Montréal – Après une première sortie pour le moins tumultueuse en slalom géant en octobre à Sölden, Marie-Michèle Gagnon est prête à entreprendre sa saison de slalom, cette fin de semaine, à Levi, en Finlande. La Québécoise est surtout déterminée à ne pas laisser son épaule amochée gâcher sa prochaine année sur le circuit de la Coupe du monde.

Quelques heures après avoir quitté le Colorado, où elle a complété en début de semaine un camp d’entraînement préparatoire, la skieuse de Lac-Etchemin semblait confiante en vue de son retour en piste. Elle disait d’ailleurs s’être bien ajustée à son nouvel équipement. « J’ai testé l’attelle en slalom et j’ai décidé que j’allais plutôt y aller avec un bandage. Mais en géant, je vais probablement utiliser l’attelle qui empêche la position dans laquelle mon épaule se disloque », a expliqué Gagnon.

Lors de son passage au Colorado, cette solution s’est avérée concluante. « On faisait le bandage le matin pour rendre l’épaule plus stable et ensuite j’arrivais à l’oublier complètement. Ça n’a vraiment pas été un obstacle et je n’ai rien eu à changer à mon ski. Même en géant, j’ai testé l’attelle et ça ne me causait pas de problème. »

L’athlète de 25 ans ne croit donc pas que l’état de son épaule gauche, qu’elle s’est disloquée pour une troisième fois cette année lors de la manche initiale du slalom géant de Sölden, sera un facteur déterminant de ses performances. Par conséquent, son plan pour la prochaine saison est resté le même. Ou presque.

« J’avais déjà coupé beaucoup dans les épreuves de vitesse, mais finalement je vais me consacrer entièrement aux épreuves techniques. Par contre, j’aimerais faire le super-combiné en février aux Championnats du monde (à Beaver Creek, au Colorado). Mais même si tout va bien, je ne referai pas de vitesse avant la fin janvier », a indiqué Gagnon, qui a signé sa première victoire sur le circuit en janvier 2014 au super-combiné d’Altenmark.

« C’est sûr que j’adore la vitesse et que ça va me manquer un peu, mais j’ai pris cette décision pour me donner la chance d’avoir les meilleurs résultats possible. Je veux voir où je me situe dans le rang mondial par rapport aux filles qui ne font que les épreuves techniques. Ça va me donner plus de temps aussi entre les courses pour m’entraîner », a dit Gagnon, neuvième au slalom des Jeux de Sotchi. Elle a conclu au sixième rang de la discipline la saison dernière en Coupe du monde.

Phelan et Cousineau, prêts pour Levi

Brittany Phelan sera également en action en Finlande. La slalomeuse de Mont-Tremblant en sera quant à elle à son premier départ de la saison en Coupe du monde, où elle espère faire sa marque cette année.

« J’ai eu quelques bons résultats l’an dernier, mais je n’étais pas très constante. Mon objectif cette saison est de finir dans le top-15 en slalom. Je veux être plus constante dans mes résultats. Je ne veux pas avoir une bonne course suivie d’une course moyenne. Je veux grimper les échelons tranquillement et être plus souvent dans le top-10. »

L’athlète de 23 ans veut bâtir sur son expérience olympique de Sotchi, où elle a pris le 15e rang de sa spécialité. Elle aspire d’ailleurs à beaucoup plus. « Je veux arriver à être compétitive dans les épreuves techniques pour avoir, je l’espère, une médaille olympique dans quatre ans. Cette année, je vais continuer à me concentrer sur le slalom, mais j’aimerais commencer à faire des slaloms géants plus tard cette saison. Et l’an prochain, je voudrais aussi faire quelques super-G. »

Julien Cousineau devrait lui aussi amorcer sa saison cette fin de semaine à Levi. Le slalomeur de 33 ans, qui évolue maintenant en marge de l’équipe nationale, tentera de profiter des prochains mois pour convaincre les sceptiques. Son retour hâtif après avoir subi une autre opération au genou gauche en mars dernier suite à une rupture du ligament croisé antérieur, en a probablement déjà confondu plus d’un.

« Moi-même je suis surpris de la rapidité du rétablissement. Mon objectif était de revenir en décembre, mais mon premier camp d’entraînement (en octobre) a tellement bien été que j’ai décidé de recommencer plus tôt. »

Assumant seul les frais et les aspects logistiques liés à sa prochaine saison, le skieur de Vaudreuil-Dorion voit d’un œil positif son indépendance nouvelle. « Je suis super motivé. C’est une nouvelle aventure qui est rafraîchissante pour moi. Ça faisait 16 ans que j’étais avec l’équipe nationale. C’est un stress différent, un nouveau défi. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu autant de plaisir à skier. »

Cousineau se dit aussi délesté d’une certaine pression. « Je ne suis pas avec l’équipe, donc je n’ai pas de critères à faire. Je skie parce que j’ai le goût de le faire et parce que je pense pouvoir retrouver mon niveau », a dit le slalomeur, cinquième aux Mondiaux de 2011.

Le Québécois ne s’en cache pas. S’il est revenu à la compétition, c’est aussi pour se donner une dernière chance de réaliser un grand rêve. « J’aimerais être le premier Canadien à gagner un slalom en Coupe du monde. Ça a toujours été un rêve pour moi et je crois qu’il est atteignable. »

Une saison déterminante pour Préfontaine

Toujours du côté des épreuves techniques, la Québécoise Marie-Pier Préfontaine sera aussi à surveiller cette saison. Maintenant athlète invitée au sein l’équipe nationale, la skieuse de Saint-Sauveur misera tout sur le slalom géant afin de retrouver son statut. Pour ce faire, elle devra réaliser trois top-10 lors des cinq premiers slaloms géants de la saison. À celui de Sölden, elle s’est classée 24e.

« Cette année, c’est tout ou rien. Ça fait quand même neuf ans que je suis sur l’équipe nationale et que je tourne tout le temps autour de la 20e place. Cette année, je veux faire un pas en avant. J’aimerais être dans le top-15 au classement général en géant », a dit la skieuse de 26 ans, qui a terminé 25e l’an dernier à cette épreuve.  

« Si ça marche, tant mieux, sinon, on verra. Il y a autre chose que le ski dans la vie, même si je continuerais sûrement à en faire dans les rangs universitaires. » Sa prochaine course aura lieu à Aspen à la fin novembre.

Spécialiste du slalom géant, Dustin Cook, de Lac-Sainte-Marie, sera de retour en piste à Lake Louise à la fin novembre. L’athlète de 25 ans consacrera également ses énergies au super-G dans les prochains mois.

Membre de l’équipe de développement, la Gatinoise Mikaela Tommy, 19 ans, devrait effectuer quelques départs en Coupe du monde cette année en slalom géant, sa spécialité.

Du côté des épreuves de vitesse, Erik Guay poursuit sa réadaptation à la suite d’une deuxième intervention chirurgicale au genou gauche, en juin dernier. Le skieur de 33 ans de Mont-Tremblant, champion du monde de descente en 2011, devrait effectuer son retour sur les pentes au début décembre. Il espère faire sa première sortie de la saison en Coupe du monde à la fin de l’année, à Santa Caterina, en Italie.