La route qu'a empruntée Indrik Trahan ces dernières saisons est impressionnante. Le spécialiste des épreuves de vitesse de surf des neiges n'a pas hésité à s'expatrier très jeune, deux fois plutôt qu'une, pour parfaire ses connaissances dans son sport.

« Mon parcours a été mouvementé », concède l'adepte des courses en parallèle et de snowboard cross. « Ça n'a pas toujours été facile, j'ai bûché beaucoup, mais je ne regrette rien. »

C'est dès l'âge de 13 ans, au détour d'une rencontre avec un entraîneur américain à une compétition, que le Québécois met le cap sur la Stratton Mountain School, une école préparatoire (Prep School) vouée à la pratique des sports d'hiver dans l'État du Vermont.

« Ç'a été une très belle expérience de vie », résume Trahan au sujet de l'académie qui a accueilli plus d'une trentaine d'olympiens, dont l'Américaine Lindsey Jacobellis, triple championne mondiale de snowboard cross.

À 15 ans, c'est à la prestigieuse Schigymnasium Stams, en Autriche, qu'il a poursuivi son apprentissage, devenant du même coup le premier Nord-Américain à accéder à « une des meilleures écoles au monde pour les sports de glisse ».

Au terme de deux jours de tests physiques en gymnase et sur la neige, il a eu le bonheur de voir son nom au sein d'un groupe sélect d'une dizaine d'athlètes retenus parmi de nombreux adeptes de ski de fond, saut à ski, ski alpin et surf des neiges.

Pendant son séjour à Stams, il a pu se familiariser avec une technique de glisse plus européenne, qui met l'accent sur la précision plutôt que la vitesse et la puissance et en a profité pour apprendre l'allemand. « Je suis maintenant capable de converser en allemand », se réjouit Trahan.

Malgré tout, il a décidé de revenir au pays après une année. « Je suis revenu au Québec pour terminer mon secondaire. Je ne voulais pas laisser mes études de côté », explique celui qui commençait également à trouver l'éloignement difficile à vivre.

« Je devrais étudier en sciences de la nature au collège Ahuntsic en septembre », poursuit l'athlète au programme sport-études à Sainte-Adèle, qui s'entraîne à Tremblant.

« Mon objectif est d'être admis en médecine », confie le membre de l'équipe du Québec et du programme canadien de développement.

Garder les portes ouvertes

L'athlète originaire de Trois-Rivières était l'un des rares Québécois aux qualifications du snowboard cross de la Coupe du monde de Stoneham, lundi. Il s'agissait de sa toute première expérience chez les grands dans cette spécialité, à laquelle il consacre plus d'efforts depuis deux saisons.

Mercredi, le surfeur de 18 ans participera à sa deuxième Coupe du monde de slalom géant en parallèle, lui qui a terminé 44e à sa première sortie, en février 2011, à Stoneham.

« Je garde les portes ouvertes », précise Trahan, qui a commencé les compétitions alpines il y a six ans. « Les deux sont des épreuves de vitesse. J'aime beaucoup l'adrénaline du snowboard cross et la précision des courses en parallèle. »

Évidemment heureux de se retrouver à Stoneham, il caresse cependant d'autres ambitions pour sa saison. « Mon objectif est de retourner aux Championnats du monde juniors, fin mars, en Espagne. Cette fois, je veux y aller en parallèle et en cross. »

Celui qui a savouré sa première victoire en Coupe Nor-Am en décembre, au Colorado, a déjà participé à deux éditions des mondiaux juniors. Il s'est notamment classé 13e du slalom en parallèle en mars 2011.