À moins d’un mois du début du March Madness, le moment est venu de jeter un coup d’œil à l’état des choses dans les six conférences majeures de la NCAA.

BIG TEN

Si on me donnait le choix de regarder les matchs d’une seule conférence, je choisirais sans hésiter le Big Ten, qui compte en ses rangs cinq équipes classées dans le top-25 d’Associated Press : Indiana (1), Michigan State (4), Michigan (7), Ohio State (18), Wisconsin (19). Il faut également ajouter à cela les Universités Illinois et Minnesota, qui réussissent à tirer leur épingle du jeu (souvenez-vous la victoire d’Illinois contre Indiana et celles des Golden Gophers contre Michigan State et Wisconsin). 

À l’approche des tournois de conférence, le Big Ten représente la conférence la plus imprévisible. Il est tout à fait possible de voir une équipe ne pas atteindre la finale du Big Ten, réussir à se frayer un chemin jusqu’au Final Four lors du March Madness (et peut-être même la voir remporter les grands honneurs).

Établis favoris avant même le début de la saison, les Hoosiers de l’Université Indiana devraient compléter la saison à titre d’équipe numéro 1 de la NCAA et, à mon avis, devraient remporter le championnat national. Oui, on parle de cette même université qui, en 2008-2009, n’avait remporté que 6 de ses 31 matchs sous les ordres de l’entraîneur actuel, Tom Crean .

Les Hoosiers peuvent compter sur l’un des meilleurs ailiers de la NCAA en Cody Zeller,  deux des dix meilleurs tireurs à trois points en Jordan Hulls (48,9  %) et Christian Watford (49,0  %), sans oublier le spectaculaire Victor Oladipo qui, tout comme Cody Zeller, devrait être en nomination à titre de joueur de l’année dans la NCAA.

Les Hoosiers n’ont pas de failles apparentes, ce qui fait d’eux l’équipe la plus complète. On est toutefois en droit de se demander si l’équipe de Tom Crean arrivera fatiguée dans la grande danse, en raison du difficile tournoi du Big Ten qui précédera le March Madness.

BIG EAST

Avec le départ des Universités Syracuse et Pittsburgh à l’automne 2013,  il s’agit véritablement de la dernière saison de la conférence Big East telle que nous la connaissons. Fini les affrontements entre Syracuse et Georgetown, dont le dernier, disputé samedi, a attiré plus de 35 000 spectateurs au Carrier Dome de Syracuse. Parlant des Hoyas de Georgetown (21-4/11-3 Big East), il faut donner crédit à leur entraîneur, John Thompson III, qui a réussi à amener cette équipe qui avait pourtant perdu ses 3 meilleurs marqueurs au terme de la saison 2011-2012 (et qui n’ont jamais vraiment été remplacés) au premier rang de la conférence.  Thompson sera assurément en nomination au titre d’entraîneur de l’année et, à mon avis, devrait remporter cet honneur.

Disputé annuellement au légendaire Madison Square Garden, le tournoi du Big East est celui que j’attends avec le plus d’impatience.   Même Villanova, qui occupe le 8e rang de la conférence peut espérer faire des dommages dans le tournoi et peut-être même le remporter. D’une part, ils ont battu Louisville, Syracuse et Marquettem, et de l’autre, ils voudront ajouter quelques victoires de qualité à leur fiche afin d’obtenir une place au March Madness.  À l’heure d’écrire ces lignes, deux matchs et demi séparent la 1re équipe (Georgetown) de la 8e (Villanova).

ACC

Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, l’ACC ne connaît pas une grande année. Seuls les Hurricanes de Miami (no 2 AP) et Duke (no 6 AP) ont une véritable de chance d’aller loin au March Madness. Menés par Shane Larkin (le fils du membre du Temple de la renommée du baseball, Barry Larkin), les Hurricanes viennent de subir leur 1re défaite depuis le début du calendrier de l’ACC, alors qu’ils se sont inclinés 80-65 contre Wake Forest (9e dans la conférence cette saison). À l’instar de John Thompson III (Georgetown), l’entraîneur des Hurricanes, Jim Larranaga, doit être pris en considération pour le titre d’entraîneur de l’année dans la NCAA, d’autant plus que son équipe représente l’une des grandes surprises du circuit universitaire américain cette saison.

Du côté des Blue Devils de Duke, on espère un retour rapide de Ryan Kelly (13,4 PPM/5,4 RPM / 1,7 BPM), qui a raté les 12 derniers matchs des siens en raison d’une blessure à un pied. Kelly a commencé à s’entraîner en piscine récemment, ce qui permet de croire qu’il pourrait être de retour sur le parquet à temps pour le March Madness. Les Blue Devils comptent sur l’un des candidats au titre de joueur de l’année en Mason Plumlee et sur l’un des meilleurs tireurs à trois points du circuit en Seth Curry (le frère de Stephen Curry, des Warriors de Golden State).

Il sera également intéressant de surveiller la fin de saison du Québécois et meneur de jeu des Eagles de Boston College, Olivier Hanlan, qui pourrait bien remporter le titre de recrue de l’année de l’ACC.

SEC

Une grande question nous vient en tête lorsqu’on penser au SEC : est-ce que les Wildcats de l’Université Kentucky réussiront à surmonter la perte de Nerlens Noël? Après avoir subi une humiliante défaite contre l’Université Tennessee, les hommes de John Calipari ont rebondi avec deux victoires consécutives, dont une contre les Tigers de l’Université Missouri, samedi. Les Wildcats flirtent avec le March Madness et devront connaître une bonne fin de saison pour réussir à y accéder. Une victoire contre les Gators de la Floride (no 5) lors du dernier match de la saison, pourrait solidifier leur présence au March Madness.

BIG 12

Quelle équipe doit-on surveiller dans le BIG12? Kansas, Kansas et encore une fois, Kansas. On ne sait pas trop ce qui s’est produit entre le 2 et le 9 février dernier, mais outre cet horrible passage à vide lors duquel ils ont perdu trois de leurs quatre matchs cette saison, les Jayhawks représentent l’une des puissances cette saison dans la NCAA et une des favorites pour atteindre le Final Four. Ben McLemore pourrait bien être nommé recrue de l’année alors que Jeff Withey amène une présence imposante en défense sous le panier. De quoi permettre aux Jayhawks d’espérer remporter un 3e championnat du Big 12 en quatre ans.

Les prétendants au titre du Big 12 sont malgré tout nombreux : Kansas State, Oklahoma State et même Iowa State. Difficile de ne pas avoir une pensée pour le Canadien et porte-couleurs des Cyclones d’Iowa State, Melvin Ejim, qui a inscrit 11,1 points en plus de récupérer 9,7 rebonds en moyenne par rencontre cette saison.

PAC12

Si vous aimez le basketball universitaire américain, mais que vous détestez vous coucher tard pour regarder les matchs, vous avez certainement boudé votre plaisir. Seulement deux matchs et demi séparent la 1re (Arizona/Oregon) de la 6e place (Colorado) dans le PAC12 alors tout est encore possible dans cette conférence.

Même si on y retrouve que 2 équipes classées dans le top-25 (Arizona et Oregon), le PAC12 contient quelques équipes qui pourraient ruiner votre bracket pendant le tournoi. Du lot, on retrouve évidemment Arizona et Oregon, mais je vous inviter à garder un œil sur les Golden Bears de l’Université California, qui ont remporté leurs cinq derniers matchs et qui ont battu les trois premières équipes au classement du Pac12 (Arizona, Oregon, UCLA) pendant cette séquence.

Les Buffaloes du Colorado pourraient quant à eux être la dernière équipe de cette conférence à être invitée au March Madness, et malgré tout, elle pourrait causer des surprises. À l’instar des Golden Bears, les Buffaloes ont battu Oregon et Arizona dans le dernier mois. Lors de ces deux matchs, Andre Roberson, le meilleur rebondeur de la NCAA, a récolté 13 rebonds dans la victoire.

Place aux matchs éliminatoires au Québec

Revenons un instant à mon premier amour, le basketball universitaire canadien. Les matchs éliminatoires de la conférence du Québec s’amorceront mercredi prochain, avec la présentation des demi-finales. D’une part, les Citadins de l’UQAM (4e rang) se rendront à l’Université McGill pour y affronter les Redmen (dont fait partie notre collègue Simon Bibeau). La troupe d’Olga Hrycak tentera de jouer le même tour que l’an dernier aux Redmen, alors qu’elle les avait battus sur la route.

Dans l’autre demi-finale, les Stingers de Concordia tenteront d’accéder à la finale pour une 3e année consécutive. Les hommes de John Dore chercheront à faire oublier une décevante saison (selon les standards auxquels ils nous avaient habitués au cours des dernières années). Ils devront toutefois vaincre les Gaiters de Bishop’s, à Lennoxville, ce qui n’est jamais une mince tâche. Avec une victoire, les Gaiters atteindraient la grande finale pour une première fois depuis la saison 2003-2004.