WELLINGTON - La France s'est qualifié par la toute petite porte pour les quarts de finale du Mondial 2011 après avoir subi l'une des plus humiliantes défaites de son histoire face aux îles Tonga (19-14) samedi à Wellington, et jouera avant tout son honneur face à l'Angleterre samedi prochain à Auckland.

Les Français, qui n'avaient besoin que d'un point de bonus défensif face aux Tongiens pour se qualifier, l'ont obtenu... dans les ultimes secondes de jeu grâce à un essai de Vincent Clerc.

Auparavant, ils ont livré leur pire prestation depuis quatre ans, soit l'arrivée en poste de l'entraîneur Marc Lièvremont, face à une équipe tongienne dont le capitaine, Finau Maka, évolue en... 5e division française! A titre de comparaison; le nombre de licenciés de la Fédération française de rugby (400 000) est quatre fois supérieur à la... population des Iles Tonga (100 000 habitants).

"Rarement qualification aura été aussi amère, a déclaré après le match l'entraîneur français Marc Lièvremont. Il y a quand même qualification. (...) Malgré tous les défauts qu'on me prête, je crois que des mots comme orgueil, fierté, solidarité et sincérité me parlent et je crois que c'est de cela dont il va falloir parler entre nous"


Beau pour le rugby tongien

Les îles Tonga, éliminés avec les honneurs, ont mené au score sans discontinuer à partir de la 23e minute et possédaient une avance de sept points à la pause (13-6) avec un essai de l'ailier Hufanga et huit points au pied de l'ouvreur Kurt Morath, contre deux pénalités de Dimitri Yachvili.

Morath ajoutait six points en deuxième période face à des Français complètement amorphes, qui finissaient par assurer leur bonus avec une nouvelle pénalité de Yachvili et l'essai de Clerc.

Au bout de 80 minutes, les Tongiens ont signé l'une de leurs plus belles victoires. "Pour nous, battre la France, c'est quelque chose de très spécial, c'est beau pour le rugby tongien, bien pour le rugby du Pacifique, a déclaré l'entraîneur Isitolo Maka. La victoire, vous ne pouvez pas imaginer ce que ça représente pour moi et pour tous les supporteurs. Au Tonga, je pense qu'ils doivent être fous".

Les Français, eux, disposent d'une semaine pour retrouver leur jeu et surtout, un état d'esprit. "On est capable de battre l'Angleterre. Mais si on reste sur le même tempo face aux Anglais, on perdra et on rentrera en France", a résumé le capitaine Thierry Dusautoir.