Peter Sagan s’est fait remarquer dès son jeune âge alors qu’il a remporté l’une de ses premières compétitions en Slovaquie sur un vélo bon marché emprunté à sa sœur et parce qu'il courait en souliers de course et vêtu d'un t-shirt.

Aujourd’hui, il participe aux épreuves les plus prestigieuses de la planète sur son vélo Cannondale au sein de l'une des meilleures équipes au monde. Mais cela ne l’a pas changé.

« Peter ne se prend pas pour un autre », raconte son coéquipier québécois chez l’équipe italienne Cannondale, Guillaume Boivin. « Il est vraiment cool. Il fait attention à ses coéquipiers en les remerciant pour leur travail. Il va toujours payer la bière si on va en prendre une après le souper », avise-t-il en ajoutant que Sagan valorise les efforts de ses coéquipiers.

« Je suis dans une bonne équipe, affirme Sagan au même moment où l’un de ses équipiers passe derrière en criant que c’est la meilleure sur le circuit. C’est vraiment important en cyclisme d’être bien épaulé. Je crois que je suis un bon leader et que tout le monde me fait confiance. »

Guillaume Boivin« Ça nous fait plaisir de travailler pour lui parce qu’on sait que c’est le meilleur. Quand on rentre dans une course avec Peter, on sait qu’on peut gagner. Il y a une bonne chimie chez Cannondale », indique Boivin.

L’assurance se sentait chez le Slovaque, samedi, avant qu'il ne remporte le Grand Prix Cycliste de Montréal dimanche.

Lors de la première édition de cette classique à Montréal, Sagan avait pris le deuxième rang en 2010. Depuis, celui qui a remporté le classement des points des deux derniers Tours de France est maintenant une vedette du cyclisme.

« Tout le monde me connaît sur le circuit. On m’épie et c’est maintenant plus difficile de gagner des courses », rappelle-t-il.

La coqueluche de la Slovaquie

P.K. Subban et Peter Sagan ont deux points en commun : ils sont beaucoup plus en forme que les jeunes hommes de leur âge et ils sont connus partout dans leur pays respectif.

Peter SaganSagan a signé plusieurs autographes en plus de prendre des dizaines de photos avec de jeunes amateurs avant de monter sur son vélo pour une séance d’entraînement, samedi après-midi. Néanmoins, lorsqu’il est en Amérique, il considère vivre une vie plus normale.

« En Slovaquie, c’est tout simplement fou! Tout le monde me reconnaît, peu importe où je vais, jure le jeune de 23 ans. Ici, c’est certain qu’on me reconnaît aussi, mais je peux me promener sans être arrêté à tout bout de champ. »

Malgré ce statut, il n’échangerait sa vie pour rien au monde.

« J’ai commencé dans le monde du cyclisme à l’âge de neuf ans. J’ai grandi sur un vélo. J’ai rencontré mes amis en pratiquant ce sport. C’est ma vie et c’est ce que j’ai toujours voulu faire », confie-t-il.

Un mal pour un bien

En théorie, Guillaume Boivin n’était pas censé sillonner les rues de Québec et de Montréal cette semaine.

Guillaume BoivinLe Québécois, qui parle couramment italien pour converser avec ses patrons, avait été choisi sur l’alignement de Cannondale pour le Tour d’Espagne. Malheureusement, Boivin a chuté lourdement lors de la 10e étape de cette course et il a été contraint à l’abandon.

Remis à temps de sa chute, les dirigeants de l’équipe ont fait une place à la dernière minute pour qu’il puisse participer à ces deux épreuves dans sa province natale.

« Ils savaient que c'est toujours plaisant pour moi de courir à la maison. Je remercie l'équipe de m’avoir fait une place puisque l’alignement était déjà fait. Ce n’était pas dans les plans que je sois ici », affirme le cycliste de 24 ans.

Boivin a tout de même apprécié son expérience dans l’un des plus gros tours de la planète bien qu’il aurait aimé le compléter jusqu’au bout.

« J’ai appris énormément. J'étais jumelé à un vétéran pour la chambre d'hôtel et c’est de cette façon que tu vois comment te comporter. J’espère avoir la chance l’an prochain de faire un autre grand tour », admet-il.

La lutte est ardue pour obtenir une place chez Cannondale lors d’un tour d’envergure.

Pour être choisi sur l’équipe qui prenait part au Tour d’Espagne, Boivin a dû démontrer son potentiel et qu’il avait les capacités pour compléter les 21 étapes.

« Je devais montrer que j’étais capable d’épauler Ivan Basso (l’autre leader chez Cannondale). Plus l’équipe est grande, plus c’est difficile d’être choisi pour les grands tours. En même temps, c’est un défi », lance-t-il.

Le jeune homme n’a présentement pas de contrat pour l’an prochain, mais des discussions sont en cours. Il souhaite rester avec Cannondale et il s’attend à recevoir des nouvelles de l’équipe dans les prochaines semaines.

Les grands moyens

Cannondale dispose d’un budget considérable. Deux autocars étaient stationnés sur la rue St-Antoine pour préparer les vélos des cyclistes de l’équipe.

Les deux mécaniciens sur place s’affairaient pendant tout l’après-midi à préparer les vélos qui seront utilisés dimanche. Ceux-ci prenaient peu de répit et semblaient connaître par cœur les préférences de chaque cycliste.

Rien n’était négligé des cadres du vélo aux pédales. La voiture qui sera utilisée pour suivre les coureurs sur le parcours était également nettoyée pour être la plus reluisante possible.

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