SAINT-JÉRÔME, Qc - L'ancien entraîneur de ski de Canada Alpin Bertrand Charest, accusé d'avoir agressé sexuellement des jeunes filles, restera en prison jusqu'à son procès.

Un juge a annoncé vendredi après-midi au palais de justice de Saint-Jérôme qu'il refusait de lui accorder une libération sous caution. La Couronne a précisé que le juge avait notamment tenu compte de la nécessité de ne pas miner la confiance du public envers la justice.

« C'était le fardeau du ministère public de démontrer que la détention était nécessaire, sous deux principaux motifs, soit la sécurité des victimes, des témoins ou de toute autre personne qui pouvait être reliée à cette affaire et [...] la confiance du public dans l'administration de la justice », a indiqué la procureure de la Couronne, Aryanne Guérin.

La sécurité des témoins, des présumées victimes et de toute autre personne liée à l'affaire a également pesé dans la décision du juge.

« Je n'entrerai pas dans les faits de la cause, mais il a considéré tous les faits qui ont été rapportés au niveau du témoignage de l'enquêteur, qui a fait un résumé de l'ensemble de la preuve », a expliqué la procureure en point de presse.

L'homme de 49 ans fait face à 56 chefs d'accusation liés à 11 présumées victimes. Bertrand Charest avait été accusé de différents chefs, la semaine dernière, dont ceux d'agression sexuelle et d'abus de confiance contre des jeunes filles qui étaient âgées de 12 à 19 ans entre 1991 et 1998.

La semaine dernière, M. Charest a été arrêté après que huit femmes eurent déposé des plaintes contre lui. Trois autres femmes l'ont dénoncé dans les derniers jours.

La suite des procédures devant la cour est prévue pour le 22 avril.

L'organisation Canada Alpin a révélé la semaine dernière qu'elle avait contacté la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en 1998 en lien avec des plaintes d'agressions sexuelles contre M. Charest. La direction a indiqué vendredi dernier qu'elle n'avait pas été tenue au courant des suites de l'enquête de la GRC. Canada Alpin avait mené sa propre enquête et l'entraîneur avait finalement démissionné de ses fonctions.

Selon Radio-Canada, Canada Alpin aurait tenté de dissuader la mère d'une jeune fille de porter plainte à la police en 1998. L'organisation aurait dit à cette femme, dont la fille ne fait pas partie des plaignantes au procès, qu'elle avait le dossier bien en main et que porter plainte contre M. Charest mettrait en péril la carrière de sa fille.

Vendredi, Canada Alpin n'a pas répondu à un courriel de La Presse Canadienne.

Selon le quotidien La Presse, les présumées victimes de M. Charest croyaient être en relation amoureuse monogame avec leur entraîneur. Des tensions sont apparues au sein de l'équipe lorsque certaines d'entre elles ont appris qu'il avait des relations sexuelles avec plusieurs athlètes.