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YOKOHAMA, Japon - Enfin! Quatre ans après avoir manqué le coche d'un rien, le Japon s'est qualifié pour la première fois de son histoire pour les quarts de finale de la Coupe du monde, qui plus est à domicile, après sa victoire contre l'Écosse (28-21), dimanche à Yokohama.

Au coup de sifflet final, les « Brave Blossoms » ont explosé de joie, communiant avec une très grande majorité du stade de la banlieue de Tokyo, garni comme un œuf (67.666 spectateurs) aux couleurs rouge et blanche. Près de deux heures après avoir observé une émouvante minute de silence en hommage aux 26 personnes (bilan provisoire) décédées après le passage du typhon Hagibis sur le centre et l'est du Japon.

« Cela a vraiment été une source de motivation. Nous en avons parlé ce matin, les joueurs voulaient vraiment jouer. Alors que nous célébrons (la qualification), beaucoup de gens souffrent » a souligné le sélectionneur du Japon, Jamie Joseph

Après huit tentatives infructueuses, le Japon est sorti de la phase de poules, devenant par la même occasion la première équipe asiatique à atteindre les quarts de finale. Lors du premier Mondial organisé en Asie et en dehors du cercle des grandes puissances historiques du jeu.

Il y a quatre ans en Angleterre, alors entraîné par Eddie Jones, il s'était placé sur la carte de la planète ovale, par sa victoire historique contre l'Afrique du Sud (34-32) en poules.

Il s'en était alors fallu d'un rien pour qu'il atteigne le grand huit, peut-être de quelques jours de repos supplémentaires: ceux qu'ils n'avaient pas eus (quatre seulement) entre son succès face aux Springboks et sa défaite face à ces mêmes Ecossais (45-10), qui finalement les avaient devancés de deux points...

Retrouvailles avec les Boks

Le « miracle de Brighton » connaît une suite quatre ans plus tard, et promet encore au moins une semaine de ferveur autour de l'équipe nationale, qui bat des records d'audience et de ventes de maillots. Ainsi qu'une « revanche » du match de groupes de 2015 face aux Sud-Africains, dimanche prochain à Tokyo.

 

Car ce sont bien les Japonais qui sont sortis en tête du groupe A, devant le favori irlandais, battu (19-12) comme les Ecossais. Lesquels, quatre ans après être passés, à une minute près d'une demi-finale de Coupe du monde, rentrent à la maison avant les quarts de finale pour la deuxième fois de leur histoire après 2011.

Pour l'éviter, le XV du Chardon devait remporter par au moins sept points d'écart cette rencontre dont la tenue était incertaine, jusqu'à dimanche matin, en raison du passage du typhon Hagibis.

Les Écossais souhaitaient, légitimement, jouer leur qualification sur le terrain – ils auraient été éliminés en cas d'annulation –, mais ils s'étaient déjà quasiment sabordés dès l'entame de la seconde période. Où ils accusaient un retard de 21 points (28-7) après avoir encaissé leur quatrième essai, signé Kenki Fukuoka.

Ils ne sont pas parvenus à le combler et à rééditer leur « remontada » réalisée en Angleterre dans le dernier Tournoi des six nations, où ils étaient menés 31-0 avant de concéder le match nul (38-38).

Flèches sur les ailes

Dimanche, les Ecossais ne sont revenus qu'à sept longueurs après deux essais coup sur coup de WP Nel (50) et Zander Fagerson (56).

Mais ils partaient de trop loin après avoir subi les vagues et la vitesse nippones, symbolisées par les deux flèches sur les ailes, Fukuoka et Kotaro Matsushima, alignées par le Néo-Zélandais Jamie Joseph.

« Je ne sais pas si nous irons plus loin, mais nous n'affronterons pas l'Afrique du Sud pour faire un bon match et perdre, mais pour gagner » a lancé le capitaine, Michael Leitch.

Car ce sont eux qui ont remis le Japon en ordre de marche après l'essai précoce encaissé (Russell, 7): Fukuoka, d'une splendide passe après contact à la limite de l'en avant, alors qu'il était quasiment au sol, a trouvé Matsushima (18e, 7-7). 

Le premier a ensuite inscrit deux essais (40e et 43e, donc), alors que le second a dynamité la défense écossaise pour initier le deuxième essai, marqué par Keita Inagaki (26) après trois passes après-contact.

De séduisant, le Japon est ensuite passé à résilient dans la dernière demi-heure pour résister aux assauts écossais. Soutenu par toute une enceinte éructant aux plaquages des siens, comme à la pénalité cruciale (68e) puis au ballon récupéré à une minute de la fin, dans les 22 mètres. Le Japon est en quarts et écrit son histoire.