Un peu d'histoire sur la IWS 1 (troisième partie)
Lutte mardi, 30 sept. 2003. 07:19 jeudi, 12 déc. 2024. 23:35
Des critiques acerbes - Le "hardcore" n'a jamais été populaire chez les puristes. Même la WWF a souvent été censurée par TSN lors de passages que le CRTC trouvait de mauvais goût. Y a-t-il des choses de mauvais goût à la IWS? Pour certains, probablement. Allons-nous alors nous créer une véritable "Right to Censor" pour interdire certaines pratiques de lutte? Est-ce que les Québécois vont commencer à devenir des puristes qui vont vouloir interdire ce qu'ils trouvent de mauvais goût? O.K. personnellement, je crois que l'utilisation de néon ou de tout autre objet qui s'émiette facilement est très dangereux pour les spectateurs et qu'ils ne devraient pas être utilisés par les lutteurs. O.K. personnellement, je pense qu'un bon combat de lutte scientifique traditionnel vaut quatre combats "hardcore".
O.K. personnellement, je trouve que j'ai vu beaucoup, mais beaucoup de "hardocre" en un an (en passant la NCW a un champion "hardcore" et il y a un combat "hardcore" à presque tous les galas). Toutefois, c'est aussi ma décision personnelle si je veux voir un combat "hardcore" ou pas et je n'ai pas à dicter à quiconque ce qu'il doit faire.
BH : Nous suivons la mode le monde veule en voir car la WWF le fait. Une décision prise de reculons.
Pour ceux qui sont un peu au courant de ce qui se passe dans internet, vous avez déjà compris de quoi je parle. Pour les autres, allez lire la chronique le "shoot" de Bertrand Hébert, faites-vous une opinion et revenez lire la suite.
D'abord, je voudrais dire que j'ai beaucoup de respect pour Bertrand Hébert pour l'excellent travail qu'il a fait pour la NCW dans le passé (et encore présentement, si je comprends bien - d'ailleurs les galas Mesures de guerre et Crise d'Octobre sont d'excellentes idées). De plus, M. Hébert a écrit un communiqué en partie pour répondre à ma chronique un peu avant Challengemania 9 et cela avait été fait avec beaucoup de respect malgré mes critiques. C'est pourquoi je comprends mal le ton de la dernière chronique de M. Hébert: Je suis "Hardcore". Voici quelques citations (hors contexte bien sûr, vous êtes assez grand pour allez lire le texte au complet):
« Ce qui me lève le coeur le plus au Québec c'est de voir le mot hardcore utilisé pour appeler, ce qui est dans le fond des amateurs (des marks) sans aucun entraînement qui font ce qu'on appellerait en anglais du "garbage wrestling". »
« J'ai envie de crier quand je pense que la NCW est mise dans le même bateau que ces fous qui pensent aimer la lutte alors qu'ils ne font que la détruire. »
« Moi j'aime la lutte et je la défendrai envers et contre tous, je veux aussi la protéger de ceux qui vont la détruire par leur ignorance et leur stupidité. Je suis hardcore et je n'ai pas besoin de punaises ou de néons pour le prouver. » Bertrand Hébert
Premièrement, je ne crois pas que personne n'ait le droit de s'abaisser à traiter aucun lutteur (peu importe où il a appris la lutte) d'amateur, de mark, de fou, d'ignorant et de stupide.
BH : Désolé si tu ne comprends pas mais moi quand je vois des jeunes s'entraîner des mois sinon des années pour apprendre le métier sur toutes ces facettes de lutte : science, prises, protection de l'adversaire, psychologie, travail de la foule, etc. Alors qu'après quelques séances de pratiques on veut s'appeler lutteur sous prétexte de vouloir révolutionner la lutte au Québec en se lançant dans des cochonneries ? Il n'y a pas d'autres mots pour appeler ces gens que marks. C'est la terminologie du milieu que tu l'aimes ou pas. Une personne qui met sa santé physique (avec certitude de blessure) et celle de son adversaire ou de ses lutteurs comme promoteur est fou et est stupide. Une personne qui présente ce genre de spectacle est ignorante de ce qu'est vraiment la lutte et se fout de l'avenir de la discipline.
FC : Les écoles de lutte
C'est vrai qu'il y a un problème au Québec en ce qui concerne les écoles de lutte. N'importe qui enseigne la lutte n'importe comment et décide à n'importe quel instant si un lutteur est prêt ou non pour lutter (certains n'ont qu'un entraînement que de trois mois et sont déjà prêts pour une carrière de lutte. D'un autre côté, certains apprendront la lutte pendant des années et ne seront jamais prêts.) Personnellement, je peux en parler, car j'ai moi-même fait trois écoles différentes et eu plus d'une dizaine de professeurs de lutte. D'ailleurs, les endroits où il y a le plus de professeurs sont les endroits à fuire! À mon avis, pour régler le problème, il faudrait trouver un moyen de certifier qu'une école de lutte est bonne, c'est-à-dire que le professeur est compétent et qu'il connaît bien sa lutte. Pour cela, bien sûr, il faudrait une institution supérieure à toutes les fédérations. Une sorte de corporation, de régie, je ne sais trop. En plus, de certifier les écoles de lutte qui sont de qualité acceptable, cette régie pourrait donner certaines règles de fonctionnement et cela pourrait donner plus de crédibilité à ce merveilleux divertissement qu'est la lutte professionnelle. Bien sûr, je ne parle pas de la régie des sports qui ne comprend rien à la lutte professionnelle. Il faudrait une association juste pour la lutte professionnelle pour que ça respecte les contraintes nombreuses de ce milieu. Bien sûr, c'est un rêve, mais j'aime bien rêver parfois.
C'est une simple question de respect. Oui il y a des bons et des mauvais lutteurs (j'en sais quelque chose, je me suis souvent fait traiter de pourri - avec raison). Oui il y a différents types de lutte. Aucun lutteur ne lutte exactement comme les autres. Chacun a son style et chacun a son répertoire de prises (certains répertoires sont très limités, mais ça n'empêche pas d'être une vedette de la WWF). Bref, tout le monde a le droit d'être pour ou contre un différent type de lutte, mais ce n'est pas une raison pour insulter les gens pour autant. Je crois que les Québécois sont assez INTELLIGENTS pour choisir par eux-mêmes le type de lutte qu'ils veulent voir ou ne veulent pas voir. C'est une simple question de CHOIX et de LIBERTÉ.
BH : Les amateurs peuvent choisir ce qu'ils veulent mon message s'adressait au monde de la lutte au Québec qui ne devrait pas donner de la crédibilité à ce genre de produit nuisible à la survie de la lutte dans le futur. Sans la présence de talent local établi sur ces galas je crois que ce genre de produit ne pourrait pas survivre très longtemps.
FC : Et les combats hardcore de la ICW et de la CCW?
BH : Si on fait un combat de barbelés avec une histoire et que ce combat est un combat final dans une histoire je peux vivre avec. Quand le premier combat de barbelé sert à préparer un autre combat de barbelé c'est là que je décroche. A ma connaissance les lutteurs de ICW et CCW étaient du moins entraînés et capables de lutter dans autre chose que du barbelé. Ma vision de la lutte c'est qu'au niveau local faire ce genre de combat où on peut se blesser et se défigurer cela ne vaut vraiment pas la peine. Je pense qu'il faut aussi être un peu fou pour faire cela et j'inclus dans fous Cactus Jack mon idole et mon chum Killer à la NCW, qui aimerait bien faire ce genre de combat un jour. Sauf que pas à la NCW car nous nous sentons responsables de la sécurité et de la santé de notre personnel lutteur et il faut les protéger contre eux-mêmes parfois. Cactus Jack a connu ses plus grands succès dans la lutte en sortant un bas de ses culottes après tout !
FC : Communiqué de la NCW en ce qui concerne la libre circulation des lutteurs
Je comprends très bien qu'il puisse y avoir des stipulations sur la libre circulation des lutteurs. Une fédération de la renommée de la NCW se doit d'avoir certaines règles pour s'assurer un bon suivi dans les histoires et une certaine cohérence. Malheureusement, votre pratique en ce qui concerne la libre circulation des lutteurs est tellement floue qu'elle laisse beaucoup de latitude pour l'équipe du booking. Le seul problème que j'y vois est que ça favorise la pratique de punition. Si tu fais ça, tu vas te retrouver à cet endroit là de la carte.
BH : Regarde Eric Shelley qui ne donnait pas priorité à la NCW. Peux-tu me dire à quel moment nous en avons fait un jobber ou un gars qui n'avait pas un rôle d'importance à la NCW ? C'est les échelons supérieurs que nous nous devons de réserver aux gens qui sont à 100% avec nous pas à moitié et quand cela leur tente. La rotation des joueurs en finale est assez formidable chez nous de Phil Bélanger, à Frank Blues, Black Bear, Golem, Iceman, Syl le Sadique, Marc le Grizzly, Piranah, Franky The Mobster à Chakal. Ces gars-là ont tous en commun que la NCW était et demeure la priorité.
Mais il faut dire que le vrai et le seul problème de la lutte québécoise est qu'il n'y a pas une fédération assez importante qui permet de payer les lutteurs - alors là cette fédération pourrait donner des contrats d'exclusivité et leur donner des "pushs" selon le talent et la popularité (Il est incroyable que la ICW et LI2000 demande des contrats d'exclusivité à ses lutteurs dans le contexte actuel de la lutte québécoise). En fait, le vrai problème c'est le contexte actuel de la lutte québécoise qui favorise les chicanes entre les multiples petites fédérations qui essaient de se disputer les miettes qu'elles ont. On pourrait employer le fameux mot de Vince McMahon, c'est pathétique. Mais ça se poursuivra aussi longtemps qu'il n'y aura pas un riche qui se décide finalement à investir dans une fédération de lutte québécoise et qui la produise à la télévision. Personnellement, comme je l'ai déjà dit dans certaines de mes chroniques antérieures, je crois que la NCW a présentement le meilleur produit, le plus professionnel et le plus complet qui pourrait être présenté demain matin à la télévision.
BH : Merci je suis d'accord avec toi sauf que demain matin on serait plusieurs à s'arracher les cheveux de sur la tête à la NCW car je pense franchement qu'on aurait plusieurs choses à améliorer avant demain matin. J
L'attitude IWS : l'atmosphère la plus folle au Québec
Si vous avez déjà assisté à un spectacle de la IWS, vous avez sûrement remarqué que les fans de cette fédération créent une ambiance d'enfer. On sent vraiment qu'on n'est pas juste présent pour regarder le spectacle, mais aussi pour y participer d'une certaine manière. La IWS est un véritable exutoire qui nous permet de nous libérer de nos pulsions les plus animales (on parle de la catharsis au théâtre). On a souvent parlé de l'attitude de la WWF, mais ce n'est rien à comparer l'attitude libératrice des fans de la IWS. Manny m'assure que les fans font partie à part entière de leur spectacle. C'est leur gala et ils sont fiers d'y participer. D'ailleurs, pensez au combat "Fans bring the weapon" où les spectateurs ont été interpellés directement à participer au déroulement du combat en apportant des objets (À ce sujet, demandez au Big Show s'il aime participer à l'action des combats de la IWS!).
BH : Nous faisions ce genre de combat à la NCW, il y a six ans quand l'idée était nouvelle avec le produit de la ECW au meilleur de son histoire.
La IWS a donc une attitude dérangeante et provocante, mais c'est ça l'attitude IWS. Pour illustrer cette attitude, Manny m'a expliqué les trois personnes qu'il respecte le plus dans le monde de la lutte: d'abord, Paul Leduc, pour lui avoir fait confiance alors qu'il était très impopulaire; ensuite, Marc Le Grizzly, pour sa franchise, son honnêteté, il vous dira ce qu'il pense droit dans les yeux; finalement, Sunny War Cloud, pour son savoir faire dans tout ce qui implique la promotion de la lutte.
IWS SCARRED FOR LIFE (8 septembre 2001)
La IWS poursuit ces galas de lutte au Bar Le Skatch de Laval le 8 septembre. Durant, ce gala vous aurez la chance de voir le début de Iron Rob Superstar à la IWS, vous pourrez voir le retour d'un lutteur considéré par plusieurs comme le spécialiste de la haute voltige: Max Furry et la finale impliquant Manny contre Arsenal (en plus de partenaire mystère) dans un combat où un sac de 50 000 punaises sera suspendu au-dessus du ring. On nous promet des sensations fortes et pas juste du "hardcore", mais beaucoup d'innovation: des prises et des façons complètement nouvelles d'utiliser le "hardcore". Encore une fois, la IWS vise à révolutionner le monde de la lutte, c'est donc un rendez-vous!
BH : Deux lutteurs en finale qui ne pourraient pas rien faire ensemble digne de s'appeler une finale sans l'apport d'objet. Raven, Dreamer, Rhyno, Jayson Reaper chez nous ou Rob van Dam peuvent faire des finales sans objets. Quand j'ai commencé dans le domaine, ne devenait pas lutteur qui voulait, aujourd'hui le premier venu un peu fou et courageux peut devenir lutteur en se lançant dans des punaises et des néons. Cela me désole sur l'avenir de la lutte, nous avons perdu la ECW et la WCW il est donc dans le domaine du possible de voir la lutte au Québec devenir chose du passé. Ce genre de produits contribuent à une perte des affaires dans le domaine de la lutte. Des bornes que la ECW se mettaient ont été dépassées par plusieurs, ce n'est pas bon signe quand tu penses que la ECW poussait l'enveloppe aux limites de l'acceptable.
Bertrand Hébert
FC : Il y avait près de 500 personnes au Skratch de Laval pour Scared for life! On peut donc appeler cela un succès!
FC : Un dernier mot sur le hardcore
Tout le sujet de la lutte hardcore est extrêmement problématique. Oui on parle souvent de la IWS, mais il y a aussi la ICW qui a véritablement commencé le hardcore au Québec avec des combats de barbelés, de chaînes et des combats de cage et il y plein d'autres fédérations qui font du hardcore aujourd'hui. Tout le monde a le droit d'apprécier ou non ce type de lutte (qui est malgré tout, soyons honnête, très barbare). Tout le monde peut décider d'aller ou de ne pas aller à ces galas. Une question demeure intéressante toutefois: Où est la limite? Comme The Mask le mentionne (J'ai beaucoup de respect pour le Mask parce qu'il a le courage de ses opinions et parce que son argumentation est très forte) il faut se questionner sur la limite du hardcore et sur ce besoin si grand de sang des spectateurs, car les spectateurs aussi ont une très grande violence en eux et on sait que la IWS fonctionne très bien, il y a donc une raison. Le premier problème, où peut-on tracer la limite du hardcore? J'espère que l'on peut faire confiance aux lutteurs qui connaissent les limites de leur corps. Mais il y a toujours le problème des lutteurs qui aiment prendre des risques trop grands ou des lutteurs qui sont trop stiffs pour rien... Ça c'est le promoteur qui doit agir à ce moment-là. Le deuxième problème, la soif de sang des spectateurs. Les spectateurs auront toujours besoin d'une façon ou d'une autre de se libérer de leurs mauvaises pulsions. Tant mieux s'ils peuvent le faire durant un gala de lutte plutôt que de frapper leur femme et leurs enfants.
Bref, il faut apprendre qu'il y aura toujours du hardcore dans la lutte. Le Sheik, Abdullah, Bruiser Brody, etc. nous montre que le hardcore a toujours existé et qu'il en sera toujours ainsi. D'un autre côté, il y a quand même beaucoup de fédérations qui présentent de la lutte plus conventionnelle (la NCW, la CCW pour ne pas les nommer).
Donc c'est à vous de choisir!
François Choquette
O.K. personnellement, je trouve que j'ai vu beaucoup, mais beaucoup de "hardocre" en un an (en passant la NCW a un champion "hardcore" et il y a un combat "hardcore" à presque tous les galas). Toutefois, c'est aussi ma décision personnelle si je veux voir un combat "hardcore" ou pas et je n'ai pas à dicter à quiconque ce qu'il doit faire.
BH : Nous suivons la mode le monde veule en voir car la WWF le fait. Une décision prise de reculons.
Pour ceux qui sont un peu au courant de ce qui se passe dans internet, vous avez déjà compris de quoi je parle. Pour les autres, allez lire la chronique le "shoot" de Bertrand Hébert, faites-vous une opinion et revenez lire la suite.
D'abord, je voudrais dire que j'ai beaucoup de respect pour Bertrand Hébert pour l'excellent travail qu'il a fait pour la NCW dans le passé (et encore présentement, si je comprends bien - d'ailleurs les galas Mesures de guerre et Crise d'Octobre sont d'excellentes idées). De plus, M. Hébert a écrit un communiqué en partie pour répondre à ma chronique un peu avant Challengemania 9 et cela avait été fait avec beaucoup de respect malgré mes critiques. C'est pourquoi je comprends mal le ton de la dernière chronique de M. Hébert: Je suis "Hardcore". Voici quelques citations (hors contexte bien sûr, vous êtes assez grand pour allez lire le texte au complet):
« Ce qui me lève le coeur le plus au Québec c'est de voir le mot hardcore utilisé pour appeler, ce qui est dans le fond des amateurs (des marks) sans aucun entraînement qui font ce qu'on appellerait en anglais du "garbage wrestling". »
« J'ai envie de crier quand je pense que la NCW est mise dans le même bateau que ces fous qui pensent aimer la lutte alors qu'ils ne font que la détruire. »
« Moi j'aime la lutte et je la défendrai envers et contre tous, je veux aussi la protéger de ceux qui vont la détruire par leur ignorance et leur stupidité. Je suis hardcore et je n'ai pas besoin de punaises ou de néons pour le prouver. » Bertrand Hébert
Premièrement, je ne crois pas que personne n'ait le droit de s'abaisser à traiter aucun lutteur (peu importe où il a appris la lutte) d'amateur, de mark, de fou, d'ignorant et de stupide.
BH : Désolé si tu ne comprends pas mais moi quand je vois des jeunes s'entraîner des mois sinon des années pour apprendre le métier sur toutes ces facettes de lutte : science, prises, protection de l'adversaire, psychologie, travail de la foule, etc. Alors qu'après quelques séances de pratiques on veut s'appeler lutteur sous prétexte de vouloir révolutionner la lutte au Québec en se lançant dans des cochonneries ? Il n'y a pas d'autres mots pour appeler ces gens que marks. C'est la terminologie du milieu que tu l'aimes ou pas. Une personne qui met sa santé physique (avec certitude de blessure) et celle de son adversaire ou de ses lutteurs comme promoteur est fou et est stupide. Une personne qui présente ce genre de spectacle est ignorante de ce qu'est vraiment la lutte et se fout de l'avenir de la discipline.
FC : Les écoles de lutte
C'est vrai qu'il y a un problème au Québec en ce qui concerne les écoles de lutte. N'importe qui enseigne la lutte n'importe comment et décide à n'importe quel instant si un lutteur est prêt ou non pour lutter (certains n'ont qu'un entraînement que de trois mois et sont déjà prêts pour une carrière de lutte. D'un autre côté, certains apprendront la lutte pendant des années et ne seront jamais prêts.) Personnellement, je peux en parler, car j'ai moi-même fait trois écoles différentes et eu plus d'une dizaine de professeurs de lutte. D'ailleurs, les endroits où il y a le plus de professeurs sont les endroits à fuire! À mon avis, pour régler le problème, il faudrait trouver un moyen de certifier qu'une école de lutte est bonne, c'est-à-dire que le professeur est compétent et qu'il connaît bien sa lutte. Pour cela, bien sûr, il faudrait une institution supérieure à toutes les fédérations. Une sorte de corporation, de régie, je ne sais trop. En plus, de certifier les écoles de lutte qui sont de qualité acceptable, cette régie pourrait donner certaines règles de fonctionnement et cela pourrait donner plus de crédibilité à ce merveilleux divertissement qu'est la lutte professionnelle. Bien sûr, je ne parle pas de la régie des sports qui ne comprend rien à la lutte professionnelle. Il faudrait une association juste pour la lutte professionnelle pour que ça respecte les contraintes nombreuses de ce milieu. Bien sûr, c'est un rêve, mais j'aime bien rêver parfois.
C'est une simple question de respect. Oui il y a des bons et des mauvais lutteurs (j'en sais quelque chose, je me suis souvent fait traiter de pourri - avec raison). Oui il y a différents types de lutte. Aucun lutteur ne lutte exactement comme les autres. Chacun a son style et chacun a son répertoire de prises (certains répertoires sont très limités, mais ça n'empêche pas d'être une vedette de la WWF). Bref, tout le monde a le droit d'être pour ou contre un différent type de lutte, mais ce n'est pas une raison pour insulter les gens pour autant. Je crois que les Québécois sont assez INTELLIGENTS pour choisir par eux-mêmes le type de lutte qu'ils veulent voir ou ne veulent pas voir. C'est une simple question de CHOIX et de LIBERTÉ.
BH : Les amateurs peuvent choisir ce qu'ils veulent mon message s'adressait au monde de la lutte au Québec qui ne devrait pas donner de la crédibilité à ce genre de produit nuisible à la survie de la lutte dans le futur. Sans la présence de talent local établi sur ces galas je crois que ce genre de produit ne pourrait pas survivre très longtemps.
FC : Et les combats hardcore de la ICW et de la CCW?
BH : Si on fait un combat de barbelés avec une histoire et que ce combat est un combat final dans une histoire je peux vivre avec. Quand le premier combat de barbelé sert à préparer un autre combat de barbelé c'est là que je décroche. A ma connaissance les lutteurs de ICW et CCW étaient du moins entraînés et capables de lutter dans autre chose que du barbelé. Ma vision de la lutte c'est qu'au niveau local faire ce genre de combat où on peut se blesser et se défigurer cela ne vaut vraiment pas la peine. Je pense qu'il faut aussi être un peu fou pour faire cela et j'inclus dans fous Cactus Jack mon idole et mon chum Killer à la NCW, qui aimerait bien faire ce genre de combat un jour. Sauf que pas à la NCW car nous nous sentons responsables de la sécurité et de la santé de notre personnel lutteur et il faut les protéger contre eux-mêmes parfois. Cactus Jack a connu ses plus grands succès dans la lutte en sortant un bas de ses culottes après tout !
FC : Communiqué de la NCW en ce qui concerne la libre circulation des lutteurs
Je comprends très bien qu'il puisse y avoir des stipulations sur la libre circulation des lutteurs. Une fédération de la renommée de la NCW se doit d'avoir certaines règles pour s'assurer un bon suivi dans les histoires et une certaine cohérence. Malheureusement, votre pratique en ce qui concerne la libre circulation des lutteurs est tellement floue qu'elle laisse beaucoup de latitude pour l'équipe du booking. Le seul problème que j'y vois est que ça favorise la pratique de punition. Si tu fais ça, tu vas te retrouver à cet endroit là de la carte.
BH : Regarde Eric Shelley qui ne donnait pas priorité à la NCW. Peux-tu me dire à quel moment nous en avons fait un jobber ou un gars qui n'avait pas un rôle d'importance à la NCW ? C'est les échelons supérieurs que nous nous devons de réserver aux gens qui sont à 100% avec nous pas à moitié et quand cela leur tente. La rotation des joueurs en finale est assez formidable chez nous de Phil Bélanger, à Frank Blues, Black Bear, Golem, Iceman, Syl le Sadique, Marc le Grizzly, Piranah, Franky The Mobster à Chakal. Ces gars-là ont tous en commun que la NCW était et demeure la priorité.
Mais il faut dire que le vrai et le seul problème de la lutte québécoise est qu'il n'y a pas une fédération assez importante qui permet de payer les lutteurs - alors là cette fédération pourrait donner des contrats d'exclusivité et leur donner des "pushs" selon le talent et la popularité (Il est incroyable que la ICW et LI2000 demande des contrats d'exclusivité à ses lutteurs dans le contexte actuel de la lutte québécoise). En fait, le vrai problème c'est le contexte actuel de la lutte québécoise qui favorise les chicanes entre les multiples petites fédérations qui essaient de se disputer les miettes qu'elles ont. On pourrait employer le fameux mot de Vince McMahon, c'est pathétique. Mais ça se poursuivra aussi longtemps qu'il n'y aura pas un riche qui se décide finalement à investir dans une fédération de lutte québécoise et qui la produise à la télévision. Personnellement, comme je l'ai déjà dit dans certaines de mes chroniques antérieures, je crois que la NCW a présentement le meilleur produit, le plus professionnel et le plus complet qui pourrait être présenté demain matin à la télévision.
BH : Merci je suis d'accord avec toi sauf que demain matin on serait plusieurs à s'arracher les cheveux de sur la tête à la NCW car je pense franchement qu'on aurait plusieurs choses à améliorer avant demain matin. J
L'attitude IWS : l'atmosphère la plus folle au Québec
Si vous avez déjà assisté à un spectacle de la IWS, vous avez sûrement remarqué que les fans de cette fédération créent une ambiance d'enfer. On sent vraiment qu'on n'est pas juste présent pour regarder le spectacle, mais aussi pour y participer d'une certaine manière. La IWS est un véritable exutoire qui nous permet de nous libérer de nos pulsions les plus animales (on parle de la catharsis au théâtre). On a souvent parlé de l'attitude de la WWF, mais ce n'est rien à comparer l'attitude libératrice des fans de la IWS. Manny m'assure que les fans font partie à part entière de leur spectacle. C'est leur gala et ils sont fiers d'y participer. D'ailleurs, pensez au combat "Fans bring the weapon" où les spectateurs ont été interpellés directement à participer au déroulement du combat en apportant des objets (À ce sujet, demandez au Big Show s'il aime participer à l'action des combats de la IWS!).
BH : Nous faisions ce genre de combat à la NCW, il y a six ans quand l'idée était nouvelle avec le produit de la ECW au meilleur de son histoire.
La IWS a donc une attitude dérangeante et provocante, mais c'est ça l'attitude IWS. Pour illustrer cette attitude, Manny m'a expliqué les trois personnes qu'il respecte le plus dans le monde de la lutte: d'abord, Paul Leduc, pour lui avoir fait confiance alors qu'il était très impopulaire; ensuite, Marc Le Grizzly, pour sa franchise, son honnêteté, il vous dira ce qu'il pense droit dans les yeux; finalement, Sunny War Cloud, pour son savoir faire dans tout ce qui implique la promotion de la lutte.
IWS SCARRED FOR LIFE (8 septembre 2001)
La IWS poursuit ces galas de lutte au Bar Le Skatch de Laval le 8 septembre. Durant, ce gala vous aurez la chance de voir le début de Iron Rob Superstar à la IWS, vous pourrez voir le retour d'un lutteur considéré par plusieurs comme le spécialiste de la haute voltige: Max Furry et la finale impliquant Manny contre Arsenal (en plus de partenaire mystère) dans un combat où un sac de 50 000 punaises sera suspendu au-dessus du ring. On nous promet des sensations fortes et pas juste du "hardcore", mais beaucoup d'innovation: des prises et des façons complètement nouvelles d'utiliser le "hardcore". Encore une fois, la IWS vise à révolutionner le monde de la lutte, c'est donc un rendez-vous!
BH : Deux lutteurs en finale qui ne pourraient pas rien faire ensemble digne de s'appeler une finale sans l'apport d'objet. Raven, Dreamer, Rhyno, Jayson Reaper chez nous ou Rob van Dam peuvent faire des finales sans objets. Quand j'ai commencé dans le domaine, ne devenait pas lutteur qui voulait, aujourd'hui le premier venu un peu fou et courageux peut devenir lutteur en se lançant dans des punaises et des néons. Cela me désole sur l'avenir de la lutte, nous avons perdu la ECW et la WCW il est donc dans le domaine du possible de voir la lutte au Québec devenir chose du passé. Ce genre de produits contribuent à une perte des affaires dans le domaine de la lutte. Des bornes que la ECW se mettaient ont été dépassées par plusieurs, ce n'est pas bon signe quand tu penses que la ECW poussait l'enveloppe aux limites de l'acceptable.
Bertrand Hébert
FC : Il y avait près de 500 personnes au Skratch de Laval pour Scared for life! On peut donc appeler cela un succès!
FC : Un dernier mot sur le hardcore
Tout le sujet de la lutte hardcore est extrêmement problématique. Oui on parle souvent de la IWS, mais il y a aussi la ICW qui a véritablement commencé le hardcore au Québec avec des combats de barbelés, de chaînes et des combats de cage et il y plein d'autres fédérations qui font du hardcore aujourd'hui. Tout le monde a le droit d'apprécier ou non ce type de lutte (qui est malgré tout, soyons honnête, très barbare). Tout le monde peut décider d'aller ou de ne pas aller à ces galas. Une question demeure intéressante toutefois: Où est la limite? Comme The Mask le mentionne (J'ai beaucoup de respect pour le Mask parce qu'il a le courage de ses opinions et parce que son argumentation est très forte) il faut se questionner sur la limite du hardcore et sur ce besoin si grand de sang des spectateurs, car les spectateurs aussi ont une très grande violence en eux et on sait que la IWS fonctionne très bien, il y a donc une raison. Le premier problème, où peut-on tracer la limite du hardcore? J'espère que l'on peut faire confiance aux lutteurs qui connaissent les limites de leur corps. Mais il y a toujours le problème des lutteurs qui aiment prendre des risques trop grands ou des lutteurs qui sont trop stiffs pour rien... Ça c'est le promoteur qui doit agir à ce moment-là. Le deuxième problème, la soif de sang des spectateurs. Les spectateurs auront toujours besoin d'une façon ou d'une autre de se libérer de leurs mauvaises pulsions. Tant mieux s'ils peuvent le faire durant un gala de lutte plutôt que de frapper leur femme et leurs enfants.
Bref, il faut apprendre qu'il y aura toujours du hardcore dans la lutte. Le Sheik, Abdullah, Bruiser Brody, etc. nous montre que le hardcore a toujours existé et qu'il en sera toujours ainsi. D'un autre côté, il y a quand même beaucoup de fédérations qui présentent de la lutte plus conventionnelle (la NCW, la CCW pour ne pas les nommer).
Donc c'est à vous de choisir!
François Choquette