Les fougueux Pacers transportaient dans leurs valises une vague de froid pour leur séjour à Miami lors du premier match de la finale de l’Est, mais Lebron James n’en est pas à sa première frousse et le Heat a résisté jusqu’en prolongation avant de voir leur roi saluer la foule une dernière fois avant de recevoir tous les éloges.

Ce n’était pas chic, mais l’élégance n’est pas une statistique dans la NBA et le Heat prend ainsi les devants 1-0 à la suite d’une victoire de 103-102, en prolongation.

James, avec le tir de la victoire, a terminé la soirée avec un triple doublé, soit 30 points, 10 passes et 10 rebonds, en plus d’ajouter 3 tirs bloqués pour freiner les ardeurs des Pacers qui ont pourtant goûté la victoire du bout des lèvres avant de voir James fracasser leurs efforts avec une foulée décisivement majestueuse.

La grâce d’un géant parmi les hommes.

L’entraîneur des Pacers, Frank Vogel, avait pourtant minimisé la prestance du Heat avant le début de la série, soulignant qu’il s’agissait d’une équipe comme les autres que les Pacers pouvaient battre avec leur système. Lebron James l’a pris en grippe et les jeunes Pacers n’ont vraisemblablement pas tout compris de l’essence de la machine du Heat.

« Je savais que j’avais le temps de marquer, l’entraîneur avait prévu le bon jeu », soulignait James en parlant de son tir victorieux avec moins d’une seconde à faire en prolongation.

À la suite d'une bourde presque fatale de Dwyane Wade qui a offert trois lancers francs à Paul George à la suite d’une faute d’inattention, James a repris le ballon sur la remise en jeu et a trotté jusqu’au filet avec une aisance déconcertante compte tenu de la situation. Il avait battu ce même George d’un pas et l’évidence de la bévue du jeune ailier des Pacers se lisait dans le visage déconfit de ses coéquipiers.

Pourtant, avec ses 27 points et ses 5 passes, George avait tiré son épingle du jeu tout au long du match en contrôlant à sa façon James en défensive. C’est d’ailleurs lui qui a prolongé le match avec un improbable tir de trois points à la fin du temps réglementaire alors que son équipe tirait de l’arrière par trois points avec moins d’une seconde à jouer.

L’ascension fulgurante de George vers les plus hauts sommets de la NBA était sur les rails, jusqu’à ce qu’elle rencontre la locomotive de Lebron James qui ne partage pas les lauriers.

L’erreur de George a ponctué la période supplémentaire qui n’a pas bien tourné pour les jeunes Pacers, qui ont commis plusieurs bévues contre les champions en titre. Au final, les lancers francs ratés de David West, les revirements et le manque d’expérience auront coulé les hommes de Frank Vogel.

Ce n’était pourtant pas une ballade paisible pour le Heat qui a puisé dans ses ressources pour contrecarrer les aspirants d’Indianapolis.

À la demie, les Pacers menaient par cinq points, limitant le Heat à une mince production de 37 points. David West a abondamment exploité l’avantage de taille qu’il possédait sur son principal couvreur, Shane Battier, inscrivant 18 points avant la première pause. Malgré ses trois fautes personnelles, l’avant des Pacers causait toutes sortes de problèmes à la défensive de Miami qui n’a jamais été en mesure de combler l’écart de taille sous les paniers.

Roy Hibbert, qui a terminé la soirée avec 19 points et 9 rebonds, a aussi allègrement exploité cette lacune du Heat. C'était jusqu’à ce que l’homme oiseau Chris Anderson injecte une dose d’urgence à ses coéquipiers lors du troisième quart.
Le réserviste du Heat a joué du coude en deuxième demie, se libérant dans les zones courtes pour terminer la soirée avec une production de 16 points. C’était le petit bois d’allumage qui manquait aux champions lors de la première demie, anémique offensivement.

« Tout est dans sa présence et son énergie, » expliquait Lebron James après le match en parlant de son excentrique coéquipier. « Nous avons besoin de lui sur le terrain pour être combattifs contre une équipe physique comme les Pacers »

La validation de James reflète bien la trame narrative de ce premier match qui s’est joué dans les petits détails, les petites poussées à la limite de la légalité et une version sophistiquée du jeu du roi de la montagne.

« C’est juste un match, » concluait James. « On doit s’améliorer et être plus agressif pour le deuxième vendredi. »

Parce que le Heat s’est sauvé avec la victoire malgré l’imposant avantage que procure Roy Hibbert aux Pacers sous les paniers. Le centre de l’Indiana a empêché le Heat d’attaquer les zones courtes pour la majorité de la rencontre et c’est avec un peu plus de sueurs que d’habitude que Miami s’est finalement imposé.

Dwyane Wade, plus discret jusqu’ici en éliminatoires, a terminé le match avec 19 points, 6 rebonds et 5 passes. Il s’est d’ailleurs imposé à la fin du match avec son expérience et sa vision du jeu. Chris Bosh a connu une soirée plus difficile contre les physiques Pacers tandis que Mario Chalmers a vu son temps de jeu limité en raison d’une apparente blessure à la jambe.

Chez les Pacers, les partants ont fait tout le travail à l’exception de l’effort de Tyler Hansbrough sous les paniers pour tenter de contenir l’énergique Anderson du Heat. Le réserviste des Pacers a terminé la soirée avec 10 points et 6 rebonds, mais son apport au match dépassait largement les statistiques numériques.

La série se poursuivra vendredi, toujours à Miami.