PRETORIA  - Un garde de sécurité travaillant dans la résidence où habitait le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius a raconté vendredi que celui-ci lui avait assuré que « tout (allait) bien » juste après avoir tué son amie Reeva Steenkamp en février 2013.

« J'ai parlé (au téléphone) avec M. Pistorius, et il m'a dit "Sécurité, tout va bien" », a témoigné Pieter Baba au cinquième jour du procès de l'athlète devant un tribunal de Pretoria. « C'est alors que j'ai réalisé que M. Pistorius pleurait », a-t-il ajouté.

Alerté par des voisins qui avaient entendu des coups de feu, M. Baba avait appelé Oscar Pistorius pour savoir ce qui se passait dans sa maison d'un lotissement fortifié de la banlieue de Pretoria.

Peu après, « M. Pistorius m'a rappelé, il a juste commencé à pleurer au téléphone. Peut-être qu'il ne réalisait pas qu'il m'appelait », a-t-il ajouté devant le tribunal.

Le responsable de la résidence est alors arrivé, et Pieter Baba s'est rendu lui aussi chez Oscar Pistorius, qu'il a vu sortir portant le corps de sa victime.

« Je l'ai regardé, choqué qu'il m'ait dit que tout allait bien, alors que je le voyais porter Reeva », a-t-il témoigné.

Un comportement agressif

Une ex-petite amie d'Oscar Pistorius a par ailleurs raconté comment il avait tiré à travers le toit ouvrant d'une voiture un jour pour se défouler après une altercation avec un policier.

Samantha Taylor a déclaré qu'elle se trouvait avec Pistorius dans une voiture conduite par un ami lorsque celui-ci a été arrêté par la police pour excès de vitesse.

« Les policiers ont fait sortir Oscar et Darren (le conducteur) de la voiture. Oscar a laissé son pistolet sur le siège passager », a-t-elle témoigné.

Lorsque le policier a vu l'arme, il l'a saisie. « Oscar était très en colère. Il a dit au policier qu'il n'avait pas le droit de toucher l'arme ».

Après que les jeunes gens eurent finalement été autorisés à repartir, Oscar et son ami ont dit vouloir tirer sur un feu de circulation pour se défouler. Finalement, « Oscar a tiré par le toit ouvrant de la voiture [...] Darren et Oscar riaient », a ajouté Samantha Taylor, précisant que le toit était ouvert à ce moment-là.

Le témoin a également été interrogée par le procureur sur un point crucial des débats depuis deux jours. Il lui a demandé si la voix de Pistorius, lorsqu'il est très en colère ou très anxieux, pouvait être confondue avec celle d'une femme.

« J'ai vu Oscar très anxieux [...] je l'ai entendu crier plusieurs fois contre moi, c'était le son d'une voix d'homme », a affirmé la jeune femme. Interrogée à plusieurs reprises, elle a répété à chaque fois que la voix de Pistorius ne pouvait être prise pour une voix de femme.

Lors des débats de la veille et de l'avant-veille, l'avocat de Pistorius a soutenu que les cris entendus par des voisins la nuit du drame n'étaient pas ceux de sa victime Reeva Steenkamp, mais ceux de Pistorius lui-même, dont la voix deviendrait très aigue sous l'effet de l'émotion.