Le capitaine du Canada est fatigué
Rugby lundi, 13 oct. 2003. 13:20 mercredi, 11 déc. 2024. 10:24
MELBOURNE, (AFP) - Sa participation miraculeuse à une quatrième Coupe du monde de rugby l'avait élevé au rang de héros indestructible mais le premier match de son équipe face au pays de Galles a rappelé le légendaire capitaine du Canada, Al Charron, à la réalité du rugby de haut-niveau.
À sa sortie des vestiaires dimanche à Melbourne, l'homme, tout juste rétabli d'une grave blessure au genou, affichait la mine des mauvais jours.
Epuisé. Déçu. Désabusé même. La faute à la lourde défaite concédée face aux Gallois (41-10), bien sûr, qui a sérieusement entamé les espoirs de qualification des Canucks pour les quarts de finale. Mais aussi à ce désagréable sentiment de ne plus pouvoir peser sur le jeu.
"J'ai fait tout ce que j'ai pu, a déclaré Al Charron, mais à l'évidence cela n'a pas suffi. Je regrette de ne pas avoir pu donner plus aujourd'hui".
Pourtant, le colosse canadien n'a pas ménagé sa peine pour être du groupe en partance pour l'Australie. En mai dernier, une grave blessure au genou (arrachement des ligaments) l'avait en effet donné perdu pour le Mondial-2003, peut-être même pour le rugby.
Mais, convaincu par un chirurgien qu'il lui restait une petite chance de participer, à 37 ans, à sa quatrième Coupe du monde, Al Charron s'est lancé dans une improbable course-poursuite.
Icône
"J'ai été opéré et j'ai suivi une rééducation avec pour seule volonté de rejouer pour le Canada", confie-t-il.
Cinq à six heures par jour, le flanker canadien a sué sang et eau pour se remettre sur pied et retrouver la forme.
Un pari gagné de justesse, qui fait aujourd'hui de lui le plus vieux joueur de la compétition. "Un miracle", avance même son entraîneur australien David Clark. "Al Charron est le poumon de cette équipe. Nous avions besoin de lui sur le terrain".
Car, en 74 apparitions sous le maillot de l'équipe nationale, le N.8 canadien est devenu l'icône du rugby dans un pays où le seul ballon ovale à faire la une de la presse est celui que se disputent les joueurs de la NFL.
Depuis sa première sélection en mars 1990, la carrière d'Al Charron se confond avec toutes les grandes dates du rugby canadien. En 1991, il participe à cette qualification inattendue pour les quarts de finale du Mondial-91 où les Canucks tombèrent avec les honneurs face aux All Blacks néo-zélandais (29-13). Puis, en 1993, il est l'auteur de l'essai décisif lors de la victoire historique du Canada sur le pays de Galles (26-24).
Dépassé
C'est aussi lui qui, dès 1996, ouvre la route de l'exil de ses meilleurs compatriotes vers les clubs européens en allant jouer en Angleterre puis à Pau et Dax en France. Avant de revenir en 2002 à Ottawa pour y préparer cette nouvelle campagne mondiale dans l'intention de terminer sa carrière internationale en beauté en rééditant, pourquoi pas, l'exploit de 1991.
S'il ne s'est jamais caché la difficulté de la tâche, Al Charron a paru dimanche plus pessimiste que jamais.
"Il est de plus en plus difficile pour le Canada de jouer dans l'arène internationale et c'est probablement pire depuis l'arrivée du professionalisme, regrette-t-il. Nous jouons avec passion et fierté mais nous n'obtenons pas de résultat".
Sur une note plus personnelle, le capitaine canadien n'a pas caché non plus qu'il se sentait franchement... dépassé.
"Le rugby international est de plus en plus rapide, moi de plus en plus lent", a-t-il même lâché. "Il va falloir que je reconsidère mon rôle dans cette équipe".
Du dépit plus qu'une annonce de pré-retraite sûrement tant il paraît improbable qu'Al Charron laisse ses coéquipiers affronter sans lui la Nouvelle-Zélande vendredi.
À sa sortie des vestiaires dimanche à Melbourne, l'homme, tout juste rétabli d'une grave blessure au genou, affichait la mine des mauvais jours.
Epuisé. Déçu. Désabusé même. La faute à la lourde défaite concédée face aux Gallois (41-10), bien sûr, qui a sérieusement entamé les espoirs de qualification des Canucks pour les quarts de finale. Mais aussi à ce désagréable sentiment de ne plus pouvoir peser sur le jeu.
"J'ai fait tout ce que j'ai pu, a déclaré Al Charron, mais à l'évidence cela n'a pas suffi. Je regrette de ne pas avoir pu donner plus aujourd'hui".
Pourtant, le colosse canadien n'a pas ménagé sa peine pour être du groupe en partance pour l'Australie. En mai dernier, une grave blessure au genou (arrachement des ligaments) l'avait en effet donné perdu pour le Mondial-2003, peut-être même pour le rugby.
Mais, convaincu par un chirurgien qu'il lui restait une petite chance de participer, à 37 ans, à sa quatrième Coupe du monde, Al Charron s'est lancé dans une improbable course-poursuite.
Icône
"J'ai été opéré et j'ai suivi une rééducation avec pour seule volonté de rejouer pour le Canada", confie-t-il.
Cinq à six heures par jour, le flanker canadien a sué sang et eau pour se remettre sur pied et retrouver la forme.
Un pari gagné de justesse, qui fait aujourd'hui de lui le plus vieux joueur de la compétition. "Un miracle", avance même son entraîneur australien David Clark. "Al Charron est le poumon de cette équipe. Nous avions besoin de lui sur le terrain".
Car, en 74 apparitions sous le maillot de l'équipe nationale, le N.8 canadien est devenu l'icône du rugby dans un pays où le seul ballon ovale à faire la une de la presse est celui que se disputent les joueurs de la NFL.
Depuis sa première sélection en mars 1990, la carrière d'Al Charron se confond avec toutes les grandes dates du rugby canadien. En 1991, il participe à cette qualification inattendue pour les quarts de finale du Mondial-91 où les Canucks tombèrent avec les honneurs face aux All Blacks néo-zélandais (29-13). Puis, en 1993, il est l'auteur de l'essai décisif lors de la victoire historique du Canada sur le pays de Galles (26-24).
Dépassé
C'est aussi lui qui, dès 1996, ouvre la route de l'exil de ses meilleurs compatriotes vers les clubs européens en allant jouer en Angleterre puis à Pau et Dax en France. Avant de revenir en 2002 à Ottawa pour y préparer cette nouvelle campagne mondiale dans l'intention de terminer sa carrière internationale en beauté en rééditant, pourquoi pas, l'exploit de 1991.
S'il ne s'est jamais caché la difficulté de la tâche, Al Charron a paru dimanche plus pessimiste que jamais.
"Il est de plus en plus difficile pour le Canada de jouer dans l'arène internationale et c'est probablement pire depuis l'arrivée du professionalisme, regrette-t-il. Nous jouons avec passion et fierté mais nous n'obtenons pas de résultat".
Sur une note plus personnelle, le capitaine canadien n'a pas caché non plus qu'il se sentait franchement... dépassé.
"Le rugby international est de plus en plus rapide, moi de plus en plus lent", a-t-il même lâché. "Il va falloir que je reconsidère mon rôle dans cette équipe".
Du dépit plus qu'une annonce de pré-retraite sûrement tant il paraît improbable qu'Al Charron laisse ses coéquipiers affronter sans lui la Nouvelle-Zélande vendredi.