Le tournoi des Maîtres, édition 2009, appartient désormais à l'histoire. Une fois de plus, le suspens a été maintenu jusqu'à la toute fin et avouons que la ronde finale fut fertile en émotions.

Grâce à la collaboration de Dame Nature, le parcours brillait de tous ses feux d'autant plus que le soleil fut omniprésent durant les quatre jours de compétition. La qualité du gazon le rend presque irréel tellement il est parfait tandis que les arbres et arbustes en fleurs ajoutent de la couleur et parfument le site tout entier. Si le paradis terrestre existe vraiment, le parcours du Augusta National en fait sûrement partie.

Pour en revenir à la compétition, soulignons d'abord la dernière présence, en tant que compétiteur, d'une véritable légende. Je parle bien sûr de monsieur Gary Player, le dernier grand joueur de son époque à tirer sa révérence. Comme toujours, il a fait tout ça avec classe et émotions. Humble de nature, il a préféré parler de ses bons amis Arnold Palmer et Jack Nicklaus, du parcours Augusta National et de tous les gens qu'il a connus et côtoyés au cours de ces 52 pèlerinages à la Mecque du golf. Il part la tête remplie de bons souvenirs et répète à qui veut bien l'entendre que le « Masters » demeure toujours le tournoi le mieux organisé auquel il a participé. Plusieurs avaient la larme à l'œil et le cœur gros lorsque Player a foulé, pour une dernière fois, le vert du 18e vendredi après-midi.

Un autre ancien champion a fait ses adieux à cette compétition, Fuzzy Zoeller, gagnant de l'édition 1979. Véritable bout-en-train et très apprécié de ses pairs, Zoeller a, lui aussi, eu beaucoup de mal à contenir ses émotions, d'autant plus qu'il était accompagné de sa fille qui agissait comme cadet officiel. Un autre moment touchant du Masters 2009.

Petit résumé du tournoi

Je me dois d'abord parlé du départ canon de Chad Campbell lors de la première ronde. Il devait croire qu'il s'agissait d'un rêve lorsqu'il a réussi un cinquième birdie à ses cinq premiers trous. Personne, dans toute l'histoire de ce tournoi, n'avait réussi pareil exploit. Campbell présentait même une fiche de moins neuf après les seize premiers trous avant de commettre des bogeys sur les 17e et 18e trous. Il s'installa tout de même en tête avec une ronde de 65. En jouant 70 en deuxième ronde, il conserve la position de tête mais doit la partager avec le vétéran Kenny Perry, à moins neuf.

La ronde de samedi nous a permis de voir un autre vieux record tomber : 11 birdies au cours d'une même ronde à Augusta, du jamais vu. Anthony Kim a pourtant réussi cet exploit en route vers une ronde de 65. La première place était toutefois détenue conjointement par Kenny Perry et l'argentin Angel Cabrera avec des fiches de moins 11. Les favoris Tiger Woods et Phil Mickelson accusaient tous deux, sept coups de retard et allaient même disputer la ronde finale ensemble.

Ronde finale

Le dernier parcours fut, comme d'habitude, rempli de rebondissements et de coups spectaculaires. Le duo Woods-Mickelson a volé la vedette aux meneurs pendant la majorité de la ronde finale. Auteur d'un superbe pointage de 30 sur le premier neuf, Mickelson nous a laissé croire à un revirement spectaculaire jusqu'à ce qu'il commette un double bogeyau 12e trou, une normale trois qu'il pouvait atteindre à l'aide d'un fer 9. Tiger Woods avait aussi retranché six coups à la normale après le 16e trou avant de s'écrouler avec des bogeys sur les deux derniers trous. Les réactions de la foule qui les accompagnaient ont semblé nuire à la concentration des joueurs qui évoluaient derrière eux.

Une fois le calme revenu, on a eu droit à une belle bataille entre Chad Campbell, Kenny Perry et l'éventuel champion, Angel Cabrera. Une fin de ronde palpitante durant laquelle la balance aurait pu pencher d'un côté comme de l'autre. La chance était au rendez-vous pour Cabrera pour qui il s'agissait d'un deuxième titre majeur après son éclatant triomphe à l'Omnium des États-Unis en 2007. Campbell et Perry méritaient tout autant le fameux veston vert…ils devront malheureusement attendre la prochaine occasion. Vraiment cruel, le golf, par moment!