SAINT-DENIS - Le XV de France, donné pour battu avant même de pénétrer sur la pelouse, a créé l'exploit de faire tomber le Pays de Galles (21-16), tenant du titre et invaincu lors de ses deux premières sorties, vendredi soir au Stade de France lors de la 3e journée du Tournoi des six nations.

Les Français ont livré leur prestation la plus aboutie depuis la prise de fonction de l'entraîneur Marc Lièvremont en octobre 2007.

"Unpredictable", avaient répété en boucle les Gallois avant la rencontre. Tellement latins, ces Français, qui ont une nouvelle fois fait honneur à leur réputation, celle d'une équipe capable de sortir le grand jeu quand elle est dos au mur.

Car comment composer avec cinq malheureux jours de préparation et des joueurs lessivés par les cadences infernales du top 14? Et surtout, comment contrer ces épouvantails gallois après avoir montré autant de carences contre l'Irlande (20-31) et l'Écosse (22-13)?

Ce XV au Poireau n'était pas le favori pour rien, il n'a eu besoin que d'une occasion pour faire parler la poudre. Après deux pénalités de Stephen Jones, l'arrière Lee Byrne, servi par Shanklin, inscrivait sans opposition le premier essai de la partie.

Révolte

Errements traditionnels de défense mais qu'à cela ne tienne, les Français, menés à la baguette par le si jeune Morgan Parra, encouragés par les charges percutantes d'Imanol Harinordoquy et du novice Mathieu Bastareaud, répondaient enfin présents dans l'engagement.

Parra égalisait le score sur pénalité. Puis Baby, nettement moins à l'aise que son demi de mêlée, sorti sur blessure à la 36e minute au bénéfice de Trinh-Duc, prenait quand même le temps d'initier une belle percée de Malzieu. Mais l'arbitre Mark Lawrence refusait la tentative d'essai de Szarzewski.

La seconde tentative fut la bonne. Sur une mêlée à vingt-deux mètres de l'en-but gallois, Harinordoquy sonnait la révolte, ses avants nettoyaient la défense galloise et Dusautoir franchissait enfin la ligne. Parra transformait et renvoyait les deux équipes à la pause sur un score de parité.

Et si Parra commençait à flancher dans l'exercice des tirs aux but, la lumière vint des chaussures fluo de Cédric Heymans.

Les Gallois prenaient l'habitude de subir et décidaient d'opérer en contre. Mais les Français, qui ajoutaient trois nouveaux points sur une pénalité de Parra, décidaient de tenir malgré la terrible fin de match infligée par des Gallois vexés, seulement récompensés par une pénalité de James Hook.