DUBLIN, Irlande - Le XV d'Irlande, chez lui, a asphyxié l'Angleterre samedi (19-9) dans le choc de la 3e journée du Tournoi des six nations pour rester la seule équipe à pouvoir encore prétendre au Grand Chelem.

Il ne pouvait en rester qu'un, et c'est donc le XV du Trèfle, qui décrochera son premier Grand Chelem depuis 2009 en cas de succès au pays de Galles (14 mars) puis en Écosse (21 mars).

Le tenant du titre, qui a au passage égalé son record de 10 victoires d'affilée et mis fin à quatre revers de rang face à l'Angleterre, s'affirme bel et bien, après des test-matches de novembre réussis, comme la nation phare de l'hémisphère Nord, à moins de sept mois de la Coupe du monde.

Dans la perspective de « son » Mondial, ce revers ramène en revanche brutalement sur terre le XV de la Rose, dominé samedi à Lansdowne Road.

Certes, les joueurs de Stuart Lancaster ont peut-être péché par orgueil, comme sur cette pénaltouche qu'il ont préféré trouver pour finalement perdre le ballon à cinq mètres de l'en-but irlandais, plutôt que d'essayer d'égaliser à 6-6 (23).

Agressivité et duels aériens

Mais ils ont surtout été pris à la gorge par les Irlandais, qui affichaient un taux d'occupation et de possession de près de 70% à l'issue de la première période. Les Anglais ont atteint le repos avec un retard de six points (3-9) qui a finalement pesé au moment du décompte final.

Battus dans les regroupements, ils ont énormément été pénalisés (13 fois dont 8 en première période), ce qui a permis à Jonathan Sexton, auteur d'un quatre sur cinq au pied, d'alimenter la marque (1, 8, 29, 47).

Symbole de cette agressivité, les deux pénalités importantes récupérées par l'Irlande sur ses 22 mètres pendant le temps fort anglais avant la mi-temps (29 et 31).

Le XV de la Rose a perdu aussi de nombreux duels aériens, comme sur l'essai irlandais, un petit coup de pied par-dessus du demi de mêlée Conor Murray repris par le centre Robbie Henshaw au nez et à la barbe de l'arrière anglais Alex Goode (53, 19-3).

Cet essai a sonné le glas des ambitions anglaises de victoire, malgré vingt dernières minutes de meilleure facture qui ont permis à George Ford, auteur de tous les points de son équipe (un drop à la 12e minute, puis deux pénalités aux 58e et 68e), de réduire l'écart.

Un baroud d'honneur bien endigué par la défense de l'Irlande qui, sans se montrer flamboyante, a parfaitement récité son rugby. De quoi filer sereinement vers un premier Grand Chelem depuis 2009 et un premier doublé dans le Tournoi depuis 1948-1949.