«Si les Jeux Olympiques d'hiver reviennent au Canada, c'est à Québec que ça aura lieu.» Ces propos n'émanent pas de n'importe qui. Walter Sieber est la personne la plus branchée et influente du mouvement olympique canadien.

Quand il est question d'une éventuelle candidature de la ville de Québec pour les Jeux olympiques d'hiver, M. Sieber se montre très enthousiaste.

«Québec va avoir les Jeux olympiques un jour, ça c'est certain», lance-t-il avec conviction au bout du fil.

Walter Sieber pèse bien ses mots et ce n'est pas surprenant venant de cet homme qui a tout fait ou presque dans le mouvement olympique. M. Sieber a été vice-président du Comité olympique canadien de 1985 à 2009. Il est engagé dans toutes les candidatures olympiques du Canada depuis 1980, et a notamment agi à titre de vice-président des sports de Toronto 1996 et de Québec 2002.

Depuis 2004, il siège à un organe du CIO qui analyse toutes les candidatures olympiques et émet des recommandations au conseil exécutif du CIO.

«Chaque fois que le Canada a présenté des Jeux olympiques d'hiver, le Comité international olympique a été très satisfait. »

Présentement à Québec, c'est le dossier de l'amphithéâtre qui retient l'attention, mais à chaque fois qu'il est question de son financement, on mentionne l'importance de cette infrastructure pour une candidature olympique. Justement, jusqu'à quel point il est important que le projet de nouvel amphithéâtre soit en marche? Les villes choisies ont sept ans pour tout bâtir. N'est-ce pas suffisant ?

«Disons que d'avoir un amphithéâtre ça peut aider», mentionne Sieber qui, à trois reprises, a fait partie d'un comité visant à réduire le nombre de villes candidates pour des Jeux olympiques.

«Je peux vous dire que ça déjà été un facteur lors de ces comités. Lorsque les infrastructures sont déjà en place, ça favorise une candidature. »

«Pour ce qui est de Québec, c'est évidemment la montagne pour la descente masculine qui demeure le nerf de la guerre. La FIS (Fédération internationale de ski) est impliquée dans 40 des 86 épreuves des Jeux d'hiver. C'est donc très important », précise M. Sieber tout en ajoutant: «la ville de Québec a une très bonne réputation au niveau international. Par expérience, je peux vous dire que Québec se retrouve en très bonne position. Mais en bout de ligne, c'est le CIO qui décide.»

Pas de temps à perdre

Si Québec souhaite présenter les Jeux olympiques de 2022, le temps presse et ce n'est pas seulement Régis Labeaume qui le dit.

«Il sera intéressant de voir ce qui va se produire en 2011 alors que seront attribués les Jeux de 2018. Or, il n'y a que trois villes candidates (n.d.l.r : Annecy en France, Munich en Allemagne et Pyeongchang en Corée du Sud). Je serais surpris si Pyeongchang n'était pas choisie car c'est la troisième fois que cette ville est candidate mais surtout, en 2014, les Jeux auront lieu à Sotchi qui se trouve tout près de l'Europe», explique Walter Sieber.

«Admettons que Pyeongchang est sélectionnée, les chances de voir les Jeux revenir en Europe quatre ans plus tard sont très minces. À l'opposée, les chances que ça revienne en Amérique sont très bonnes ce qui avantage une éventuelle candidature comme Québec. Sauf qu'il n'y a plus de temps à perdre. »

Un rapport final présenté par Claude Rousseau d'Équipe Québec sera déposé dans les prochaines semaines sur la candidature de Québec. Une fois que ce sera fait, le COC devra être mis au parfum des démarches afin de déterminer si le Canada présentera une candidature olympique pour 2022. À moins d'une surprise, Québec serait seule candidate pour le Canada. Une entente devra également être conclue avec le gouvernement fédéral pour les infrastructures et le gouvernement provincial devra s'engager à assumer tout déficit.

Tout cela dans des délais assez rapprochés puisque l'attribution des Jeux de 2022 aura lieu en 2015. Ça presse !

Combien de villages?

En plus de résoudre le problème de la montagne, il sera intéressant de voir comment le comité va établir la logistique pour les athlètes. Dans la candidature de Québec 2002, un seul village des athlètes avait été prévu soit sur le campus de l'Université Laval.

Cet unique endroit ne répondrait toutefois plus aux normes actuellement car les athlètes doivent se trouver à plus ou moins 30 minutes de leur site de compétition. Si la montagne du Massif est retenue, un deuxième village devra être construit ou établi dans la belle région de Charlevoix. Et le Mont Sainte-Anne ? Là aussi on devrait y établir un village.

Des fleurs pour Régis Labeaume

«Une ville qui veut devenir candidate pour les Jeux olympiques a besoin d'un maire qui est impliqué à 100%. Pour la première fois, je vois un maire extrêmement dynamique pour ce projet et je peux vous dire que c'est extrêmement positif », soutient Walter Sieber.

De nouveaux sports en 2018

Par ailleurs, la commission exécutive du Comité international olympique se réunira à Acapulco, du 24 au 26 octobre 2010. On y annoncera entre autre, les nouvelles épreuves qui seront ajoutées au programme olympique en 2014. Sans entrer dans les détails, on va également annoncer que de nouveaux sports feront leur entrée aux Jeux de 2018.