Les fondeurs Alex Harvey et Devon Kershaw ont mené le Canada jusqu'à la plus haute marche du podium lors de l'épreuve du sprint par équipe des Championnats du monde de ski nordique, mercredi.

Pendant que Harvey devançait de justesse le Norvégien Ola Vigen Hattestad au fil d'arrivée, son paternel frissonnait de fierté devant son ordinateur à Québec.

"À 100 mètres de l'arrivée, il s'est fait pousser par un Allemand dans le dernier virage, a décrit Pierre Harvey, lui-même un fondeur de haut niveau dans les années 1980. Je me suis dit : 'Ça y est, il va se faire emboîter...' Mais pas du tout! Il a réussi à le contre-attaquer et il est revenu devant les Norvégiens."

"J'étais contente. Pour avoir parlé avec son entraîneur, je savais qu'Alex était en excellente condition physique cette semaine. Il a eu plusieurs petits problèmes, mais on savait que si tout allait bien, il avait des chances de gagner. J'étais très contente pour lui", s'est réjouie la mère du champion, Mireille Belzile.

"Ce n'est pas vraiment une surprise, en ce sens que les deux avaient déjà eu de très bons résultats, expose l'ancien champion canadien Donald Farley. Ils avaient bien fait l'an passé aux Jeux olympiques. Ils sont de calibre, on savait qu'un jour ils allaient gagner."

Le parcours d'Oslo, où le jeune Harvey vient d'être consacré, est profitable dans la famille. C'est là que le père avait remporté sa dernière course en 1988.

"C'est sûr que ce sont des souvenirs incroyables pour moi, se remémore Pierre Harvey. Je n'aurais jamais pensé que mon fils, un jour, répèterait la même chose. Ils connaissaient déjà le nom, car j'avais gagné en 1988 le 50 kilomètres. Ils se souviennent donc de Harvey, mais ils ne se souviennent pas c'est qui."

Alex Harvey n'a que 22 ans et son potentiel est énorme.

"C'est sa confiance. Il n'est pas ébranlé par les meilleurs au monde. Il a une confiance en lui vraiment élevée. Et c'est sûr qu'il a le potentiel, l'entraînement, la technique et tout ça", analyse Pierre Harvey.

Et qu'est-ce que deux champions se disent après une telle victoire?'

"Il n'y a plus grand-chose à dire. Je ne peux plus lui dire ''Alex, tu es le top parce que je lui ai déjà dit il y a deux semaines quand il a gagné le championnat du monde U-23. Mais là, c'est encore dix fois plus que le U-23."

*D'après un reportage de Frédérique Guay.