La saison 2010-2011 de ski acrobatique prendra son envol ce samedi, alors que les bosseurs seront à Ruka, en Finlande, pour la première étape de la Coupe du monde.

Bien qu'il s'agisse d'une saison post-olympique, Alexandre Bilodeau, champion olympique en titre, et Jennifer Heil, détentrice du Globe de cristal, n'ont pas l'intention de se la couler douce. Ils visent encore les plus hauts sommets.

« Je suis plus en forme que jamais, lance Bilodeau. Je me suis entraîné tellement fort cet été. Je veux montrer que me suis amélioré dans mes virages. Plus que jamais, j'ai soif de victoires. »

La vice-championne olympique a pour sa part des fourmis dans les jambes. « Je suis vraiment excitée, je viens de connaître d'excellentes semaines d'entraînement. Je suis motivée à continuer de gagner. »

Les deux têtes d'affiche de l'équipe nationale veulent plus que laisser leur marque au niveau des résultats. Ils veulent aussi offrir leur aide aux jeunes bosseurs canadiens qui feront le saut parmi l'élite mondiale.

Avec les retraites de Vincent Marquis et Maxime Gingras, c'est la première fois que Bilodeau est assis dans la chaise du vétéran et il se dit prêt à jouer ce rôle auprès de Mikaël Kingsbury, recrue de l'année l'hiver dernier même s'il n'a participé qu'à quatre Coupes du monde, Philippe Marquis et Cédric Rochon.

« Nous avons une équipe jeune, remplie de potentiel. S'ils ont des questions, je vais répondre, mais je ne prendrai pas la place des entraîneurs. Disons que je vais plus être là pour les aider sur le plan personnel et émotionnel. C'est important de savoir comment faire abstraction des problèmes ou inquiétudes quand nous sommes en compétition. »

La Montréalaise aime bien elle aussi l'énergie qui se dégage de l'équipe. « Tout le monde est motivé à la suite des bonnes performances des Jeux de Vancouver. C'est plaisant de voir la relève et je serai là pour parler de mes expériences et de l'importance de bien s'entraîner. »

Le chant du cygne d'un autre vétéran

Pierre-Alexandre Rousseau a quant à lui décidé d'y aller d'une dernière saison avant de se retirer. L'athlète de 31 ans aimerait que le Canada réalise un nouveau triplé, comme il l'avait fait avec Bilodeau et Vincent Marquis en janvier 2009 au mont Gabriel et en février 2009 en Suède.

« J'aimerais bien finir avec le titre aux Championnats du monde, mais d'être sur le même podium qu'Alex et Mikael serait tellement tripant. J'ai extrêmement hâte de skier au mont Gabriel. Ce sera ma dernière compétition internationale en sol québécois et j'entends bien en profiter. »

Le Drummondvillois n'est toujours pas fixé sur ce qu'il fera de son après-carrière, mais ce ne sont pas les opportunités qui manquent. « J'aimerais être instructeur pour les sauts en parachute, j'aimerais donner des conférences, faire des films de ski et peut-être même me lancer en affaires. Je vais étudier le tout. Disons que je suis prêt à passer à autre chose, j'ai pas mal fait le tour. »

Kingsbury sur les traces de Bilodeau

Mikaël Kingsbury est trop humble pour l'admettre, mais après avoir terminé deux fois quatrième en quatre Coupes du monde la saison dernière, il pourrait être celui qui assurera la relève de Bilodeau. Ce dernier ne cache d'ailleurs pas qu'il est impressionné par le talent de la recrue de 18 ans.

Si le jeune skieur de Deux-Montagnes pourrait suivre les traces de Bilodeau, il pourra surtout bénéficier de l'appui de celui-ci et de Rousseau, qui se feront un plaisir de bien le conseiller.

« J'aimerais bien conclure la saison dans le top-10 et faire quelques podiums, affirme Kingsbury. Je veux gagner le respect des autres membres de l'équipe, même si je suis le plus jeune. »

À écouter Bilodeau et Rousseau, le petit nouveau a déjà leur respect. « Nous avons une nouvelle équipe et nous verrons sûrement de ces nouveaux bosseurs sur le podium cette saison. En tout cas, pour Mikaël, c'est certain », affirme Bilodeau.

Une histoire de famille

Depuis trois ans, Chloé et Maxime Dufour-Lapointe participent à des Coupes du monde et voilà que leur sœur cadette, Justine, se joindra à elles pour quelques épreuves, dont celle de cette fin de semaine.

« Justine nous voit aller depuis quelques années et elle est bien contente de se joindre à nous », souligne Chloé, cinquième aux Jeux olympiques de Vancouver.

« Je sais que ma petite sœur pourra tenir son bout parce qu'elle travaille très fort. C'est bon d'avoir des sœurs plus âgées qui ont vécu l'expérience de la Coupe du monde avant elle. Même si elle la vivra pour la première fois, elle sait par où nous sommes passées. »

Chloé se sent de son côté mûre pour connaître une grosse saison. « J'ai travaillé fort, l'été dernier, pour améliorer ma vitesse. J'espère poursuivre dans la même lignée que lors des Jeux olympiques. »

Le compte à rebours tire à sa fin et, dès samedi, les athlètes pourront enfin mesurer le chemin parcouru depuis l'hiver dernier.