Sarkozy n'exclut plus un boycott
Jeux olympiques mardi, 25 mars 2008. 16:05 vendredi, 13 déc. 2024. 08:48
TARBES - La France hausse le ton sur le Tibet. Sous la pression de l'opposition comme de l'opinion publique, Nicolas Sarkozy n'excluait plus mardi un boycott de la cérémonie d'ouverture de Pékin, alors que Rama Yade se déclarait prête à recevoir le dalaï lama, en visite en France en août.
"J'ai dit au président (chinois Hu) Jintao ma vive préoccupation", a expliqué le chef de l'Etat. "Il faut que nos amis chinois comprennent la préoccupation mondiale qu'il y a à propos de la question du Tibet et j'adapterai ma réponse aux évolutions qui auront lieu, je l'espère, le plus rapidement possible."
"Toutes les options sont ouvertes", a-t-il averti. Interrogé sur un éventuel boycott de la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin, il a répondu: "Je ne ferme la porte à aucune éventualité."
Des propos salués par Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). "Ce n'est pas qu'un problème sémantique, il y a un repositionnement", a-t-il jugé, saluant un "premier pas" avant d'ajouter: "Il a mis du temps, mais là je dis bravo, dix fois bravo!"
Avec deux autres membres de RSF, il est poursuivi par la justice grecque pour offense au symbole olympique, après avoir perturbé la cérémonie d'allumage de la flamme lundi.
Parallèlement, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade affirmait mardi dans "Le Figaro" qu'elle recevrait le dalaï lama "volontiers et sans aucune réserve" en cas de visite pastorale du chef spirituel tibétain en France.
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a également durci le ton mardi, en jugeant que la répression chinoise au Tibet n'était "pas supportable". Il n'a par ailleurs vu "aucune raison" de ne pas recevoir le dalaï lama en août.
Le dalaï lama doit effectuer une visite en France du 15 au 20 août, selon le secrétaire du Bureau du Tibet à Paris, représentation officielle du gouvernement tibétain en exil. Sa dernière visite -éclair-remonte à 2004.
Selon Wangpo Bashi, aucune rencontre n'est prévue à ce stade avec des responsables du gouvernement. Le dalaï lama n'a jamais été reçu en tant que tel à l'Elysée et à Matignon. Il a seulement été reçu une fois, à titre privé, par François Mitterrand en 1993 et une autre fois, avec d'autres prix Nobel, pour un déjeuner à l'Elysée en 1998.
La France est pour l'heure le seul pays à sembler envisager le boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux. Le président américain George W. Bush a fait savoir qu'il se rendrait bien le 8 août à Pékin, et le Premier ministre britannique Gordon Brown assistera à la cérémonie de clôture des JO, selon ses services.
L'Allemagne s'est aussi déclarée toujours hostile à un boycott, alors que le ministère irlandais des Affaires étrangères rappelait que les Jeux olympiques "sont un événement sportif", refusant de "les boycotter pour des raisons politiques".
Mais en France, la polémique enfle. "Il faut sortir du langage convenu et de l'hyperprudence", a souhaité mardi le président du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault. "Je crois que la menace de boycott est une menace qui peut être efficace", a également estimé Ségolène Royal. "En tout cas (...) organiser les Jeux comme si de rien n'était, (...) ce serait une défaite de nos valeurs et de nos principes".
Plus surprenant, Alain Juppé s'est étonné sur son blog des "appels à la retenue" de la communauté internationale: "en somme, nous demandons au pouvoir de Pékin de 'tuer avec retenue'!". Dans une attaque à peine voilée contre le président Nicolas Sarkozy, l'ancien Premier ministre (UMP) se dit "ébranlé" de voir "l'allant que certains mettent aujourd'hui à pratiquer cette 'realpolitik' qu'ils fustigeaient tant hier".
Daniel Bilalian, patron des sports sur France Télévisions, s'interrogeait quant à lui sur RTL après la censure par la télévision chinoise des incidents lors de l'allumage de la flamme lundi: si les JO "sont censurés ou expurgés d'une manière ou d'une autre par les autorités chinoises et que le CIO (...) accepte (...), à ce moment-là, le président de France Télévisions, sans aucun doute je pense, déciderait de ne pas couvrir les JO", a-t-il avancé.
L'Irlande exclut le boycott
Le gouvernement irlandais a exclu mardi tout boycott des Jeux olympiques de cet été à Pékin, y compris des cérémonies d'ouverture ou de clôture.
"Les Jeux olympiques, où qu'ils aient lieu, sont un événement sportif. Le gouvernement ne soutient pas le principe de les boycotter pour des raisons politiques", a fait savoir le ministère des Affaires étrangères dans une déclaration communiquée à l'Associated Press.
Le chef de la diplomatie Dermot Ahern "a clairement exprimé sa préoccupation au sujet de la situation au Tibet et s'en est ouvert au gouvernement chinois", rappelle-t-on, expliquant que "plus généralement, au sujet des droits de l'Homme et des libertés fondamentales en Chine", Dublin considère "le dialogue franc" avec les autorités de Pékin comme "la façon la plus efficace de faire passer sa vision et ses préoccupations".
"J'ai dit au président (chinois Hu) Jintao ma vive préoccupation", a expliqué le chef de l'Etat. "Il faut que nos amis chinois comprennent la préoccupation mondiale qu'il y a à propos de la question du Tibet et j'adapterai ma réponse aux évolutions qui auront lieu, je l'espère, le plus rapidement possible."
"Toutes les options sont ouvertes", a-t-il averti. Interrogé sur un éventuel boycott de la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin, il a répondu: "Je ne ferme la porte à aucune éventualité."
Des propos salués par Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). "Ce n'est pas qu'un problème sémantique, il y a un repositionnement", a-t-il jugé, saluant un "premier pas" avant d'ajouter: "Il a mis du temps, mais là je dis bravo, dix fois bravo!"
Avec deux autres membres de RSF, il est poursuivi par la justice grecque pour offense au symbole olympique, après avoir perturbé la cérémonie d'allumage de la flamme lundi.
Parallèlement, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade affirmait mardi dans "Le Figaro" qu'elle recevrait le dalaï lama "volontiers et sans aucune réserve" en cas de visite pastorale du chef spirituel tibétain en France.
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a également durci le ton mardi, en jugeant que la répression chinoise au Tibet n'était "pas supportable". Il n'a par ailleurs vu "aucune raison" de ne pas recevoir le dalaï lama en août.
Le dalaï lama doit effectuer une visite en France du 15 au 20 août, selon le secrétaire du Bureau du Tibet à Paris, représentation officielle du gouvernement tibétain en exil. Sa dernière visite -éclair-remonte à 2004.
Selon Wangpo Bashi, aucune rencontre n'est prévue à ce stade avec des responsables du gouvernement. Le dalaï lama n'a jamais été reçu en tant que tel à l'Elysée et à Matignon. Il a seulement été reçu une fois, à titre privé, par François Mitterrand en 1993 et une autre fois, avec d'autres prix Nobel, pour un déjeuner à l'Elysée en 1998.
La France est pour l'heure le seul pays à sembler envisager le boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux. Le président américain George W. Bush a fait savoir qu'il se rendrait bien le 8 août à Pékin, et le Premier ministre britannique Gordon Brown assistera à la cérémonie de clôture des JO, selon ses services.
L'Allemagne s'est aussi déclarée toujours hostile à un boycott, alors que le ministère irlandais des Affaires étrangères rappelait que les Jeux olympiques "sont un événement sportif", refusant de "les boycotter pour des raisons politiques".
Mais en France, la polémique enfle. "Il faut sortir du langage convenu et de l'hyperprudence", a souhaité mardi le président du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault. "Je crois que la menace de boycott est une menace qui peut être efficace", a également estimé Ségolène Royal. "En tout cas (...) organiser les Jeux comme si de rien n'était, (...) ce serait une défaite de nos valeurs et de nos principes".
Plus surprenant, Alain Juppé s'est étonné sur son blog des "appels à la retenue" de la communauté internationale: "en somme, nous demandons au pouvoir de Pékin de 'tuer avec retenue'!". Dans une attaque à peine voilée contre le président Nicolas Sarkozy, l'ancien Premier ministre (UMP) se dit "ébranlé" de voir "l'allant que certains mettent aujourd'hui à pratiquer cette 'realpolitik' qu'ils fustigeaient tant hier".
Daniel Bilalian, patron des sports sur France Télévisions, s'interrogeait quant à lui sur RTL après la censure par la télévision chinoise des incidents lors de l'allumage de la flamme lundi: si les JO "sont censurés ou expurgés d'une manière ou d'une autre par les autorités chinoises et que le CIO (...) accepte (...), à ce moment-là, le président de France Télévisions, sans aucun doute je pense, déciderait de ne pas couvrir les JO", a-t-il avancé.
L'Irlande exclut le boycott
Le gouvernement irlandais a exclu mardi tout boycott des Jeux olympiques de cet été à Pékin, y compris des cérémonies d'ouverture ou de clôture.
"Les Jeux olympiques, où qu'ils aient lieu, sont un événement sportif. Le gouvernement ne soutient pas le principe de les boycotter pour des raisons politiques", a fait savoir le ministère des Affaires étrangères dans une déclaration communiquée à l'Associated Press.
Le chef de la diplomatie Dermot Ahern "a clairement exprimé sa préoccupation au sujet de la situation au Tibet et s'en est ouvert au gouvernement chinois", rappelle-t-on, expliquant que "plus généralement, au sujet des droits de l'Homme et des libertés fondamentales en Chine", Dublin considère "le dialogue franc" avec les autorités de Pékin comme "la façon la plus efficace de faire passer sa vision et ses préoccupations".