WASHINGTON, (AFP) - Quoi qu'il arrive durant la quinzaine olympique, qui débute le 8 février, Salt Lake City restera dans les livres d'histoire comme la ville par laquelle le scandale olympique est arrivé.

Tout a commencé le 24 novembre 1998, lorqu'une télévision locale a fait état de bourses scolaires généreusement attribuées par la ville à des enfants de membres du Comité international olympique (CIO), lors de sa campagne de candidature pour 2002.

Trois ans après les faits, la dénonciation est passée relativement inaperçue. Mais moins de trois semaines plus tard, Marc Hodler, ancien patron de la Fédération internationale de ski et vice-président du CIO, dénonçait publiquement à Lausanne (Suisse) la corruption et l'achat de vote existant au sein de la vénérable institution.

Le plus grand scandale de l'histoire des Jeux de l'ère moderne était lancé. Salt Lake City, l'austère capitale de l'église mormone, se retrouvait dans l'oeil d'un cyclone menaçant de tout balayer sur son passage.

Des enquêtes furent ouvertes tous azimuts par le CIO, le comité olympique américain (USOC), le comité d'organisation de Salt Lake City (SLOC), le département de la justice et le FBI (sûreté fédérale), et les deux constituantes du Congrès, le Sénat et la Chambre des représentants.

Aux Etats-Unis, le responsable des affaires internationales de l'USOC, Alfredo LaMont, était contraint de démissionner, de même que les numéros un et deux du SLOC, Frank Joklik et Dave Johnson, Joklik étant remplacé par Mitt Romney, un homme d'affaires de Boston de 51 ans, au-dessus de tout soupçon.

Réformes au CIO

A Lausanne, six membres du CIO étaient exclus, tandis que quatre autres étaient poussés à la démission. Même Juan Antonio Samaranch, le président du CIO en fin de contrat, était entendu par une commission du Congrès.

Pour répondre aux critiques, une série de réformes ont depuis été adoptées, conduisant à une plus grande transparence dans la nomination des membres du CIO, à une révision des règles d'attribution des JO limitant au maximum les risques de corruption, à un limitation de l'âge des membres ainsi que de la durée du mandat présidentiel.

"Au CIO, la crise est finie. Nous devons regarder vers l'avant, a déclaré en août dernier Jacques Rogge, successeur de Samaranch. Nous ne devons jamais oublier la crise afin d'éviter qu'il y en ait une autre dans l'avenir". Et de montrer l'exemple en préférant le Village olympique à l'hôtel pour suivre les 19e Jeux.

Le SLOC pensait aussi que la page était définitivement tournée lorsque, trois mois avant les Jeux, un juge fédéral a abandonné les poursuites contre les anciens président et vice-président du Comité de candidature.

Mais le département de la justice américain a fait appel à la décision, laissant planer l'ombre du scandale sur la quinzaine...