bien évidemment, pour les mêmes raisons, aucune promotion québécoise ne peut se comparer avec ce produit. J'y ai aussi découvert des talents que je n'avais encore jamais vu comme Rich Swann, Johnny Gargano et AR Fox en plus de voir live pour la première fois des gars tels que Ricochet, BxB Hulk, Akira Tozawa, PAC, Yoshino et CIMA.
Je ne suis pas tombé sur un show de la CZW intéressant pour quelqu'un qui ne suit pas les histoires et qui y va en direct qu'une fois aux deux ans. Le show servait à builder leur gros gala « Cage of Death », donc il y avait de l'intervention au pied carré! Mais pour un fan qui suit la promotion, le show a sûrement été plus intéressant. La finale entre Adam Cole et Sami Callihan était cependant l'un des meilleurs matchs du week-end. J'ai aussi adoré le match entre Mia Yim et Greg Excellent. Excellent est l'ancien partenaire de Beef Wellington alors qu'ils se nommaient « 2 girls 1 cup ». Ça vous donne un peu le genre de lutteur qu'il peut être! Le match fut d'une intensité surprenante, entremêlé d'un peu de comédie mais surtout d'une performance incroyable de Yim. Elle a vraiment élevé son jeu d'un cran depuis son retour du Japon. Elle nous a servi non seulement un moonsault, mais aussi un corkscrew moonsault, chose assez rare du côté féminin. Avis à Stéphane Bruyère, Montréal n'a pas la chance de voir assez de lutteuses pouvant faire ce genre de manœuvres!
Finalement Chikara le dimanche après-midi fut le show qui a attiré la plus grande assistance avec un peu plus de 800 fans, presqu'autant que le show de DG USA et CZW réunis. Il s'agissait de leur premier iPPV et d'un combat qui allait couronner leur premier Grand Champion. Le meilleur match fut celui entre les Young Bucks et The Colony. J'ai bien aimé la finale entre Eddie Kingston et Mike Quackenbush. Mais le match que j'ai le plus apprécié je pense, est celui entre Colt Cabana et Archibald Peck. Trop difficile à décrire sur papier, mais si vous avez la chance de voir ce match, de la comédie tellement bien faite et tellement efficace avec la foule, un vrai délice.
Contrairement à Dragon Gate USA, les meilleures promotions québécoises peuvent facilement se comparer à CZW et Chikara en termes de talents. Le show de Chikara a obtenu des critiques que je considère un peu surévalué. Le show était loin d'être mauvais, mais en même temps, ce n'était pas le show du siècle. Probablement le mieux balancer des 3 shows, alors qu'il y avait un bon workrate et de bonnes histoires, mais pas tout l'un ou tout l'autre comme c'était le cas avec les deux shows du samedi. Malheureusement, Shane Matthews et Scott Parker (anciennement Jagged), 3.0 (anciennement 2.0) étaient sur place, mais du à la blessure de l'un de leurs adversaires, le match a tout simplement été retiré de la carte initiale. Ils ont par contre lutté la veille à Reading et sont presque des réguliers avec la promotion. El Generico a pour sa part participé au dark match face à Jigsaw, son contrat avec ROH ne lui permettant sûrement pas de faire d'autres iPPVs.
En terminant sur ce week-end, j'ai retenu la performance d'un lutteur qui a fait un dark match avec DG USA et qui a aussi lutté avec la CZW, Uhaa Nation. Il est un afro-américain qui a l'air presque plus gros que Bobby Lashley. Il provient de l'état de la Georgie, lutte aussi pour la FIP en Floride et a tout un potentiel. De tous les lutteurs que j'ai vus en 3 jours, il est peut-être celui qui a le plus de chance de se faire ouvrir une porte avec la TNA ou la WWE. Il n'a que 24 ans et même s'il est encore très green, démontre de belles qualités d'athlètes. Un exemple? Il fait un standing shooting star press! À sa grosseur, c'est assez impressionnant. Quelques clips de lui sont disponibles sur Youtube.
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Autres nouvelles
C*4 a présenté samedi dernier à Ottawa l'un des meilleurs shows de l'année sur le territoire. Aucun match potentiel de l'année n'en est ressorti, mais le show était quand même solide du début à la fin. Mike Bailey vs Brodie Lee était très bon, Player Uno vs Stupefied, en plus d'être un bon match, a permis le heel turn de Stupefied et la création d'un clan et St-Jacques face à Eddie Kingston a très bien été aussi. Avec 3 shows parmi les meilleurs de l'année et 3 matchs parmi les meilleurs de 2011, la C*4 pourrait donner du fil à retorde à la NCW et à Femmes Fatales dans la catégorie de promotion de l'année.
Mon collègue de RDS Jean-François Kelly rapportait récemment que la WWE aurait annulé un gala à Montréal, le 6 janvier prochain. La nouvelle découlerait d'un t-shirt que la WWE aurait produit où l'on y voyait cette date inscrite. Je n'ai pas vu ce gaminet, mais ce que je trouve bizarre là-dedans, c'est que le 6 janvier, la WWE sera dans le sud des États-Unis pour une tournée. Elle y sera en fait depuis la nouvelle année. De plus, il n'y a pas vraiment de tournée canadienne de prévue, alors qu'elle va présenter deux shows en Colombie-Britannique et un à Winnipeg, entrecoupés de shows dans l'ouest américain. D'ailleurs, mis à part le 5 mars à Boston, aucune date n'est confirmée pour le nord-est américain. Si des shows étaient annoncés en Ontario ou dans les états du nord-est des États-Unis, j'aurais pu comprendre, mais présentement, je doute grandement de cette information.
J'ai pensé bon vous faire part d'une réponse que j'ai donnée à une question qui m'a été posée sur un babillard de lutte. La question était de savoir d'où venait le titre Intercontinental de la WWE.
Les racines de ce titre remonte en fait au titre Nord-Américain que la WWF a créé en 1979. Ted Dibiase a reçu le titre North American de la WWF en 1979. La WWF cherchait à créer un nouveau titre en simple qui aurait une certaine prestance et qui permettrait au mid-carders de remporter un titre crédible. Vince père a donc décidé de créer le titre North American et de le donner à Dibiase. Pat Patterson fait ses débuts plus tard dans l'année avec la WWF et remporte le titre peu de temps après, soit le 19 juin.
Selon la WWF, Pat Patterson a été lutter à Rio de Janeiro au Brésil, a participé à un tournoi là-bas et s'est battu en finale face à un lutteur qu'on n'a jamais nommé (!!!) mais qui était "champion du titre South American". À son retour, ils ont donc annoncé qu'il avait unifié les deux titres, titre qui se nommerait maintenant Intercontinental. Belle histoire non? Cependant, rien de tout ça n'est arrivé.
Pour une raison obscure (il a déjà été écrit que Vince Sr a réalisé qu'il y avait d'autres titres North American, notamment à Calgary et dans le Mid-South, mais il est difficile de croire qu'il ne le savait pas déjà...), fort probablement parce que Intercontinental fait plus "big" que Nord-Américain, Vince père décide de changer le nom du titre en septembre 79 et il annonce l'histoire citée plus haut. Évidemment, ce tournoi n'a jamais eu lieu, pas plus que le titre South American. Cependant, c'est bien pensé. Si on combine North American et South American, on devient en quelque sorte "intercontinental"! En fait, le titre aurait pu s'appeler the Americas title, mais ça aussi c'était déjà pris! (je n'ai pas vérifié si c'était le premier titre nommé Intercontinental, mais je n'ai jamais entendu un autre titre s'appelant ainsi) Puis, qui en 1979, aux États-Unis, pouvait savoir si ce show avait vraiment eu lieu ou pas. C'est la définition même d'un "phantom switch". Même au Québec, on a déjà utilisé cette méthode, alors que Jack Britton l'a fait à deux reprises lorsqu'il s'occupait du territoire à la fin des années 70 tandis que la NCW l'a également fait dans le temps que Bertrand Hébert en était le booker. Presque toutes les promotions de ce temps ont utilisé cette façon de faire à un moment ou à un autre.
Vince Sr a toujours eu une fascination pour les changements de titres à Rio de Janeiro alors qu'il avait aussi annoncé lorsqu'il a fondé la WWWF que Buddy Rogers avait battu Argentina Rocca dans une finale de tournoi à Rio de Janeiro en mars 1963. C'était dans une autre langue et assez loin pour qu'il ne soit pas inquiété que quelqu'un vérifie la validité des informations. C'était d'ailleurs la règle de base derrière un tel changement. Britton avait utilisé Winnipeg et Hamilton comme endroit de prédilection, relativement assez loin pour que personne du Québec ne puisse réellement le savoir, d'autant plus que le produit n'était pas télévisé durant ces années. Ce qui est amusant dans le cas du titre Intercontinental, c'est qu'encore aujourd'hui, la WWE raconte la même histoire!
Je m'en voudrais de ne pas mentionner la première chroniques de nouvelles de mon cousin Maxime Langevin ici même dans la section lutte du rds.ca. Je lui souhaite bonne chance et j'espère que cette collaboration va durer longtemps. Vous pouvez lire la première édition de Max-Lutte ici http://www.rds.ca/lutte/chroniques/330563.html
Si vous avez des questions ou commentaires, n'hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, via les réseaux sociaux au http://www.facebook.com/patlaprade et http://www.twitter.com/patlaprade et vous pouvez aussi visiter mon site Internet au www.quebeclutte.com
Est-ce que la WWE attirerait plus avec un Québécois?
Tout d'abord, il faut avoir en tête que le peuple québécois étant ainsi fait, il se range toujours derrière nos vedettes. La F1 attirait des fans à Montréal dans les années 70 et 80 lorsque Gilles Villeneuve y coursait, elle a continué à avoir des foules très respectables par la suite aussi, mais jamais il n'y avait une telle frénésie que lorsque Jacques est arrivé sur la scène. On a vu la même situation avec Georges St-Pierre et le MMA. St-Pierre était une vedette à Vegas avant Montréal, mais lorsque les Québécois se sont ouverts davantage à ce sport, St-Pierre est devenu ce qu'il est et le MMA est aujourd'hui un sport populaire au Québec. Je n'ai pas de statistiques pour appuyer ceci, mais malgré que le poker avait déjà fait une montée fulgurante, le championnat mondial remporté par Jonathan Duhamel a certes aidé à augmenter ce nombre. À l'inverse, quand les Expos ont quitté la ville, le baseball est soudainement devenu moins populaire. Dans les années 90 j'aurais presque pu nommer chaque alignement partant de chaque équipe et maintenant, y a des joueurs au match des étoiles que je ne connais pas!
Si on s'attarde à la WWE maintenant, de 1987 à 1995, la WWE est venue plus de 50 fois au Forum, sans compter les visites dans d'autres villes québécoises comme Québec, Victoriaville, Sherbrooke, Trois-Rivières et Drummondville et en plus des Wrestlemania et quelques autres PPV qui étaient présentés sur écrans géants en circuits fermés. Plusieurs québécois s'y trouvaient durant ces années tels que Dino Bravo, Rick Martel, les Rougeau et Pierre-Carl Ouellet. Le 12 janvier 1996, on présentait le dernier gala de la WWE au Forum, sans un seul Québécois sur la carte, mais en la présence d'anciennes vedettes telles que les frères Leduc ainsi que Jacques Rougeau Sr. Par contre, le 2 août 1996, on inaugurait le Centre Molson avec Carl Leduc. De 1997 à 2002, les galas se sont faits moins fréquents et le nombre de Québécois présents a connu une baisse parallèle. Puis pendant quelques années, la WWE nous a gâtés avec la présentation d'événements télévisés comme Raw, Smackdown et deux PPV, chose qui n'était arrivée qu'une seule fois avant, soit le Survivor Series de 1997. Oui, Chris Benoit faisait partie de plusieurs de ces shows, mais en même temps, les fans du Québec ne l'ont jamais considéré comme un Québécois alors ce n'était pas l'attrait principal. En 2003, Sylvain Grenier faisait ses débuts avec la WWE, en plus d'avoir arbitré à No Way Out le combat entre Hogan et The Rock, mais il n'attirait pas encore à ce moment là. Même lorsqu'il est devenu régulier, je me demande jusqu'à quel point il attirait des fans qui seraient venus uniquement pour le voir lutter. Ça n'enlève rien à la réaction que les fans ont eue lorsqu'il a remporté les titres par équipe le 31 mai 2004, mais en même temps, ça ne veut pas dire que parce que les gens étaient contents de le voir devenir champion par équipe, qu'ils étaient venus pour le voir lutter. On appelle juste ça du patriotisme! Suite au départ de Grenier, Maryse Ouellet était la seule représente du Québec jusqu'à son départ le mois dernier.
En gardant en mémoire le dernier paragraphe, voici une liste des moyennes d'assistance de la WWE à Montréal ou à Québec seulement, étant donné que le domicile du Tricolore et le Colisée sont les deux plus gros arénas en province utilisés par la WWE.
1987 13 355
1988 13 781
1989 9 921
1990 7 392
1991 7 626
1992 4 033
1993 7 600 (merci aux Quebecers)
1994 14 546 (merci à l'angle de retraite de Jacques)
1995 8 110
1996 8 751
1997 9 051 (merci au SS97)
1998 9 821
1999 12 808
2000 11 534 (un seul show)
2001 13 210
2002 11 500
2003 15 114 (données incomplètes)
2004 (incomplet, aucune assistance pour le 31 mai 2004)
2005 7 750
2006 13 500 (un seul show)
2007 7 238 (un seul show, première fois sans tv depuis 2001)
2008 7 500 (un seul show, retour au Canada après l'affaire Benoit)
2009 12 000 (un seul show, PPV)
2010 5 900 (un seul show)
2011 aucun
Si on analyse ces données, 1990, 1991 et 1992 furent des années creuses, mais le produit de la WWE était à son plus bas depuis son expansion nationale. Pourtant, il y avait des Québécois dans le roster. Si ça n'avait pas été des Quebecers et de la retraite de Jacques Rougeau, les chiffres auraient été désastreux en 1993 et 1994. Le produit offert n'était pas meilleur, mais l'angle a bien attiré localement, surtout qu'en 1994, au moment du match de retraite de Jacques, le baseball était en grève et le hockey en lock-out. De 1995 à 1998, les assistances remontent tranquillement, puis connaissent un autre boom de 1999 à 2006. Pourtant, la présence québécoise était sensiblement identique en 1995 et en 2002 par exemple. La business était tout simplement meilleure à compter de 1999 et l'effet événement télévisé a bien fonctionné à Montréal par la suite. En 2005, la moyenne est légèrement plus basse du au fait que la WWE avait présenté un gala le 18 janvier alors qu'il faisait un froid glacial. Il s'agissait en plus d'un enregistrement de Smackdown, moins populaire qu'un Raw en direct. Dans les années 2000, on y présentait beaucoup moins de shows, mais le fait qu'ils étaient télévisés attirait les gens. D'ailleurs, en 2007, alors que pour la première fois depuis 2001 aucun événement télévisé ne fut présenté, le seul show de l'année a attiré la plus basse moyenne en tout près de 15 ans. Le seul regain de vie fut lors de la présentation du PPV Breaking Point en 2009, PPV qui fut l'un des pires de l'année. De 2006 à 2010, la WWE a présenté 5 shows, soit un par année et pour la première fois depuis 1984, elle n'en a présenté aucun en 2011.
Est-ce qu'un Québécois à la WWE attirerait plus? La réponse est oui. Mais l'histoire nous dit que le facteur premier reste la qualité du produit. Ce n'est pas la présence d'un Québécois qui a fait augmenter les foules en 1998-1999, mais bien celles de Stone Cold, The Rock et Triple H. Le deuxième facteur est l'enregistrement d'un Raw, Smackdown ou PPV. À quelque part au milieu des années 2000, le produit n'était plus celui de la fin des années 90, mais les fans étaient au rendez-vous quand même car on y présentait un événement qui serait diffusé à la télé et à ce moment-là, ça devient un happening, peu importe les lutteurs sur la carte. L'exemple de Breaking Point le démontre bien. Ensuite seulement vient le facteur d'une présence locale. Et elle faut qu'elle veuille dire quelque chose. La présence seule des Quebecers en 1993 et 1994 n'aurait pas eu la même incidence que de les voir champions par équipe, pour ensuite se séparer afin de préparer l'angle de retraite de Jacques face à Ouellet.
Je vois la WWE comme le Canadien de Montréal. Si le Canadien aurait remporté 3 fois la Coupe Stanley dans les 15 dernières années, est-ce qu'on discuterait du nombre de Québécois qu'ils ont? Probablement parce qu'en plein mois d'août, il faudrait trouver une raison de parler de hockey, mais on s'entend sinon que la réponse est négative. Mais puisque le club ne va nul part depuis plusieurs années, c'est un sujet qui revient régulièrement. La WWE, c'est un peu la même chose. Si le produit présenté était solide, si la lutte professionnelle était hot ces temps-ci, la présence ou pas d'un Québécois ne serait pas si importante et les fans seraient au rendez-vous malgré tout.
La WWE reviendrait en 2012 avec un événement télévisé, principalement avec un Raw ou un PPV, qu'elle attirerait une foule intéressante au Centre Bell. Si en plus le produit est solide, ils vont attirer encore plus. Et bien entendu, si un Québécois est bien positionné, bien buildé et bien publicisé, on a la formule gagnante. Avec cette formule, ils pourraient revenir plus souvent et attirer ce genre de foule à chaque fois. Mais des trois facteurs, le Québécois est celui qui a le moins d'influence.
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Alex Silva, dark match à la TNA
Alex Silva a remporté le titre TV de la OVW pour une deuxième fois le 9 novembre dernier. Son règne fut cependant de courte durée alors que la semaine suivante, il l'a perdu face à Adam Revolver. Entre-temps, le 15 novembre, il a eu un dark match avec la TNA, face à Austin Aries, devenant ainsi le 2e Québécois à obtenir un tel match, alors qu'en janvier dernier El Generico en avait eu deux. Je ne crois pas qu'il faut sauter aux conclusions et dire que la perte rapide du titre résulte du fait que la TNA serait prête à le monter dans son alignement partant. Il ne faut pas oublier que Silva ne peut passer plus que 6 mois en sol américain et ces 6 mois arrivent à terme bientôt. Selon les informations que j'ai obtenues, rien n'est signé encore. Mais mon impression est que Silva est fort probablement l'un des plus beaux prospects que la TNA a dans son tout nouveau réseau de développement et qu'ils doivent le considérer fortement.
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Pee Wee et Matt Falco au séminaire de ROH
Pee Wee et Matt Falco, deux lutteurs de la grande région de Québec, sont les deux seuls canadiens et encore plus Québécois à avoir participé le week-end du 12 et 13 novembre dernier au séminaire de la ROH. 42 lutteurs d'un peu partout aux États-Unis (à part nos deux Québécois) étaient sur place afin de se faire valoir et de recevoir les conseils des Charlie Haas, Delirious (Hunter Johnson, le booker de ROH), Jim Cornette, Kevin Kelly, Rhett Titus et les Bravados Brothers. Lors de la première journée, les gars devaient faire des promos d'une minute pile devant Kelly et Cornette et aussi faire des drills de base avec Haas et Delirious dans le ring. Pour Pee Wee, la partie promo a bien été, lui qui a de l'expérience à ce niveau. Lorsque Cornette l'a vu, il l'a tout de suite reconnu, ce qui est une bonne chose et lorsqu'il lui a demandé ce qu'il faisait au séminaire, Pee Wee a répondu la seule réponse à mon avis que ROH voulait entendre : « Pour prouver que j'ai ma place ici ! » Il a fait une promo sur Roderick Strong en disant qu'il était de retour, car le dernier combat de Pee Wee avec ROH était contre l'ancien champion. Dans les faits, Strong est encore plus responsable du départ de Pee Wee alors qu'il n'avait pas apprécié travailler avec le lutteur de Québec, lui reprochant plusieurs choses au niveau technique. Strong a peut-être juste eu la mèche courte, car d'autres personnes au sein de la compagnie ne comprenaient pas vraiment ce qu'il avait à lui reprocher, mais son opinion a pesé lourd dans la balance c'est certain. Cornette, Kelly et l'ancien propriétaire Cary Silkin ont d'ailleurs applaudit cette promo où à la toute fin, Pee Wee a déchiré une photo qu'il avait prit avec Strong et surtout après une promo qui a duré une minute pile, ce qui est tout aussi important Aucun commentaire négatif, même que selon eux, c'était la meilleure promo de la journée à ce moment là.
L'anglais de Matt Falco n'étant pas le même, il a eu un peu plus de difficulté, surtout que de jouer un personnage d'Irlandais dans un territoire anglophone n'aide pas la situation. Il a donc exploité la gimmick du Canadien-Français en parlant français et a terminé avec une ligne que Cornette a bien aimé : « If you didn't understand what I just said .put some subtitles ! » La grande différence entre 2011 et 1960 par exemple, c'est qu'aujourd'hui, les promos sont devenues un incontournable. Il y a 50 ans, des gars comme Pat Patterson, Ronnie Garvin et même plus tard, les René Goulet et Michel Dubois ont commencé à lutter aux États-Unis sans savoir parler la langue du tout. Ils ont appris sur le tas et maintenant sont tous de parfaits bilingues. Mais si les promos avaient eu l'importance qu'elles ont aujourd'hui, cela aurait sûrement posé le même problème.
Les drills de l'après-midi ont moins bien été pour les deux alors que Pee Wee fut jumelé à un gars qui l'a échappé sur la tête tandis que Falco était avec un gars qui était fatigué, qui n'avait pas le goût et qui voulait garder ça simple. Il n'était peut-être juste pas à la bonne place, ou peut-être même dans le bon métier. En fin de journée cependant, Pee Wee eu la chance de travailler avec un autre gars qui jouait le rôle d'un prêtre et Cornette et Titus lui ont donné de bons commentaires.
La deuxième journée fut similaire. Pee Wee a travaillé avec un gars nommé Shawn Burke tandis que Falco a impressionné avec son finish que les gens sur place n'avaient jamais vu et on lui a suggéré d'utiliser « The Claw » comme prise.
Il y avait beaucoup de talents différents : des monstres, des highflyers, des gars en super shape, des gars plus greens et des gars qui n'avaient juste pas leur place. Mais en général, le talent y était. Les deux Québécois vont demeurer en contact avec Kevin Kelly et seul l'avenir va dire si cette visite fut fructueuse. Mais même si la ROH n'appelait jamais, Pee Wee et Falco reviendront au Québec riche d'une belle expérience et avec plus de connaissances que lorsqu'ils sont partis. Je ne reviendrai pas sur le sujet, mais si plus de lutteurs au Québec avec la volonté de ces 2 gars, peut-être que la province serait mieux représentée à l'échelle nord-américaine.
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3 shows de lutte au ECW Arena de Philadelphie
J'ai assisté à 3 shows de lutte à Philadelphie, les 12 et 13 novembre derniers, au mythique ECW Arena. Je sais qu'il a changé de nom plus souvent qu'à son tour depuis quelques années, mais pour moi, ça restera toujours associé à la ECW. Ce n'était pas la première fois que j'y allais, ayant déjà assisté à des galas de la ROH et de la CZW, mais il demeure à mon avis un aréna d'importance en matière de lutte professionnelle. Il n'a peut-être pas la prestance d'un Madison Square Garden, d'un Forum de Montréal ou d'un Tokyo Dome, mais il a marqué à sa façon l'histoire de ce divertissement.
Le premier gala de la fin de semaine fut en bout de ligne le meilleur des 3. Il s'agissait de Dragon Gate USA, que je voyais pour la première fois, que ce soit live ou en DVD. Dragon Gate est une promotion nippone qui existe depuis plus de 10 ans et qui a commencé cette branche américaine il y a quelques années, sous la direction de l'ancien booker de la ROH et récipiendaire du prix de booker de l'année à 4 reprises, Gabe Sapolsky. Et c'est un peu l'ironie que je trouve à cette association. Gabe nous a habitués avec la ROH d'être excellent pour écrire un storyline, pour développer des lutteurs à travers une rivalité et une histoire. Et là, le produit qu'il présente, sans être démuni d'histoire, est beaucoup plus orienté sur le workrate et sur l'athlétisme des gars que sur le fait de raconter une histoire dans un match. Ce n'est pas un spotfest car pour moi le mot est négatif et se rapproche trop du backyard. Les gars sont très talentueux et très athlétique. Mais reste que ce sont des flips et des manœuvres très excitantes à voir, mais qui ne racontent pas nécessairement une histoire. Ce n'est pas par manque de talent, mais bien plus à cause de la philosophie de la compagnie. On y voit aussi de belles soumissions et des choses qu'on ne voit pas ailleurs. Mais reste que s'ils avaient un point à améliorer, ce serait de raconter une meilleure histoire dans le combat. Ceci dit, les lutteurs qui y performent sont supérieurs à 99% des lutteurs au Québec. Très peu de lutteurs arriveraient à suivre ses gars là. Steen, Generico, probablement Super Smash Bros, mais après ça, je n'en vois pas d'autres. Remarquez que je pourrais être surpris par certaines personnes. Mais en même temps, je trouve ça normal. DG USA joue dans un bassin de lutteurs qui comprend tous les États-Unis et le Japon. Ais-je besoin de mentionner que ces deux bassins sont bien plus grands que celui du Québec? Qu'il y ait déjà des talents d'ici qui pourraient y faire partie est une bonne chose. Bien évidemment, pour les mêmes raisons, aucune promotion québécoise ne peut se comparer avec ce produit. J'y ai aussi découvert des talents que je n'avais encore jamais vu comme Rich Swann, Johnny Gargano et AR Fox en plus de voir live pour la première fois des gars tels que Ricochet, BxB Hulk, Akira Tozawa, PAC, Yoshino et CIMA.
Je ne suis pas tombé sur un show de la CZW intéressant pour quelqu'un qui ne suit pas les histoires et qui y va en direct qu'une fois aux deux ans. Le show servait à builder leur gros gala « Cage of Death », donc il y avait de l'intervention au pied carré! Mais pour un fan qui suit la promotion, le show a sûrement été plus intéressant. La finale entre Adam Cole et Sami Callihan était cependant l'un des meilleurs matchs du week-end. J'ai aussi adoré le match entre Mia Yim et Greg Excellent. Excellent est l'ancien partenaire de Beef Wellington alors qu'ils se nommaient « 2 girls 1 cup ». Ça vous donne un peu le genre de lutteur qu'il peut être! Le match fut d'une intensité surprenante, entremêlé d'un peu de comédie mais surtout d'une performance incroyable de Yim. Elle a vraiment élevé son jeu d'un cran depuis son retour du Japon. Elle nous a servi non seulement un moonsault, mais aussi un corkscrew moonsault, chose assez rare du côté féminin. Avis à Stéphane Bruyère, Montréal n'a pas la chance de voir assez de lutteuses pouvant faire ce genre de manœuvres!
Finalement Chikara le dimanche après-midi fut le show qui a attiré la plus grande assistance avec un peu plus de 800 fans, presqu'autant que le show de DG USA et CZW réunis. Il s'agissait de leur premier iPPV et d'un combat qui allait couronner leur premier Grand Champion. Le meilleur match fut celui entre les Young Bucks et The Colony. J'ai bien aimé la finale entre Eddie Kingston et Mike Quackenbush. Mais le match que j'ai le plus apprécié je pense, est celui entre Colt Cabana et Archibald Peck. Trop difficile à décrire sur papier, mais si vous avez la chance de voir ce match, de la comédie tellement bien faite et tellement efficace avec la foule, un vrai délice.
Contrairement à Dragon Gate USA, les meilleures promotions québécoises peuvent facilement se comparer à CZW et Chikara en termes de talents. Le show de Chikara a obtenu des critiques que je considère un peu surévalué. Le show était loin d'être mauvais, mais en même temps, ce n'était pas le show du siècle. Probablement le mieux balancer des 3 shows, alors qu'il y avait un bon workrate et de bonnes histoires, mais pas tout l'un ou tout l'autre comme c'était le cas avec les deux shows du samedi. Malheureusement, Shane Matthews et Scott Parker (anciennement Jagged), 3.0 (anciennement 2.0) étaient sur place, mais du à la blessure de l'un de leurs adversaires, le match a tout simplement été retiré de la carte initiale. Ils ont par contre lutté la veille à Reading et sont presque des réguliers avec la promotion. El Generico a pour sa part participé au dark match face à Jigsaw, son contrat avec ROH ne lui permettant sûrement pas de faire d'autres iPPVs.
En terminant sur ce week-end, j'ai retenu la performance d'un lutteur qui a fait un dark match avec DG USA et qui a aussi lutté avec la CZW, Uhaa Nation. Il est un afro-américain qui a l'air presque plus gros que Bobby Lashley. Il provient de l'état de la Georgie, lutte aussi pour la FIP en Floride et a tout un potentiel. De tous les lutteurs que j'ai vus en 3 jours, il est peut-être celui qui a le plus de chance de se faire ouvrir une porte avec la TNA ou la WWE. Il n'a que 24 ans et même s'il est encore très green, démontre de belles qualités d'athlètes. Un exemple? Il fait un standing shooting star press! À sa grosseur, c'est assez impressionnant. Quelques clips de lui sont disponibles sur Youtube.
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Autres nouvelles
C*4 a présenté samedi dernier à Ottawa l'un des meilleurs shows de l'année sur le territoire. Aucun match potentiel de l'année n'en est ressorti, mais le show était quand même solide du début à la fin. Mike Bailey vs Brodie Lee était très bon, Player Uno vs Stupefied, en plus d'être un bon match, a permis le heel turn de Stupefied et la création d'un clan et St-Jacques face à Eddie Kingston a très bien été aussi. Avec 3 shows parmi les meilleurs de l'année et 3 matchs parmi les meilleurs de 2011, la C*4 pourrait donner du fil à retorde à la NCW et à Femmes Fatales dans la catégorie de promotion de l'année.
Mon collègue de RDS Jean-François Kelly rapportait récemment que la WWE aurait annulé un gala à Montréal, le 6 janvier prochain. La nouvelle découlerait d'un t-shirt que la WWE aurait produit où l'on y voyait cette date inscrite. Je n'ai pas vu ce gaminet, mais ce que je trouve bizarre là-dedans, c'est que le 6 janvier, la WWE sera dans le sud des États-Unis pour une tournée. Elle y sera en fait depuis la nouvelle année. De plus, il n'y a pas vraiment de tournée canadienne de prévue, alors qu'elle va présenter deux shows en Colombie-Britannique et un à Winnipeg, entrecoupés de shows dans l'ouest américain. D'ailleurs, mis à part le 5 mars à Boston, aucune date n'est confirmée pour le nord-est américain. Si des shows étaient annoncés en Ontario ou dans les états du nord-est des États-Unis, j'aurais pu comprendre, mais présentement, je doute grandement de cette information.
J'ai pensé bon vous faire part d'une réponse que j'ai donnée à une question qui m'a été posée sur un babillard de lutte. La question était de savoir d'où venait le titre Intercontinental de la WWE.
Les racines de ce titre remonte en fait au titre Nord-Américain que la WWF a créé en 1979. Ted Dibiase a reçu le titre North American de la WWF en 1979. La WWF cherchait à créer un nouveau titre en simple qui aurait une certaine prestance et qui permettrait au mid-carders de remporter un titre crédible. Vince père a donc décidé de créer le titre North American et de le donner à Dibiase. Pat Patterson fait ses débuts plus tard dans l'année avec la WWF et remporte le titre peu de temps après, soit le 19 juin.
Selon la WWF, Pat Patterson a été lutter à Rio de Janeiro au Brésil, a participé à un tournoi là-bas et s'est battu en finale face à un lutteur qu'on n'a jamais nommé (!!!) mais qui était "champion du titre South American". À son retour, ils ont donc annoncé qu'il avait unifié les deux titres, titre qui se nommerait maintenant Intercontinental. Belle histoire non? Cependant, rien de tout ça n'est arrivé.
Pour une raison obscure (il a déjà été écrit que Vince Sr a réalisé qu'il y avait d'autres titres North American, notamment à Calgary et dans le Mid-South, mais il est difficile de croire qu'il ne le savait pas déjà...), fort probablement parce que Intercontinental fait plus "big" que Nord-Américain, Vince père décide de changer le nom du titre en septembre 79 et il annonce l'histoire citée plus haut. Évidemment, ce tournoi n'a jamais eu lieu, pas plus que le titre South American. Cependant, c'est bien pensé. Si on combine North American et South American, on devient en quelque sorte "intercontinental"! En fait, le titre aurait pu s'appeler the Americas title, mais ça aussi c'était déjà pris! (je n'ai pas vérifié si c'était le premier titre nommé Intercontinental, mais je n'ai jamais entendu un autre titre s'appelant ainsi) Puis, qui en 1979, aux États-Unis, pouvait savoir si ce show avait vraiment eu lieu ou pas. C'est la définition même d'un "phantom switch". Même au Québec, on a déjà utilisé cette méthode, alors que Jack Britton l'a fait à deux reprises lorsqu'il s'occupait du territoire à la fin des années 70 tandis que la NCW l'a également fait dans le temps que Bertrand Hébert en était le booker. Presque toutes les promotions de ce temps ont utilisé cette façon de faire à un moment ou à un autre.
Vince Sr a toujours eu une fascination pour les changements de titres à Rio de Janeiro alors qu'il avait aussi annoncé lorsqu'il a fondé la WWWF que Buddy Rogers avait battu Argentina Rocca dans une finale de tournoi à Rio de Janeiro en mars 1963. C'était dans une autre langue et assez loin pour qu'il ne soit pas inquiété que quelqu'un vérifie la validité des informations. C'était d'ailleurs la règle de base derrière un tel changement. Britton avait utilisé Winnipeg et Hamilton comme endroit de prédilection, relativement assez loin pour que personne du Québec ne puisse réellement le savoir, d'autant plus que le produit n'était pas télévisé durant ces années. Ce qui est amusant dans le cas du titre Intercontinental, c'est qu'encore aujourd'hui, la WWE raconte la même histoire!
Je m'en voudrais de ne pas mentionner la première chroniques de nouvelles de mon cousin Maxime Langevin ici même dans la section lutte du rds.ca. Je lui souhaite bonne chance et j'espère que cette collaboration va durer longtemps. Vous pouvez lire la première édition de Max-Lutte ici http://www.rds.ca/lutte/chroniques/330563.html
Si vous avez des questions ou commentaires, n'hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, via les réseaux sociaux au http://www.facebook.com/patlaprade et http://www.twitter.com/patlaprade et vous pouvez aussi visiter mon site Internet au www.quebeclutte.com