Protocole antidopage trop envahissant?
Jeux olympiques mardi, 4 déc. 2012. 13:43 samedi, 14 déc. 2024. 13:53
Jessica Zelinka se trouvait en Ontario afin de participer au défilé des olympiens canadiens, au mois de septembre, quand des agents antidopage ont frappé à la porte de sa résidence à Calgary.
Son absence a été considérée comme un test antidopage raté, et comme « une première prise » aux dépens d'une des meilleures Canadiennes en athlétisme.
Trois prises du genre équivalent à une faute antidopage, et peut mener à une suspension de jusqu'à deux ans.
Certains athlètes ont commencé à se plaindre discrètement qu'ils sont devenus les esclaves d'un système antidopage qu'ils qualifient de trop draconien.
« C'est un système qui est imparfait à plusieurs égards, a déclaré le mari de Zelinka, Nathaniel Miller, qui a participé aux Jeux olympiques en water-polo. On n'a pas affaire ici à des athlètes qui essaient d'échapper aux tests, mais à des athlètes qui veulent qu'on respecte leur liberté et leur dignité. »
« Je ne crois pas que c'est le cas à l'heure actuelle. »
Les athlètes canadiens de pointe doivent fournir un horaire de leurs déplacements quotidiens en blocs de trois mois au Centre canadien pour l'éthique dans le sport (CCES). Ils doivent aussi choisir une heure précise à chaque jour entre 5 h et 23 h où ils sont disponibles pour des tests inopinés à leur résidence.
« Si vous êtes un employé à temps plein au Canada, cette manière de faire est illégale, a noté Miller. On ne peut pas faire des tests au hasard à l'endroit où une personne réside, pour des raisons de respect de la vie privée. Quand vous représentez votre pays en tant qu'athlète, ces droits-là sont jetés par la fenêtre. »
Les athlètes doivent avertir le CCES quand leur emploi du temps change. Zelinka a oublié de le faire après avoir accepté à la dernière minute de se joindre au défilé des olympiens à Toronto. Elle a déposé un appel, qui a été rejeté.
« Ce n'est pas comme si elle essayait de cacher quelque chose, a souligné Miller. Tout le monde savait où elle était. »
L'obligation de faire connaître ses déplacements fait partie du code de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et est appliquée dans d'autres pays aussi, a indiqué Jeremy Luke, directeur du programme antidopage canadien.
Selon l'avironneuse Andréanne Morin, qui est membre du conseil des athlètes de l'AMA, l'affaire Lance Armstrong s'avère le meilleur argument pour les tests inopinés à la maison. Selon elle, on veut éviter que des athlètes échappent aux tests comme l'ont fait le cycliste américain et ses coéquipiers pendant des années.
« Ces gars-là prenaient de l'EPO le soir, et on peut seulement le dépister dans la première urine du matin. Ils se cachaient littéralement dans leur chambre d'hôtel, et ne répondaient pas à la porte tant qu'ils n'avaient pas uriné une première fois le matin », a raconté Morin.
Plusieurs athlètes se plaignent qu'on les teste de manière excessive. Selon Miller, Zelinka s'est fait tester quatre fois en l'espace de six jours lors des essais olympiques, l'été dernier à Calgary.
« Non seulement est-ce exagéré, c'est un gaspillage d'argent qui ne fait aucun sens », a-t-il souligné.
Un test coûte de 500 $ à 800 $.
Les tests inopinés à la maison sont encore plus dérangeants, selon Zelinka et Miller. Le protocole exige qu'à partir du moment où un athlète répond à la porte, l'agent antidopage ne doit plus le quitter des yeux. Et celui-ci doit regarder l'athlète uriner dans la bouteille qui sert à récolter l'échantillon.
Certains agents exigent que les athlètes « baissent leurs pantalons jusqu'aux genoux et lèvent leur chemise jusqu'à la poitrine », a expliqué le sprinteur Justyn Warner. D'autres sont un peu plus discrets et se contenteront de « regarder par-dessus mon épaule ».
Nikkita Holder, une spécialiste des haies, a reçu une « prise » à son dossier parce que l'enregistrement des renseignements qu'elle a fournis n'a pas fonctionné quand elle a cliqué sur la case « soumettre » du site web du CCES.
« Ça ne fonctionne pas sur tous les ordinateurs », a indiqué Miller, en racontant que Zelinka doit présentement utiliser un ordinateur à la bibliothèque locale parce que le programme ne fonctionne pas sur son iPad.
Certains ont suggéré d'utiliser un GPS pour enregistrer les déplacements des athlètes, mais cela « serait encore plus envahissant que ce qui existe présentement », a noté Morin.
Selon la triple championne du monde de boxe Mary Spencer, ces inconvénients constituent un moindre mal.
« Si une de mes concurrentes se dopait, je voudrais qu'on fasse tout pour la prendre en défaut. Pour cette raison, je suis d'accord qu'on me gâche un vendredi ou un samedi de temps à autre », a expliqué Spencer.
Son absence a été considérée comme un test antidopage raté, et comme « une première prise » aux dépens d'une des meilleures Canadiennes en athlétisme.
Trois prises du genre équivalent à une faute antidopage, et peut mener à une suspension de jusqu'à deux ans.
Certains athlètes ont commencé à se plaindre discrètement qu'ils sont devenus les esclaves d'un système antidopage qu'ils qualifient de trop draconien.
« C'est un système qui est imparfait à plusieurs égards, a déclaré le mari de Zelinka, Nathaniel Miller, qui a participé aux Jeux olympiques en water-polo. On n'a pas affaire ici à des athlètes qui essaient d'échapper aux tests, mais à des athlètes qui veulent qu'on respecte leur liberté et leur dignité. »
« Je ne crois pas que c'est le cas à l'heure actuelle. »
Les athlètes canadiens de pointe doivent fournir un horaire de leurs déplacements quotidiens en blocs de trois mois au Centre canadien pour l'éthique dans le sport (CCES). Ils doivent aussi choisir une heure précise à chaque jour entre 5 h et 23 h où ils sont disponibles pour des tests inopinés à leur résidence.
« Si vous êtes un employé à temps plein au Canada, cette manière de faire est illégale, a noté Miller. On ne peut pas faire des tests au hasard à l'endroit où une personne réside, pour des raisons de respect de la vie privée. Quand vous représentez votre pays en tant qu'athlète, ces droits-là sont jetés par la fenêtre. »
Les athlètes doivent avertir le CCES quand leur emploi du temps change. Zelinka a oublié de le faire après avoir accepté à la dernière minute de se joindre au défilé des olympiens à Toronto. Elle a déposé un appel, qui a été rejeté.
« Ce n'est pas comme si elle essayait de cacher quelque chose, a souligné Miller. Tout le monde savait où elle était. »
L'obligation de faire connaître ses déplacements fait partie du code de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et est appliquée dans d'autres pays aussi, a indiqué Jeremy Luke, directeur du programme antidopage canadien.
Selon l'avironneuse Andréanne Morin, qui est membre du conseil des athlètes de l'AMA, l'affaire Lance Armstrong s'avère le meilleur argument pour les tests inopinés à la maison. Selon elle, on veut éviter que des athlètes échappent aux tests comme l'ont fait le cycliste américain et ses coéquipiers pendant des années.
« Ces gars-là prenaient de l'EPO le soir, et on peut seulement le dépister dans la première urine du matin. Ils se cachaient littéralement dans leur chambre d'hôtel, et ne répondaient pas à la porte tant qu'ils n'avaient pas uriné une première fois le matin », a raconté Morin.
Plusieurs athlètes se plaignent qu'on les teste de manière excessive. Selon Miller, Zelinka s'est fait tester quatre fois en l'espace de six jours lors des essais olympiques, l'été dernier à Calgary.
« Non seulement est-ce exagéré, c'est un gaspillage d'argent qui ne fait aucun sens », a-t-il souligné.
Un test coûte de 500 $ à 800 $.
Les tests inopinés à la maison sont encore plus dérangeants, selon Zelinka et Miller. Le protocole exige qu'à partir du moment où un athlète répond à la porte, l'agent antidopage ne doit plus le quitter des yeux. Et celui-ci doit regarder l'athlète uriner dans la bouteille qui sert à récolter l'échantillon.
Certains agents exigent que les athlètes « baissent leurs pantalons jusqu'aux genoux et lèvent leur chemise jusqu'à la poitrine », a expliqué le sprinteur Justyn Warner. D'autres sont un peu plus discrets et se contenteront de « regarder par-dessus mon épaule ».
Nikkita Holder, une spécialiste des haies, a reçu une « prise » à son dossier parce que l'enregistrement des renseignements qu'elle a fournis n'a pas fonctionné quand elle a cliqué sur la case « soumettre » du site web du CCES.
« Ça ne fonctionne pas sur tous les ordinateurs », a indiqué Miller, en racontant que Zelinka doit présentement utiliser un ordinateur à la bibliothèque locale parce que le programme ne fonctionne pas sur son iPad.
Certains ont suggéré d'utiliser un GPS pour enregistrer les déplacements des athlètes, mais cela « serait encore plus envahissant que ce qui existe présentement », a noté Morin.
Selon la triple championne du monde de boxe Mary Spencer, ces inconvénients constituent un moindre mal.
« Si une de mes concurrentes se dopait, je voudrais qu'on fasse tout pour la prendre en défaut. Pour cette raison, je suis d'accord qu'on me gâche un vendredi ou un samedi de temps à autre », a expliqué Spencer.