ATHENES (AFP) - La mairie d'Athènes s'est vivement étonnée mercredi de la protestation commune des ministres chargés de l'égalité des sexes de pays nordiques et baltes visant à protester contre la demande faite, selon eux, par la municipalité d'autoriser de nouvelles maisons closes à l'occasion des Jeux olympiques 2004.

"C'est avec une grande surprise que nous apprenons cette démarche car la réalité est totalement différente: nous voulons que la loi de 1999 (réglementant la prostitution) s'applique, ce qui mettra de l'ordre sur le fonctionnement des maisons closes à Athènes", a affirmé la vice-maire, Ira Valsamaki.

La loi, datant de 1999, limite actuellement l'exercice de la prostitution aux seules maisons closes, où ne peuvent travailler que trois personnes. En outre, ces établissements doivent être situés à une distance minimale des écoles et églises.

Pour la mairie, en faisant enfin appliquer cette loi à Athènes, le nombre de maisons closes légalement ouvertes en 2004 devrait passer à 230, alors qu'à présent leur nombre est très largement supérieur.

Illégales

"L'application de cette loi va limiter et réglementer le fonctionnement des maisons closes à Athènes dont la plupart sont illégales. Le nombre des prostituées, qui actuellement s'élève à des milliers, va se limiter à 690", dans 239 établissements, a expliqué Mme Valsamaki.

Les ministres des pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande, Islande) et baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), ont reproché mercredi à la Grèce d'envisager "d'augmenter le nombre de maisons closes pendant les jeux Olympiques à Athènes en 2004" estimant que "cela va avoir pour conséquence l'exploitation de davantage de femmes".

Le gouvernement suédois avait officiellement protesté début juillet auprès du Comité international olympique (CIO) et du gouvernement grec à ce sujet. L'Islande s'est également plainte d'un possible assouplissement de la législation sur la prostitution pendant les Jeux.

Début juin, le conseil municipal d'Athènes avait demandé (à l'unanimité moins une voix) au gouvernement grec d'assouplir la législation pendant la durée des JO, l'estimant inapplicable.

"Dans la mesure où nous savons que la loi actuelle ne pourra pas être appliquée durant les Jeux, qui traditionnellement attirent beaucoup de prostituées, la politique de l'autruche n'est pas de mise", avait alors expliqué Mme Valsamaki, qui s'occupe de ce dossier.