Des défis pour les skieurs canadiens
Ski jeudi, 8 nov. 2012. 21:04 vendredi, 13 déc. 2024. 05:23
Montréal - Victime d'une déchirure ligamentaire au genou gauche en tout début d'année, Julien Cousineau a dû, pour une cinquième fois en huit ans, visiter la salle d'opération et traverser un long processus de réadaptation.
Apparemment, il en faut davantage pour ébranler la confiance et la motivation de l'athlète de 31 ans, qui effectuera son retour en Coupe du monde ce week-end à Levi, en Finlande. Le spécialiste du slalom, dont la conjointe vient tout juste de donner naissance au petit Benjamin, n'a qu'un seul objectif en tête : retrouver les sommets de sa discipline le plus rapidement possible.
Cousineau n'espère pas de miracle en début de saison. Pourtant, lorsque questionné sur ses objectifs en Finlande, les vieux réflexes refont surface. « Un premier bébé et un premier podium en Coupe du monde; ce serait le fun! Tant qu'à manquer la naissance de mon enfant, aussi bien que ce soit pour une bonne cause! »
Ce podium, le skieur de Lachute y tient mordicus. D'ailleurs, jamais il ne s'est laissé décourager dans son ambition par cette nouvelle blessure qui est venue le faucher à Adelboden, en Suisse, en janvier dernier. « Dès que je me suis blessé, j'ai tout de suite appelé mes physiothérapeutes et mes entraîneurs pour organiser mon retour. C'est la clé pour revenir en force. Deux jours après l'opération, j'étais déjà à l'entraînement. Ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait et je savais exactement ce que j'avais à faire. »
Le genou a bien passé le test du retour sur neige. « Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je suis plus vieux alors je récupère peut-être moins vite et moins bien. Mais le genou a super bien réagi. Le deuxième camp d'entraînement, en Autriche, s'est déroulé dans des conditions extrêmes, très dures physiquement. Mais tout s'est bien passé. »
Néanmoins, Canada Alpin ne place pas d'attentes trop élevées à l'endroit de Cousineau pour les prochains mois. « Il a eu une excellente réadaptation, mais revenir d'une blessure aussi sérieuse prend du temps, note Paul Kristofic, ancien entraîneur-chef de l'équipe masculine qui remplit aujourd'hui les fonctions de vice-président sports au sein de la fédération nationale de ski alpin.
« Être capable de se pousser à la limite après une telle blessure demande souvent quelques essais. Particulièrement en Coupe du monde. Julien devra retrouver sa confiance graduellement. L'objectif est qu'il soit en mesure de skier avec toute son intensité aux Mondiaux à Schladming. »
De son côté, Cousineau n'a aucun doute. « J'ai connu ma meilleure saison en 2010 alors que je revenais d'une blessure. À la fin de la saison, je me battais pour un podium en Coupe du monde et j'ai terminé cinquième aux Mondiaux, rappelle le Québécois. Je crois pouvoir obtenir de très bons résultats encore cette année. Peut-être pas au début puisque mon classement n'a pas été protégé et que je devrai partir beaucoup plus loin dans le peloton. Mais tout est possible. »
Jean-Philippe Roy à la croisée des chemins
Les autres Canadiens spécialistes des épreuves techniques auront aussi fort à faire cette saison. « Les deux dernières années ont été décevantes pour cette équipe tant en raison des blessures que des performances. Elle doit maintenant travailler à rétablir sa place sur le circuit », estime Kristofic.
Avec le départ à la retraite de Ryan Semple, de jeunes skieurs devront maintenant s'affirmer au sein l'équipe. C'est le cas de Dustin Cook. L'athlète de 23 ans de Lac Sainte-Marie a débuté la saison du bon pied avec une 22e place en slalom géant à Sölden, son meilleur résultat en Coupe du monde jusqu'ici.
Dans ce contexte, cette saison sera cruciale pour le vétéran de l'équipe, Jean-Philippe Roy. Le skieur de 33 ans de Sainte-Flavie, spécialiste du slalom géant, devra élever son niveau d'un cran s'il souhaite faire partie de la délégation canadienne aux Jeux de Sotchi.
« Jean-Philippe est à la croisée des chemins. Depuis plusieurs années, il termine avec beaucoup de constance entre les 15 et les 30 premiers. Maintenant, nous attendons plus de lui. Et lui aussi d'ailleurs. Il a eu un bon début de saison à Sölden avec une 17e place, mais nous espérons encore plus de sa part. Il doit nous prouver qu'il est capable d'atteindre le top-15 », explique Kristofic.
Le Québécois sera de retour en piste au début décembre à la Coupe du monde de Beaver Creek, au Colorado.
Erik Guay, un cas incertain pour Lake Louise
Avec le départ à la retraite de François Bourque et la nouvelle orientation de Louis-Pierre Hélie vers le ski cross, l'équipe de vitesse masculine canadienne a été réorganisée autour d'un petit groupe de skieurs en qui on voit de réels espoirs de médailles à Sotchi. Parmi eux, il y a évidemment Erik Guay.
Après avoir subi une arthroscopie au genou droit en septembre, le Québécois effectue ces jours-ci un retour en ski au Colorado. « J'aimerais commencer la saison à Lake Louise, mais ça risque d'être serré. J'ai besoin au moins d'une bonne semaine en ski si je veux avoir une chance de finir parmi les meilleurs. C'est toujours ça que je vise », explique l'athlète de Mont-Tremblant.
Paul Kristofic n'a toutefois pas d'inquiétude quant à l'état de santé du skieur de 31 ans. « Si ce n'est pas à Lake Louise, Erik sera prêt pour commencer la saison à Beaver Creek. Ce n'était qu'une opération mineure alors il peut revenir en force assez rapidement », précise le vice-président sports de Canada Alpin. « Il a eu un très bon été sur neige. Comme ses problèmes de dos sont maintenant réglés, il sera physiquement beaucoup plus solide pour commencer la saison qu'il l'a été les deux dernières années. C'est un aspect très important pour Erik. Lorsqu'il se sent bien physiquement, il est très dangereux. »
Auteur de 17 podiums en Coupe du monde depuis le début de sa carrière, Guay tentera cette saison d'égaler le record canadien établi par Steve Podborski (20 podiums en Coupe du monde). Le Québécois aura aussi la lourde tâche de défendre son titre de champion du monde en descente en février prochain à Schladming. « Je n'ai pas eu trop de succès là-bas l'an dernier », note Guay, 13e en descente et 19e en super-G lors des dernières Finales de la Coupe du monde, qui ont lieu dans la ville autrichienne. « Pourtant, c'est une piste qui me convient plutôt bien puisqu'il y a beaucoup de terrain et de changements de rythme », précise Guay.
« Ce sera un gros défi pour Erik de défendre son titre. Les yeux de tout le monde seront rivés sur lui. Il y aura énormément de pression et d'attentes. C'est plus facile de gagner quand personne ne s'attend à ce que tu le fasses. Mais je crois qu'il peut y arriver », conclut Kristofic.
Apparemment, il en faut davantage pour ébranler la confiance et la motivation de l'athlète de 31 ans, qui effectuera son retour en Coupe du monde ce week-end à Levi, en Finlande. Le spécialiste du slalom, dont la conjointe vient tout juste de donner naissance au petit Benjamin, n'a qu'un seul objectif en tête : retrouver les sommets de sa discipline le plus rapidement possible.
Cousineau n'espère pas de miracle en début de saison. Pourtant, lorsque questionné sur ses objectifs en Finlande, les vieux réflexes refont surface. « Un premier bébé et un premier podium en Coupe du monde; ce serait le fun! Tant qu'à manquer la naissance de mon enfant, aussi bien que ce soit pour une bonne cause! »
Ce podium, le skieur de Lachute y tient mordicus. D'ailleurs, jamais il ne s'est laissé décourager dans son ambition par cette nouvelle blessure qui est venue le faucher à Adelboden, en Suisse, en janvier dernier. « Dès que je me suis blessé, j'ai tout de suite appelé mes physiothérapeutes et mes entraîneurs pour organiser mon retour. C'est la clé pour revenir en force. Deux jours après l'opération, j'étais déjà à l'entraînement. Ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait et je savais exactement ce que j'avais à faire. »
Le genou a bien passé le test du retour sur neige. « Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je suis plus vieux alors je récupère peut-être moins vite et moins bien. Mais le genou a super bien réagi. Le deuxième camp d'entraînement, en Autriche, s'est déroulé dans des conditions extrêmes, très dures physiquement. Mais tout s'est bien passé. »
Néanmoins, Canada Alpin ne place pas d'attentes trop élevées à l'endroit de Cousineau pour les prochains mois. « Il a eu une excellente réadaptation, mais revenir d'une blessure aussi sérieuse prend du temps, note Paul Kristofic, ancien entraîneur-chef de l'équipe masculine qui remplit aujourd'hui les fonctions de vice-président sports au sein de la fédération nationale de ski alpin.
« Être capable de se pousser à la limite après une telle blessure demande souvent quelques essais. Particulièrement en Coupe du monde. Julien devra retrouver sa confiance graduellement. L'objectif est qu'il soit en mesure de skier avec toute son intensité aux Mondiaux à Schladming. »
De son côté, Cousineau n'a aucun doute. « J'ai connu ma meilleure saison en 2010 alors que je revenais d'une blessure. À la fin de la saison, je me battais pour un podium en Coupe du monde et j'ai terminé cinquième aux Mondiaux, rappelle le Québécois. Je crois pouvoir obtenir de très bons résultats encore cette année. Peut-être pas au début puisque mon classement n'a pas été protégé et que je devrai partir beaucoup plus loin dans le peloton. Mais tout est possible. »
Jean-Philippe Roy à la croisée des chemins
Les autres Canadiens spécialistes des épreuves techniques auront aussi fort à faire cette saison. « Les deux dernières années ont été décevantes pour cette équipe tant en raison des blessures que des performances. Elle doit maintenant travailler à rétablir sa place sur le circuit », estime Kristofic.
Avec le départ à la retraite de Ryan Semple, de jeunes skieurs devront maintenant s'affirmer au sein l'équipe. C'est le cas de Dustin Cook. L'athlète de 23 ans de Lac Sainte-Marie a débuté la saison du bon pied avec une 22e place en slalom géant à Sölden, son meilleur résultat en Coupe du monde jusqu'ici.
Dans ce contexte, cette saison sera cruciale pour le vétéran de l'équipe, Jean-Philippe Roy. Le skieur de 33 ans de Sainte-Flavie, spécialiste du slalom géant, devra élever son niveau d'un cran s'il souhaite faire partie de la délégation canadienne aux Jeux de Sotchi.
« Jean-Philippe est à la croisée des chemins. Depuis plusieurs années, il termine avec beaucoup de constance entre les 15 et les 30 premiers. Maintenant, nous attendons plus de lui. Et lui aussi d'ailleurs. Il a eu un bon début de saison à Sölden avec une 17e place, mais nous espérons encore plus de sa part. Il doit nous prouver qu'il est capable d'atteindre le top-15 », explique Kristofic.
Le Québécois sera de retour en piste au début décembre à la Coupe du monde de Beaver Creek, au Colorado.
Erik Guay, un cas incertain pour Lake Louise
Avec le départ à la retraite de François Bourque et la nouvelle orientation de Louis-Pierre Hélie vers le ski cross, l'équipe de vitesse masculine canadienne a été réorganisée autour d'un petit groupe de skieurs en qui on voit de réels espoirs de médailles à Sotchi. Parmi eux, il y a évidemment Erik Guay.
Après avoir subi une arthroscopie au genou droit en septembre, le Québécois effectue ces jours-ci un retour en ski au Colorado. « J'aimerais commencer la saison à Lake Louise, mais ça risque d'être serré. J'ai besoin au moins d'une bonne semaine en ski si je veux avoir une chance de finir parmi les meilleurs. C'est toujours ça que je vise », explique l'athlète de Mont-Tremblant.
Paul Kristofic n'a toutefois pas d'inquiétude quant à l'état de santé du skieur de 31 ans. « Si ce n'est pas à Lake Louise, Erik sera prêt pour commencer la saison à Beaver Creek. Ce n'était qu'une opération mineure alors il peut revenir en force assez rapidement », précise le vice-président sports de Canada Alpin. « Il a eu un très bon été sur neige. Comme ses problèmes de dos sont maintenant réglés, il sera physiquement beaucoup plus solide pour commencer la saison qu'il l'a été les deux dernières années. C'est un aspect très important pour Erik. Lorsqu'il se sent bien physiquement, il est très dangereux. »
Auteur de 17 podiums en Coupe du monde depuis le début de sa carrière, Guay tentera cette saison d'égaler le record canadien établi par Steve Podborski (20 podiums en Coupe du monde). Le Québécois aura aussi la lourde tâche de défendre son titre de champion du monde en descente en février prochain à Schladming. « Je n'ai pas eu trop de succès là-bas l'an dernier », note Guay, 13e en descente et 19e en super-G lors des dernières Finales de la Coupe du monde, qui ont lieu dans la ville autrichienne. « Pourtant, c'est une piste qui me convient plutôt bien puisqu'il y a beaucoup de terrain et de changements de rythme », précise Guay.
« Ce sera un gros défi pour Erik de défendre son titre. Les yeux de tout le monde seront rivés sur lui. Il y aura énormément de pression et d'attentes. C'est plus facile de gagner quand personne ne s'attend à ce que tu le fasses. Mais je crois qu'il peut y arriver », conclut Kristofic.