MONTRÉAL - Auréolé de ses titres de champion olympique et de champion du monde, le bosseur Alexandre Bilodeau n'a aucune intention de lever le pied en vue de la saison à venir de la Coupe du monde de ski acrobatique. À un peu plus de deux ans des Jeux de Sotchi, il a déjà entamé sa préparation pour ce grand rendez-vous.

«Je m'entraîne plus fort que jamais, a reconnu Bilodeau, lundi, en entrevue à La Presse Canadienne. Il s'agit d'une année cruciale dans notre plan de développement de quatre ans en prévision des Jeux de Sotchi.

«C'est le temps d'essayer certaines choses, comme de refaire des sauts que j'avais mis de côté parce trop risqués. Il me faut aussi travailler des points techniques et améliorer ma rapidité.»

Même si sa saison 2010-11 a été satisfaisante, lui permettant de rafler le titre mondial dans les bosses parallèles, il reconnaît que sa deuxième place dans les bosses en simple demeure une grande déception pour lui. Ce n'est guère étonnant quand on considère que sa maxime préférée est «le deuxième est le premier perdant!».

«Être vice-champion du monde, ce n'est pas si mauvais. Mais je suis passé si proche...» a rappelé Bilodeau, pénalisé pour une légère hésitation à croiser ses skis dans les airs à son deuxième saut.

Pour la saison à venir, le Globe de cristal de la discipline est dans sa mire.

À 24 ans et à l'aube de sa septième saison au sein de l'équipe nationale, Bilodeau est plus que jamais appelé à jouer le rôle de chef de file, surtout à la suite de la retraite de Jennifer Heil. Il prend le tout avec un grain de sel.

«La décision de P.A. — le vétéran Pierre-Alexandre Rousseau en sera à sa 15e — de revenir pour une autre saison m'enlève un peu de pression. Il a plus de cheveux blancs que moi...»

N'empêche qu'il se dit prêt à assumer plus de responsabilités pour épauler ses jeunes coéquipiers.

«Nous misons sur une équipe jeune, talentueuse et prometteuse en vue des Jeux de Sotchi. Mikael — Kingsbury, âgé de 19 ans, auteur de huit podiums dont deux victoires en 2010-11 — a déjà l'expérience des podiums en Coupe du monde. Nous en avons d'autres en plein apprentissage qui ne sont pas loin d'un podium, les Cédric Rochon, Philippe Marquis, qui revient d'une blessure, Eddie Hicks, Simon Pouliot-Cavanagh, Marc-Antoine Gagnon.»

Dans ce contexte, il ne sera pas facile de se tailler une place au sein de l'équipe de Coupe du monde chez les hommes. Bilodeau avoue d'ailleurs qu'il a dû hausser le ton la saison dernière auprès des dirigeants de l'association pour assurer aux gars une représentation proportionnelle à leurs succès sur la scène internationale.

«Nous avons réclamé nos places car nous avons remporté un fort pourcentage des podiums du Canada sur le circuit de la Coupe du monde.»

Chez les dames, les soeurs Dufour-Lapointe — Chloé, Maxime et Justine — et Audrey Robichaud devraient poursuivre leur progression.

Après s'être retrouvé dans un véritable tourbillon dans les mois qui ont suivi sa conquête de la médaille d'or à Vancouver en février 2010, Bilodeau n'a pas été moins occupé cet été. Il a notamment suivi un cours à l'université en plus de consacrer du temps à diverses fondations, dont l'Association canadienne des centres de santé pédiatrique pour la recherche sur la paralysie cérébrale. Une cause qui lui tient à coeur puisque son frère Frédéric est atteint de cette maladie.

Il a également renouvelé son implication avec Quaker, qui lance un nouveau programme national visant à soutenir l'organisme Banques alimentaires Canada.

«L'objectif de ce programme à deux volets vise à faire don d'un million de bols de gruau afin de soutenir les quelque 320 000 enfants aidés par les banques alimentaires chaque mois au Canada», a précisé Bilodeau.

Ce programme comprend notamment une composante interactive en ligne (www.facebook.com/quakerquebec) qui permet, par le biais d'un jeu, de faire un don automatique de sachets de gruau instantané à Banques alimentaires Canada. Le deuxième volet sera lancé à compter du 16 octobre dans les épiceries.

Bilodeau entreprendra sa saison de Coupe du monde le 10 décembre à Ruka, en Finlande.