Le détenteur du maillot rose au départ de la dernière étape du Giro, Joaquin Rodriguez, affirmait que son avance de 31 secondes sur le Canadien Ryder Hesjedal n'était pas suffisante. On sait maintenant qu'il avait vu juste.

Mais encore fallait-il pour Hesjedal franchir ces 30 kilomètres contre-la-montre avec calme et maîtrise, mais le plus vite possible!

Hesjedal n'aura pas été différent dimanche qu'il le fut au cours des trois semaines précédentes, c'est-à-dire en parfait contrôle. Le coureur le plus fort a gagné. Des hommes réputés meilleurs grimpeurs que lui n'ont jamais réussi à le semer en haute montagne, quand ils n'étaient pas eux-mêmes malmenés par le coureur canadien.

Mais il faut aussi de l'intelligence, une science de la course afin de gagner, et Ryder a démontré qu'il était aussi solide mentalement que physiquement. Plus particulièrement dans l'avant-dernière étape, samedi, alors que le Belge Thomas De Gendt devenait une menace aussi sérieuse qu'inattendue dans l'ascension du Stelvio.

Cette victoire est aussi celle d'une équipe. Pas la plus forte sur papier, mais qui croyait en son leader et s'est défoncée pour lui.

Ryder Hesjedal passe à l'histoire. Bien peu l'auraient prédit et combien de jeunes coureurs s'inspireront de ce héros modeste? C'est probablement là le plus grand impact de cette victoire sur le sport cycliste canadien.

*Retranscription de l'intervention de Louis Bertrand à RDS Info.