MADRID - Le président du CIO Jacques Rogge a estimé que le bilan du procès de l'affaire de dopage Puerto était «très frustrant», dimanche, dans une interview au quotidien El Mundo, 24 heures avant l'arrivée de la commission d'évaluation du CIO de la candidature de Madrid-2020.

«Je comprends très bien les obligations légales de la juge de l'affaire Puerto qui l'ont poussée à ne pas se prononcer sur quelque chose qui, à l'époque des faits, n'était pas dans la législation, mais le fait (...) que se jugent seulement des aspects en relation avec la santé publique et non pas le dopage aboutit à un bilan très frustrant», a estimé le président du CIO.

Dans le procès de l'affaire de dopage Puerto, le docteur Fuentes, principal accusé, ainsi que quatre autres personnes, sont en effet confrontés à un délit contre la santé publique, et non pas d'incitation au dopage, dans la mesure où ce chef d'accusation n'existait pas dans la loi espagnole au moment de leur détention, en 2006.

«La nouvelle loi antidopage est très bonne", a par ailleurs estimé Rogge, "mais elle aurait dû être approuvée il y a des années».

Début mars, le Conseil des ministres a en effet approuvé une nouvelle loi antidopage qui doit harmoniser la législation espagnole avec le Code mondial antidopage, renforçant notamment les pouvoirs de l'Agence espagnole antidopage.

Jacques Rogge est également revenu brièvement sur le cas Contador, cycliste espagnol condamné en février 2012 par le Tribunal arbitral du sport à deux ans de suspension (dont une partie purgée de manière rétroactive) pour un contrôle positif au clenbutérol sur le Tour de France 2010.

«Je comprends les réactions de certains politiques de l'époque, mais on ne peut pas confondre un test positif, qui a eu lieu, avec une attaque de la justice sportive à l'égard de l'Espagne», a jugé Rogge, faisant allusion aux réactions de soutien un peu trop prononcées de certains politiques de l'époque, comme le président du gouvernement Zapatero.

Le président du CIO n'a toutefois pas spécifié si cette image défectueuse sur le plan de la lutte antidopage aurait des conséquences sur la candidature de Madrid aux Jeux de 2020.

Rogge a au contaire cité le fait d'avoir déjà 80% des installations sportives prêtes comme l'un des points forts du dossier madrilène. "Dans le cas de Madrid, je ne crois pas que la crise l'affecte parce que l'essentiel est déjà construit, de grands investissements ne sont pas nécessaires. Vous êtes déjà prêts", a-t-il jugé.

Une délégation du CIO conduite par le vice-président du CIO Craig Reedie inspecte de dimanche à jeudi les principaux aspects du dossier de candidature de Madrid.