Mise en situation: Dans ma dernière chronique du 17 juin dernier titré "Toute bonne chose a une fin", j'avais oublié d'ajouter que si les bonnes choses ont une fin, elle ont aussi un commencement. Je viens de terminer un tournage qui touche beaucoup à l'histoire de la lutte, tournage qui devrait être en ondes cet hiver, je vous tiendrai au courant des dates, heures et réseaux à l'approche de la diffusion.

C'est au cours de ce tournage en échangeant avec des initiés qui ont marqué la lutte au Québec, que je me suis aperçu qu'il avait une foule d'anecdotes ou d'histoires que je n'avais pas écrites ou échangées avec les visiteurs du site RDS.ca. Le passé pour moi est meublé de souvenirs, d'anecdotes positives et négatives.

Avant de vous amener dans ce merveilleux voyage qui m'a conduit dans les faits à deux carrières, il est normal en premier lieu de faire une remontée en arrière pour parler de mes origines et comment mon rêve est devenu une réalité, une espèce de biographie en soi. Dans ce nouveau concept d'entretiens, quand ce sera possible, dans ma section photos je vais essayer parallèlement de publier les photos ou posters du sujet traité.

Résumé historique

Je suis natif d'un des plus beaux villages gaspésiens nommé Mont-Louis, qui est blotti entre les montagnes et la mer, doté d'une grande baie ceinturée de maisons tellement proches de la mer que durant les grandes marées, plusieurs dûs aux glissements de terrain ont dû déménager de l'autre côté de la route nationale.

Dans mon générique de lutteur, on disait que je venais de Godbout parce que ça faisait plus bûcheron. Tout comme à Mont-Louis mon village natal, l'hiver 75% des habitants du village travaillaient à la coupe du bois et l'autre 25% reposaient sur l'assurance-chômage (timbres de la pêche) ou de la sécurité sociale (BS). À cette époque, les politiciens, probablement en manque d'idées, avaient baptisé le régime "Le secours direct".

En plus de souffrir de manque d'ouvrage et possiblement dûe à sa situation géographique, l'implantation d'industrie dans cette merveilleuse région était pratiquement inexistante.

Je suis le dernier d'une famille de 14 enfants qui ne comptait que deux filles. Mon père, comme la majeure partie des hommes ou des jeunes adultes durant la saison estivale, était pêcheur. Dû à l'abondance du poisson pratiquement, toutes les familles avaient des barques pour la pêche. Après la saison de pêche terminée, c'était l'exil dans les camps de bûcherons.

Orphelin de père dès l'âge de six ans, c'est accroché à une fenêtre que j'ai suivi la charrette qui transportait le cercueil de mon père vers le cimetière. Ce sont des moments très durs à vivre pour un gosse de six ans.

À l'âge de 10 ans, ma mère était très fatiguée de supporter plusieurs décès dans la famille, elle décidait de succomber à l'appel de plusieurs de mes frères qui avaient immigré à Montréal. Comme elle disait souvent, elle voulait se rapprocher des services essentiels comme les médecins et les hôpitaux, qui étaient inexistant pas dans notre région. Pour les hôpitaux, c'était compréhensible dû à la densité de la population et pour les médecins pas tellement rentable, à cette époque la Gastonghette n'avait pas encore été créée.

Je suis venu à la grande ville dans le dortoir (cale) d'un bateau nommé North Gaspé. Ce bateau servait au transport de marchandises et de quelques passagers, son itinéraire était des Îles-de-la-Madeleine à Montréal avec des arrêts dans tous les villages de la Gaspésie qui étaient équipés d'un quai pour les accueillir.

Après être installé à Montréal sur la rue Beaudry, nos voisins du haut palier étaient nul autre que Olivier Guimont, Paul Desmarteaux et Aline Duval. Leur galerie arrière donnait juste en haut de notre cour.

Imaginez que j'ai beaucoup appris de trucs à les voir répéter leurs sketches de veaudeville, comme comment donner en faisant beaucoup de bruit une claque sur la gueule de quelqu'un qui t'engueule ou encore Olivier qui jouait à l'homme saoul qui rentrait chez lui aux petites heures du matin, assis sur des piles de vieux journaux. On avait toujours peur qu'Olivier tombe en bas de la galerie.

Malgré notre rapprochement des services de santé essentiels, à l'âge de 12 ans j'ai dû faire face à une autre épreuve soit le décès de ma mère. Me voilà orphelin de père et de mère. Le décès de ma mère m'avait beaucoup affecté, au point de faire plusieurs pertes de connaissance et de vouloir embarquer dans le cercueil de ma mère pour partir avec elle.

Me voyant dépérir et mépriser la grande ville de Montréal, mes frères et ma sœur ont finalement cédé à ma demande de me retourner en Gaspésie chez la sœur de ma mère.

Un voyage et un pansement inutile sur ma peine, car quelques mois plus tard j'étais de retour à Montréal. La décision de revenir à Montréal était expliqué par le fait qu'après le décès de ma mère, j'avais commencé à fréquenter la Palestre Nationale situé rue Cherrier et à y passer des heures à regarder s'entraîner mes héros qui m'avaient fait tant rêver quand je lisais le journal l'Action Catholique, quotidien de la ville de Québec qu'on recevait une fois la semaine à Mont-Louis, en période d'élections parfois deux fois la semaine. Évidemment que le parti au pouvoir était dominant dans les nouvelles, malheureusement ou heureusement ça dépendait à quelles couleurs de parti tu appartenais. Mon père (Edmond) a été plus de 10 ans sans parler à son frère (Wilfrid).

La semaine prochaine, j'ai été organisateur (promoteur) de gala de lutte avant de devenir lutteur de profession et l'influence qu'ont eu mes héros de journaux sur ma carrière.

La Fédération Lutte Québécoise (FLQ) est la seule fédération de lutte actif à Montréal qui est dirigée par un ex-professionnel. Elle présente des spectacles de lutte à tous les vendredis au Centre Sportif St-Barthélemy situé au 7111 Des Érables, Montréal, portes 19h30 gala 20h30, salle climatisée, stationnement gratuit, trois rues des stations Métro Iberville ou Papineau. Admission 8.$ moins 15 ans 5.$

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