Recrue chez les moins de 68 kg, le taekwondoïste Maxime Potvin n’a pas tardé à se démarquer. À l’œuvre au Grand Prix de Manchester, l’un des tournois les plus relevés cette saison, le Québécois est monté sur la deuxième marche du podium, dimanche, en Grande-Bretagne.

L’athlète de 26 ans a délaissé sa catégorie habituelle, les moins de 74 kg, puisqu’elle ne fait pas partie de celles retenues aux Jeux olympiques. Dans sa quête d’obtenir sa place en vue des Jeux de Rio en 2016, Potvin a fait le saut.

« Le processus s’est fait sur plusieurs mois, mais la baisse de poids s’est bien passée. Ma stratégie était d’utiliser ma portée puisque j’étais généralement plus grand que mes adversaires. Les athlètes plus petits misent souvent sur la vitesse et le corps-à-corps. Il ne fallait pas que je tombe dans ce piège. »

Le parcours du résident de Beauport a toutefois failli s’arrêter dès le premier tour alors qu’il était opposé au Britannique Jordan Al Constantine. Les deux combattants étaient à égalité à 9-9 à la fin du temps réglementaire et Potvin est parvenu à marquer le point final en prolongation. « Je tirais même de l’arrière à 8-9 avec environ deux secondes à faire », a-t-il fait remarquer.

« C’était un bon adversaire. Il était très rapide et très bon techniquement. De mon côté, ça allait un peu moins bien du côté technique. Mes blocages étaient un peu moins efficaces. C’était un représentant du pays hôte alors ç’a un peu joué en sa faveur au niveau des coups de poing puisque ce sont les arbitres qui les accordent. »

Potvin n’a pas baissé la garde et a tenté de dominer les échanges lors de la prolongation. « Il était un peu plus dans le coin, car je mettais beaucoup de pression. Je crois que c’est mon pied gauche qui a marqué », a-t-il analysé.

Potvin s’est ensuite imposé 6-4 contre le Brésilien Diogo Da Silva puis 5-2 vis-à-vis du Mexicain Abel Jesus Mendoza Mora. En demi-finale, il a ensuite vaincu l’Iranien Mohammad Bagheri Motam 3-0.
« Le Mexicain est vice-champion du monde en titre chez les moins de 63 kg. Lui aussi a changé de catégorie. J’ai vu la différence lorsque je l’ai affronté. Il était fort, mais il avait de la difficulté à m’atteindre avec la différence de grandeur. J’ai suivi le plan de match et ç’a bien été. »

En grande finale, Maxime Potvin s’est mesuré au Russe Alexey Denisenko. Ce dernier l’a emporté après un duel serré par la marque de 1-0. « Ç’a été serré tout le long du match. Nous nous protégions bien avec notre jambe avant et nous étions les deux difficiles à atteindre. Il a fait une feinte, puis a lancé une frappe. Ça m’a vraiment surpris et je n’ai pas bloqué la frappe. C’est ce coup qui a fait la différence. »

« Je crois que je l’ai touché plus souvent sur le plastron, mais il me manquait un petit peu de hauteur, a-t-il poursuivi. Probablement parce que je m’étais habitué à me battre avec de plus petits adversaires dans mes matchs précédents. J’ai aussi ressenti la fatigue accumulée de la journée. Les jambes étaient un peu moins rapides et un peu moins fortes. »

Celui qui s’entraîne sous la supervision de l’entraîneur Paul Germain, au Club de taekwondo de Beauport, était évidemment déçu de ne pas remporter l’or, mais tout de même très satisfait du chemin parcouru. « C’est plate un peu de perdre de façon si serrée, mais lorsqu’on réalise l’importance de l’événement et tous les athlètes présents, c’était juste plaisant de pouvoir rivaliser contre eux. Puis on a une pensée pour ceux qui nous soutiennent depuis longtemps, mes parents, ma famille et mon entraîneur. »

« Ça faisait longtemps que je m’étais concentré sur une compétition. Je suis content de voir que tous les sacrifices ont porté fruit », a conclu celui qui prendra le chemin de la maison où il restera quelques semaines avant de partir au Chili, au début du mois de janvier, pour un camp d’entraînement.