Une fin grandiose, royale même, pour les souverains de la NBA qui conserveront la couronne suprême de leur sport un an de plus à la sueur de leur front.

Le Heat de Miami a bravé la tempête initiée par les Spurs de San Antonio et, pour une deuxième saison consécutive, peut se définir par un simple sobriquet qui personnifie l’excellence d’une saison exceptionnelle : champions!

Avec une victoire de 95-88 lors du septième et ultime match de la finale, le Heat cimente sa place dans l’histoire avec une deuxième conquête depuis l’arrivée de LeBron James à Miami, exploit réussi à la suite d’une troisième participation consécutive en finale.

L’Hallelujah de Leonard Cohen nous rappelait que l’amour n’est pas une marche de la victoire, mais plutôt un sentier tortueux et sinueux. LeBron James et ses coéquipiers peuvent enfin comprendre la poésie du compositeur canadien, eux qui viennent de triompher vaillamment à la suite d’une série particulièrement éprouvante, tant physiquement qu’émotionnellement.

L’amour, ici, est un trophée qui symbolise le sacrifice sous toutes ses formes et la marche de la victoire débutera aussi tôt que cette nuit dans les rues chaudes de Miami.

De plus, LeBron James a reçu des mains du légendaire Bill Russell le titre de joueur par excellence de cette finale, honneur qu’il s’est aussi mérité lors de sa première conquête du trophée Larry-O’Brien, l'an dernier. À la suite de sa performance lors du septième match, personne ne pourra remettre le mérite de James en question.

Un total de 37 points, 12 rebonds, 2 passes et 4 vols de balle – c’est ainsi que l’on peut grossièrement quantifier la performance de James lors du match le plus important de la saison. Mais la réalité de l’impact de James est plus stratosphérique que statistique, son empreinte étant présente partout autour de ce match crucial pour le Heat.

Les Spurs ont défié James de lancer tout au long de la série et jeudi soir, il les a pris au pied de la lettre, s’assurant d’installer un regret aux côtés de cette stratégie pourtant optimale contre le puissant avant du Heat.

Dwyane WadeDwyane Wade, avec 23 points et 10 rebonds, a tout donné lui aussi après avoir été vertement critiqué tout au long de la série. Ralenti par les blessures, l’âge et la fatigue, Wade a laissé ses soucis au vestiaire afin d’élever le trophée de champion pour une troisième fois en carrière.

« La série m’a tout pris », précisait-il après le match. « Les Spurs sont incroyables, mais nous sommes résilients. C’est pour cette raison que nous sommes venus tous jouer ensemble à Miami, nous sommes une fratrie unie. »

Wade, plus vocal que James, résume bien l’effort du Heat afin de conserver son titre de monarque de la NBA.

Un résultat crève-cœur pour les Spurs de San Antonio qui étaient à trente secondes d’un cinquième sacre lors du sixième match, avant de voir le Heat puiser dans ses ressources afin de provoquer une prolongation, remporter le sixième match et venir ensuite fermer les livres devant un AmericanAirlines Arena prêt à exploser de joie.

Digne d’un scénario d’Hollywood.

Dans la défaite, le vétéran Tim Duncan a offert 24 points, 12 rebonds et 4 vols de balle aux siens, mais il a raté un panier à quelques centimètres du cerceau avec moins d’une minute à jouer, ce qui aurait égalisé le pointage au lieu d’enliser les Spurs vers un gouffre duquel ils n’ont jamais été en mesure de s’extirper.

Le jeune Kawhi Leonard, sous les feux de la rampe pour la première fois de sa carrière lors d’un ultime match en finale, était partout sur le terrain et il a terminé sa soirée avec 19 points et 16 rebonds. Ses efforts n’auront pas fourni le résultat escompté, mais Leonard ne sera définitivement plus un joueur anonyme à la suite de cette série qui aura tenu tout le monde en haleine pendant un peu plus de deux semaines.

Discret jusque-là, Shane Battier a retrouvé sa touche pour le Heat en réussissant six de ses huit tirs de trois points, dont les cinq premiers qu’il a tentés dans le match.

« Mieux vaut être opportun que bon », s’exclama-t-il à la fin du match, sa casquette de champion approximativement mise sur son crâne dégoulinant de sueurs.

Au final, Battier aura marqué 18 points en plus de cueillir 4 rebonds. Sa production était effectivement opportune, elle qui a comblé la virtuelle absence de Chris Bosh qui a été blanchi de la feuille de pointage en 28 minutes de jeu.

Heureusement pour le Heat, l’homme oiseau Chris Anderson était là pour meubler le ciel sous les paniers de Miami tandis que Bosh cultivait sa mauvaise humeur au banc des siens.

Les Spurs ont tiré de l’arrière par une petite marge presque tout au long du match, à l’exception du premier quart où la défensive des Texans avait entamé le match sur les chapeaux de roues. Toujours ennuyé par une blessure, Tony Parker a été limité à 10 points en 37 minutes de jeu et la couverture persistante de LeBron James l’a empêché d’influencer le résultat du match.

Manu Ginobili a rebondi de sa mauvaise performance lors du sixième match, mais deux revirements coûteux au quatrième quart ont jeté de l’ombre sur sa performance et ses 18 points seront plutôt amers quand on considèrera l’échec des siens.

Le gros trio du Heat, formé à l’été 2010, remporte donc son deuxième championnat en trois participations à la finale. Il s’agit du troisième titre de l’histoire de la formation, le premier ayant été remporté en 2006 durant le bref passage de Shaquille O’Neal à South Beach.

Chris Bosh, Dwyane Wade et LeBron James seront encore sous contrat lors de la prochaine saison et le Heat tentera d’accomplir le rare exploit de remporter trois championnats consécutifs.

Pour les Spurs, il s’agit d’un premier échec en finale de la NBA depuis l’arrivée de Tim Duncan avec l’équipe en 1997. Duncan et l’entraîneur Gregg Popovich n’avaient jamais été renversés auparavant quand le trophée Larry-O’Brien était en jeu. Le dernier triomphe des Spurs date de la saison 2006-2007 contre les Cavaliers de Cleveland et un LeBron James beaucoup plus jeune.