AUCKLAND - La finale de la Coupe du monde de rugby entre la Nouvelle-Zélande et la France donnera à lieu dimanche à des duels à tous les postes, de la première ligne au poste d'arrière.

Mas - Woodcock : deux pierres angulaires

Les deux joueurs sont des cadres de leur pack, deux spécialistes de la mêlée fermée mais aussi deux piliers qui participent énormément au jeu courant. « Woodcock est un très bon pilier, il joue à ce niveau depuis un petit moment. Il a été blessé mais il tourne bien. Il est fort en mêlée, il fait peu de fautes. Ce sera difficile A », a résumé le Français. Nicolas Mas (31 ans, 48 sélections) et Tony Woodcock (30 ans, 82 sél.) ont connu des parcours similaires: tous deux issus de milieux modestes, ils ont débuté leur carrière internationale avant la Coupe du monde 2003 (juin 2003 pour Mas, novembre 2002 pour Woodcock) mais ne l'ont pas disputée avant de devenir incontournables. Leur deuxième Coupe du monde sera sûrement la dernière. Un seul sera champion.

Harinordoquy - Read : deux générations de no 8

Harinordoquy (1,92 m, 110 kg) a 31 ans, 76 sélections et dispute sa troisième Coupe du monde. Kieran Read (1,93 m, 108 kg) aura 26 ans mercredi prochain, compte 35 sélections et découvre la compétition. Mais le All Black n'a rien à envier au Français. Ses qualités athlétiques lui ont permis de s'imposer rapidement derrière la mêlée néo-zélandaise. Très complet, il est puissant, joueur et un des principaux pourvoyeurs en touche. Un Harinordoquy en plus perforant... « C'est l'un, sinon le meilleur no 8 de la planète : des appuis, très costaud, dur à l'impact. C'est souvent le joueur qui les fait avancer", souligne le Français.

Yachvili-Weepu : les stratèges

Ils sont les maîtres à jouer. Expérimentés et fins stratèges, ils ont tous deux la charge d'épauler un jeune ouvreur : Morgan Parra (23 ans), qui a disputé quatre matches internationaux en no 10 côté français, et Aaron Cruden (22 ans), aligné dans une finale mondiale pour sa 9e sélection trois semaines après avoir intégré le groupe All Black suite aux forfaits de Dan Carter et Colin Slade. Tous deux dotés d'un bon jeu au pied et de qualités de buteur, ils ont été des éléments-clé du bon parcours de leur équipe.

Clerc-Kahui : le choc des contraires

Les deux joueurs ne se ressemblent pas et leur rôle n'est pas le même. Si Clerc (1,78 m, 90 kg) est un ailier pur, Kahui (1,90 m, 101 kg) est un centre décalé sur le côté. Leur jeu s'en ressent. En plus d'être un bon défenseur, le Français est un redoutable finisseur. Il est en tête du classement des meilleurs marqueurs avec l'Anglais Chris Ashton (6 essais). Kahui (4 essais) joue, lui, plutôt les franchisseurs avec une tendance à "repiquer" vers l'intérieur ou sa puissance le sert. Il manque parfois des réflexes d'ailier et Clerc pourra peut-être en tirer profit.

Medard-Dagg : les promesses de l'arrière

Dès le premier match du Mondial, l'entraîneur Graham Henry a opté pour Israel Dagg à l'arrière à la place de Mils Muliaina, qui a fêté sa 100e sélection en cours de Mondial. Et il a crevé l'écran, devenant à 23 ans une des révélations de la Coupe du monde (5 essais inscrits). Absent durant trois matchs pour une blessure, il a été à nouveau impressionnant lors de son retour en demi-finale contre l'Australie, amenant le seul essai du match. « C'est le meilleur arrière de la compétition », estime Maxime Médard, un des grands espoirs français du Mondial. Auteur de quelques belles performances, contre les Tonga malgré le naufrage collectif et contre l'Angleterre en quart de finale, le Français a signé un match en demi-teinte face aux Gallois. Dimanche, il aura l'un des meilleurs spécialistes de la planète comme adversaire direct.