AUCKLAND (Nouvelle-Zélande), AFP - Une équipe néo-zélandaise, représentant l'un des pays dominants du rugby, a conservé le trophée du match le plus austral du monde, rapporte mardi l'hebdomadaire Antarctic Sun.

Le journal publié sur la base scientifique américaine de McMurdo, à environ 1300 km du Pôle Sud, s'est fait l'écho de la victoire 9 à 3 des voisins néo-zélandais de la base Scott dans cette rencontre disputée sur une couche de neige recouvrant trois mètres de banquise.

Le compte-rendu, sans doute rédigé par un Américain peu familier du jeu à XV, note que les Néo-Zélandais ont gagné par trois essais contre un -ce qui, selon les règles habituellement admises, auraient dû valoir un score plus ample de 15 à 5 en faveur des All Blacks amateurs.

Les méthodes de Rick Morlock, consultant pour la sécurité à McMurdo et promu entraîneur pour l'occasion, ont néanmoins permis aux Américains de faire mieux que le triste 21 à 3 concédé l'année dernière à leurs voisins.

"C'était très disputé, s'est convaincu M. Morlock. Nous n'avons pas du tout pris une déculottée."

"C'était un match très serré", a sportivement confirmé son homologue d'un jour Chet Riley, responsable des services à la base Scott, ajoutant toutefois que "la neige nivelle grandement les valeurs."

La débutante américaine Jennifer Wilson a été l'héroïne du match, le premier de sa vie. Son action d'éclat -elle a chipé habilement la balle à un Néo-Zélandais et a réussi à la passer à un coéquipier- fut hélas mal récompensée par un oeil au beurre noir.

Cinq membres seulement de l'équipe américaine avaient déjà joué au rugby avant cette confrontation. Le reste des quatorze (et non quinze) représentants de McMurdo se sont entraînés huit fois avant la rencontre.

Rick Morlock a dévoilé après le match ses principes d'entraînements, fondés sur une observation de bon sens: "Les Néo-Zélandais grandissent en jouant au rugby comme nous jouons au football (américain) ou au baseball. J'ai essayé de transformer des joueurs de football américain en joueurs de rugby."

Les Kiwis ne se sont en revanche pas entraînés: "Nous avons désigné l'équipe à trois heures et on a joué à trois heures et demi", a sobrement rapporté Chet Riley.