STONEHAM - Déséquilibrée dans un virage, Caroline Calvé a été éliminée en huitième de finale du slalom géant en parallèle de la Coupe du monde de surf des neiges de Stoneham et a été reléguée au 15e rang de l'épreuve mercredi après-midi.

Matthew Morison, seul autre Canadien dans les rondes finales, a également été battu à son premier duel. L'Ontarien, sixième des qualifications, s'est classé au neuvième échelon.

Éliminés en qualifications, Jasey-Jay Anderson a fini 24e.

Calvé, qualifiée 13e, avait pourtant eu le dessus face à l'Allemande Amelie Kober à leur première descente des huitièmes de finale. En dérapant deux fois, Kober a même offert l'avance maximale de 1,5 seconde à la Québécoise pour la reprise.

À leur deuxième affrontement, Calvé a cependant commis une faute dans la partie la plus abrupte, à la huitième porte. « Je pense que quand je suis venue pour placer ma planche en mettant moins de poids et dans la ligne de pente, je l'ai fait un peu trop tôt et ça n'a pas tenu. »

« Le parcours ne tournait pas beaucoup, pas autant qu'à l'entraînement. Je voulais donc ajuster ma ligne pour pouvoir entrer plus directement », a expliqué la résidante de Lachine, qui aurait préféré un tracé plus sinueux.

« Ça aurait éliminé toute la gang d'Européens qui ne savent pas tourner », a lancé à la blague celle qui avait terminé quatrième à Stoneham l'an dernier et qui espérait cette fois monter sur le podium.

C'est d'ailleurs la Russe Ekaterina Tudegesheva qui s'est imposée, ayant le meilleur contre l'Autrichienne Julia Dujmovits en finale. La Suisse Julie Zogg a mis la main sur la médaille de bronze.

Aucune excuse

Vaincue dans le parcours rouge, théâtre de plusieurs dérapages et chutes mercredi, Calvé n'a pas noté de différence entre les deux tracés. « Il était aussi beau que le bleu. Oui, il y avait un peu de bosses, mais les conditions étaient vraiment débiles. Il y avait beaucoup de bénévoles qui passaient en ski pour enlever la neige molle. Nous étions donc sur la glace, ce que nous aimons. »

La pression n'expliquait pas non plus sa faute. « J'apprends avec l'expérience que plus tu restes relax, plus ton corps peut faire ce pourquoi il a été programmé. Se mettre un stress, c'est quelque chose que tu fais personnellement. Il n'y a pas quelque chose qui vient et qui dit c'est moi monsieur stress, qui pèse sur tes épaules. »

Déçue, la surfeuse originaire d'Aylmer, gagnante du slalom géant en parallèle de la Coupe du monde de Carezza en décembre, ne s'en faisait tout de même pas trop.

« Je sais que je suis capable d'être sur la première marche du podium, que c'est possible. Mais même si ton intention est de gagner, il ne faut pas que tu penses au résultat », a-t-elle lancé, espérant assurément appliquer le conseil à sa prochaine sortie.

Marianne Leeson, 20e, Ariane Lavigne, 24e, Zoe Rubin, 32e, Megan Farrell, 34e, Jade Depont, 35e, Cora Fellows, 36e, et Ekaterina Zavialova, abandon, étaient les autres Canadiennes en lice mercredi.

Le train à vapeur

Les Autrichiens ont réussi un doublé du côté des hommes, Andreas Prommegger devançant Manuel Veith. Le Suisse Nevin Galmarini a remporté la petite finale et s'est ainsi classé troisième.

Anderson a fini 24e, Darren Gardner 29e, Michael Lambert 33e, Richard Enanoff 35e, Matthew Carter 36e, Steve Barlow 38e, Jack Keating 41e, Sébastien Beaulieu 42e, Olivier Vachon 43e et Blake Bogden 44e.

Pour Anderson, il s'agit d'une déception, mais il relativisait celle-ci, rappelant qu'il peinait à s'asseoir il y a un an en raison d'une hernie cervicale. « C'est pour ça que je course, ça me donne une raison de revenir en forme et de tester mon équipement. Même si je dis que je suis déçu, je ne le suis pas vraiment. »

« Je rebâtis un équipement de course, a poursuivi le patron de Jasey-Jay Snowboards. Il y a des choses avec ma planche qui sont beaucoup plus performantes, mais en même temps c'est un peu dangereux, il faut savoir comment s'en servir et c'est ce que je suis en train d'apprendre. »

« Je réinvente la roue du snowboard en ce moment, c'est un bon défi que je me suis imposé, a avancé l'athlète de Mont-Tremblant. Mais c'est correct, je le veux ce défi, c'est pour ça que je suis revenu. »

Anderson, qui avait pris sa retraite au terme de la saison 2009-2010, ne s'en fait pas outre mesure avec ses résultats moins éclatants depuis son retour. « Je suis un gars qui a besoin de beaucoup de millage pour sentir les choses. Je suis en processus de reconstruction. »

« C'est comme un train à vapeur, il prend du temps à partir, mais une fois qu'il est parti, il prend du temps à arrêter », a conclu le champion olympique.