Avec un Tony Parker sur une jambe et le spectre d’un retour à Miami pour les deux prochains matchs, les Spurs savaient qu’ils ne pouvaient pas gaspiller leur dernier match à domicile de la saison.

Pas de problème, Manu Ginobili avait reçu le mémo et avait trimballé sa cape de superhéros pour l’occasion.

L’Argentin a inspiré ses coéquipiers et les Spurs ont terrassé le Heat 114-104, dimanche soir, prenant ainsi les commandes de la finale 3-2 en route vers Miami.

Inséré dans l’alignement partant pour la première fois de la saison par l’entraîneur Gregg Popovich, Ginobili a pris le taureau par les cornes en jouant son meilleur match des éliminatoires jusqu’ici. Ouvertement critiqué depuis le début de la finale, particulièrement à la suite de son désastreux quatrième match, le gaucher a élevé son jeu d’un cran, rendant la pareille à Dwyane Wade qui avait joué le même tour aux Spurs jeudi dernier.

Ginobili a terminé la rencontre avec 24 points et 10 passes et tous les partants des Spurs ont marqué plus de quinze points durant ce match pivot dans la série.

L’entraîneur Popovich a défié le gros trio du Heat de battre son équipe de la même façon deux soirs de suite, mais il a doublé son défi d’un plan de match qui a complètement décontenancé les champions en titre. LeBron James et Dwyane Wade ont d'ailleurs affiché beaucoup de signes de frustration en fin de match, déjoués par la défensive musclée des aspirants et la performance historique de Danny Green sur les périmètres.

Green, le « Cendrillon » de cette finale, a amélioré le record de Ray Allen pour le nombre de tirs de trois réussi au cours d’une même finale. Allen avait établi la marque de 22 tirs réussis avec les Celtics en 2008, lors de la conquête de son seul championnat en carrière. Green, de son côté, a réussi son 23e tir tôt au troisième quart et a poursuivi la séquence en réussissant 6 de ses 10 tentatives au cours du match, cumulant 24 points au passage.

Malgré une poussée en fin de quatrième quart, les Spurs ont été en mesure de contenir le Heat et ils ont fini par mener le match d’un bout à l’autre, avec ses hauts et ses bas.

Toujours ennuyé par une blessure aux ischiojambiers, Tony Parker n’a pas bronché devant la tâche et a terminé la rencontre avec 26 points et 5 passes. Une performance inspirante qui ne laissait en rien présager la diminution de ses capacités physiques. Le Français s'est même payé plusieurs feintes sous les paniers, dévorant la couverture singulière des joueurs de pointe du Heat durant tout le match.

Tim Duncan, lui, s’est chargé de nettoyer sous les paniers, terminant le match avec 17 points, 12 rebonds et 3 tirs bloqués.

Avec cette victoire, les Spurs retournent à Miami en tant qu’agresseurs, ayant placé les champions dans les câbles à la suite d’une performance autoritaire. La tendance de la série s’est poursuivie, les deux équipes s’étant échangé les victoires depuis le tout début.

Reste à savoir quel genre de contre-attaque le Heat trouvera pour le sixième match.

Dans la défaite, James a récolté 25 points, 6 rebonds, 8 passes et 4 vols de balle. Par contre, il n’a réussi que 8 de ses 22 tirs au panier, constamment embêté par Kawhi Leonard et Boris Diaw en défensive. Wade a poursuivi sur sa bonne séquence avec 25 points et 10 passes, tandis que Chris Bosh a ajouté 16 points et 6 rebonds.

Par contre, la production du trio des champions n’aura pas eu le même impact que lors du match numéro 4, dépourvu d’assistance de la part des autres joueurs de Miami, à l’exception de Ray Allen qui a marqué 21 points tout en étant parfait derrière la ligne de trois points (4 en 4).

Le Heat devra gagner les deux prochains matchs à Miami pour conserver son championnat et freiner les ardeurs des vétérans de San Antonio.

La série se poursuivra mardi à South Beach.