Les skieurs acrobatiques québécois Alexandre Bilodeau, Mikael Kingsbury et Justine Dufour-Lapointe sont de nouveau montés sur le podium à l'épreuve des bosses en parallèle de la Coupe du monde de Kreischberg, en Autriche, Bilodeau se classant deuxième et ses compatriotes troisièmes samedi.

Rappelons qu'à la première Coupe du monde de la saison, à Ruka, en Finlande, samedi dernier, Kingsbury a battu Bilodeau en finale des duels et que Dufour-Lapointe a fini deuxième.

Bilodeau s'estimait chanceux d'avoir pu prendre part aux manches finales, lui qui s'est qualifié 13e. « Je ne sais ce qui s'est passé dans ma tête, mais j'ai eu une mauvaise descente. C'était un X et on passait à autre chose. »

Le champion olympique a exécuté un premier saut excellent, mais a fauté techniquement dans le milieu de la piste, avant de conclure sa descente qualificative avec beaucoup de vitesse.

« J'ai eu un cadeau de Noël ce matin. Je suis quand même passé en finale même si je ne trouvais pas que je le méritais », a humblement avoué le résidant de Rosemère.

Dans les duels, Bilodeau est venu à bout des Américains Joseph Discoe et Bradley Wilson en huitième et en quart de finale, avant de défaire Kingsbury en demi-finale.

En finale, une perte de contrôle qui lui a fait rater son deuxième saut, a permis à Bryon Wilson, lui aussi des États-Unis, de se sauver avec les grands honneurs.

Il a également perdu l'équilibre avant le second saut en demi-finale, mais il a réussi à rester en piste pour vaincre Kingsbury, qui a chuté sur le deuxième saut.

« Je skiais bien, je suis content quand même. J'étais le premier à sortir du saut du haut, il était plus gros que tout le monde, ça allait super bien, mais je commettais des erreurs techniques », a analysé Bilodeau.

« En haut de parcours, je savais que j'étais un des seuls qui pouvaient sauter si gros que ça. C'était vraiment ma stratégie, de déstabiliser tout le monde avec ma vitesse. J'ai commis quelques erreurs, mais ma stratégie a fonctionné en général. Je suis satisfait. »

Le Québécois ne s'en fait pas trop avec les fautes qu'il a commises. « J'ai le meilleur coach au monde, Michel Hamelin. Je suis sûr que je vais réussir à être plus constant et à faire moins d'erreurs. »

Le tout pour le tout

Kingsbury a pour sa part remporté une bataille toute canadienne dans la petite finale, quand il a disposé de Philippe Marquis, de Québec.

Le résidant de Deux-Montagnes est ainsi monté sur le podium pour une 16e Coupe du monde de suite.

« J'ai eu une super bonne journée en général », a affirmé celui qui a été le meilleur des qualifications, avant d'écarter le Japonais Motoki Shikata et le Russe Alexandr Smyshlyaev.

Le parcours plus ou moins abrupte a incité Kingsbury et Bilodeau à en donner encore plus qu'à l'habitude en demi-finale, au grand plaisir des spectateurs.

« Nous y sommes vraiment allés le tout pour le tout. Nous avons peut-être juste été un peu trop rapides pour la piste et le type de bosses », a admis le détenteur du Globe de cristal.

« Ce n'est pas si grave, j'étais content que ce soit Alex qui passe en finale. J'aime mieux ça, que ce soit un gars d'un autre pays. »

Défaite crève-coeur

Justine Dufour-Lapointe a de son côté défait l'Australienne Britteny Cox en petite finale, après avoir perdu un duel plus que serré contre l'Américaine Heather McPhie en demi-finale.

La Montréalaise a d'ailleurs l'impression de s'être un peu fait voler contre McPhie, une opinion partagée par plusieurs spectateurs, qui ne se sont pas gênés pour siffler leur mécontentement.

« J'ai vraiment poussé fort, je voulais vraiment gagner. J'ai réussi à arriver avant elle, c'était mon but. J'étais persuadée d'avoir tout donné. J'étais très déçue, mais je ne peux rien me reprocher. »

La réputation de McPhie lui a vraisemblablement procuré la victoire. « Peut-être que le maillot jaune a fait une différence pour elle, peut-être que non, je ne le sais pas. Ce que je sais, c'est que j'ai tout donné. Je suis fière de moi pour ça. »

Sourire dans la voix, Dufour-Lapointe avait malgré tout le sentiment du devoir accompli. « C'est toujours plaisant d'être sur le podium. Ç'a été une bonne journée. L'important c'est que je me suis amusée, que j'ai tout donné. »

En finale, McPhie a disposé de sa compatriote Heidi Kloser pour mettre la main sur une deuxième victoire en deux Coupes du monde.

Quatre Québécois parmi les cinq premiers

Éliminé dans les quarts de finale, Marc-Antoine Gagnon a malgré tout terminé cinquième grâce à une excellente récolte de 84,46 points dans les qualifications, le deuxième meilleur pointage de la matinée.

Le résidant de Terrebonne a du coup permis au Canada de placer quatre de ses sept représentants parmi les cinq meilleurs au terme de la journée.

« C'est vraiment fou d'être quatre Québécois parmi les cinq premiers. Nous y arrivons pour un balayage du podium. Ça fait deux courses que nous sommes deux Canadiens sur le podium et un autre quatrième. Ça va se faire prochainement », a affirmé Kingsbury.

Cédric Rochon, de Saint-Sauveur, s'est quant à lui arrêté en huitième de finale et s'est classé 10e.

Pascal-Olivier Gagné, de Montréal, a été écarté des duels de finale en concluant 26e des qualifications, alors que Simon Pouliot-Cavanagh, de Québec, n'a pas complété cette dernière étape.

Quart de finaliste, la Montréalaise Chloé Dufour-Lapointe a par ailleurs pris le sixième rang.

Les quatre autres Canadiennes en action samedi ont été éliminées en huitième de finale. L'Albertaine Chelsea Henitiuk a fini 9e, Audrey Robichaud, de Québec, 11e, la Britanno-Colombienne Andi Naude 13e et Maxime Dufour-Lapointe, de Montréal, 16e.

La prochaine Coupe du monde réunissant les meilleurs bosseurs de la planète sera celle de Lake Placid, qui sera présentée du 17 au 19 janvier.