Les voyants sont au vert pour l'Afrique du Sud qui a pu reconduire intégralement son XV de départ pour la demi-finale de Coupe du monde face aux All Blacks samedi, en ajoutant sur le banc un renfort de poids : Victor Matfield.

À priori, tout va pour le mieux chez les Springboks, apparus très décontractés mercredi matin au milieu de leurs épouses et des enfants galopants dans les couloirs de leur hôtel au sud de Londres. Difficile de croire qu'ils retrouveront dans trois jours les champions du monde en titre à Twickenham, pour une place en finale.

Il faut dire aussi que le sélectionneur Heyneke Meyer a de quoi sourire. Son talonneur Bismarck du Plessis, touché à une main samedi dernier face au pays de Galles (23-19) en quart de finale, se tenait par exemple à ses côtés pour dévoiler le XV qui débutera face aux All Blacks et dont il fait partie.

Tout comme Du Plessis, le jeune deuxième-ligne Lood de Jager, qui souffrait d'un pied, sera normalement de la partie. S'il se voulait rassurant mercredi, De Jager passera encore pour la forme un dernier test vendredi, veille de choc.

Jusque-là, tout va bien donc et Meyer a ainsi pu donner une chance de décrocher le billet pour la finale à tous les titulaires qui ont arraché, dans les dernières minutes d'un quart haletant, la victoire face aux Gallois.

Ainsi, le demi de mêlée Fourie du Preez, auteur de l'essai décisif samedi dernier, sera de nouveau le capitaine d'une équipe mêlant jeunesse (Pollard, Etzebeth, De Jager, Kriel, De Allende) et expérience (Habana, Burger, Vermeulen, Mtwarira). Pour eux, le mot d'ordre de la semaine a été récupération, dixit Meyer.

« Les gars ont beaucoup donné physiquement, mentalement aussi » samedi dernier, relève le sélectionneur. « C'est très important cette semaine de privilégier la fraîcheur car quand on joue les All Blacks on sait qu'il y aura toujours énormément d'intensité et ce sera pareil samedi. »

 

« Un grand serviteur des Springboks »

La principale attraction de cette composition se trouve plutôt sur le banc où le deuxième-ligne vétéran Victor Matfield, totem du rugby sud-africain du haut de ses 38 ans et 125 sélections, fait une entrée fracassante.

Matfield, retraité des joutes internationales en 2011 mais finalement rappelé en juin 2014, y apportera son expérience des grands rendez-vous. L'ancien joueur de Toulon était absent des trois matchs précédents en raison d'une blessure aux adducteurs et il revient donc au meilleur moment, en réserve.

« Quand je lui avais demandé de revenir (en juin 2014), Victor a dit qu'il serait là pour aider quoi qu'il arrive, qu'il épaulerait les plus jeunes », rappelle Meyer, dans un bel hommage à son joueur. « Si j'avais besoin de lui comme joueur d'impact, ou juste qu'il soit là dans l'équipe, il serait là. C'est un très grand serviteur de l'Afrique du Sud et des Springboks. Je suis fier d'avoir un gars comme ça avec moi. »

Et Matfield pourrait même commencer le match, son 27e face aux All Blacks, en cas d'abandon de dernière minute de De Jager.

« Je serais capable de commencer mais pas sûr que je puisse faire 80 minutes en raison de mes adducteurs », tempère cependant le deuxième-ligne champion du monde en 2007.

Il lui faudra pourtant être à 100 % durant son temps sur le terrain car en face, la Nouvelle-Zélande sort d'une démonstration de force face à la France (62-13).

« C'est peut-être la meilleure équipe de l'histoire du rugby », souligne ainsi Meyer, estimant que les All Blacks sont encore meilleurs qu'en 2011.

« Il faudra que l'on livre notre plus grande performance pour les battre », résume le sélectionneur, sourire aux lèvres.

 

Le XV sud-africain de départ

Le Roux - JP Pietersen, Kriel, De Allende, Habana - (o) Pollard, (m) Du Preez (cap.) - Burger, Vermeulen, Louw - De Jager, Etzebeth - Malherbe, B. du Plessis, Mtawarira

 

Remplaçants

Strauss, Nyakane, J. du Plessis, Matfield, Alberts, R. Pienaar, Lambie, Serfontein