Dopage : CIO et AMA ont ignoré un rapport connu avant les JO
Ski mercredi, 11 déc. 2002. 13:05 samedi, 14 déc. 2024. 06:23
STOCKHOLM (AFP) - Le professeur suédois Bengt Saltin, membre du Comité santé, médecine et recherche de l'Agence mondiale antidopage (AMA), a reproché au Comité international olympique (CIO) et à l'AMA de ne pas avoir tenu compte d'un rapport qu'il leur avait adressé avant les JO 2002 sur des fondeurs suspectés de dopage, a rapporté mercredi la Radio suédoise (SR).
Les analyses de sang de 28 fondeurs avaient donné des résultats différents au cours de la saison passée, selon le rapport que Bengt Saltin affirme avoir fait parvenir au CIO et à l'AMA trois semaines avant les Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City.
Seize de ces 28 athlètes présentaient des résultats "très anormaux", selon M. Saltin.
"On constatait des changements si importants au cours de la saison que l'on ne pouvait pas ne pas avoir de soupçons, sans pour autant avoir de preuves", a déclaré M. Saltin.
L'identité des fondeurs n'a pas été révélée, mais ils ont ramené quinze médailles, selon la radio.
Les analyses invoquées avaient été effectuées à partir des données de la Fédération internationale de ski (FIS) sur les tests sanguins de 357 concurrents inscrits à la Coupe du monde de ski de fond, précise SR.
Bengt Saltin affirme que ses avertissements n'ont été suivis d'aucun effet et que les skieurs mis en cause n'ont pas été inquiétés.
"Il aurait été préférable, et certainement possible, de surveiller spécifiquement les fondeurs dont on soupçonnait qu'ils se dopaient ou qu'ils tentaient de se doper", a-t-il déclaré.
Manoeuvres d'esquive
L'AMA a rétorqué qu'elle ne bénéficiait pas de ressources nécessaires pour faire la chasse à tous les dopés présumés, certains d'entre eux multipliant les manoeuvres d'esquive. "C'est dans la nature même (...) du système de tests inopinés de connaître des failles importantes (...) parce que l'information sur l'endroit où ils (les skieurs) se trouvent est trop mauvaise", a expliqué Rune Andersen, de l'AMA.
Le fondeur espagnol d'origine allemande Johann Muehlegg a été suspendu deux ans par la FIS pour dopage à Salt Lake City. Il a été déchu de son titre olympique sur 50 km mais a conservé ses médailles d'or sur 30 km libre et poursuite.
A la faveur de "fuites" présumées, il avait échappé à un contrôle surprise organisé par l'AMA peu avant les JO, rappelle SR.
Les fondeuses russes Larissa Lazutina et Olga Danilova, également convaincues de dopage lors des ces Jeux, ont écopé de la même sanction.
Le Suédois Arne Ljungqvist, président du Comité olympique suédois et du Comité santé, médecine et recherche de l'AMA -à ce titre responsable des contrôles antidopage à Salt Lake City-, estime que l'agence avait pour règle de s'en tenir aux tests pratiqués lors des Jeux.
"La seule chose qui nous intéressait, c'était si une analyse de sang effectuée au cours des Jeux révélait une anomalie", s'est-t-il défendu.
"Si ce n'était pas le cas, nous n'avions aucune raison d'agir. En cas d'analyse anormale, nous faisons une analyse d'urine à l'EPO (érythropoïétine). Si on trouvait de l'EPO, on agissait, si on ne trouvait pas d'EPO, on ne bougeait pas", a-t-il ajouté.
Les analyses de sang de 28 fondeurs avaient donné des résultats différents au cours de la saison passée, selon le rapport que Bengt Saltin affirme avoir fait parvenir au CIO et à l'AMA trois semaines avant les Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City.
Seize de ces 28 athlètes présentaient des résultats "très anormaux", selon M. Saltin.
"On constatait des changements si importants au cours de la saison que l'on ne pouvait pas ne pas avoir de soupçons, sans pour autant avoir de preuves", a déclaré M. Saltin.
L'identité des fondeurs n'a pas été révélée, mais ils ont ramené quinze médailles, selon la radio.
Les analyses invoquées avaient été effectuées à partir des données de la Fédération internationale de ski (FIS) sur les tests sanguins de 357 concurrents inscrits à la Coupe du monde de ski de fond, précise SR.
Bengt Saltin affirme que ses avertissements n'ont été suivis d'aucun effet et que les skieurs mis en cause n'ont pas été inquiétés.
"Il aurait été préférable, et certainement possible, de surveiller spécifiquement les fondeurs dont on soupçonnait qu'ils se dopaient ou qu'ils tentaient de se doper", a-t-il déclaré.
Manoeuvres d'esquive
L'AMA a rétorqué qu'elle ne bénéficiait pas de ressources nécessaires pour faire la chasse à tous les dopés présumés, certains d'entre eux multipliant les manoeuvres d'esquive. "C'est dans la nature même (...) du système de tests inopinés de connaître des failles importantes (...) parce que l'information sur l'endroit où ils (les skieurs) se trouvent est trop mauvaise", a expliqué Rune Andersen, de l'AMA.
Le fondeur espagnol d'origine allemande Johann Muehlegg a été suspendu deux ans par la FIS pour dopage à Salt Lake City. Il a été déchu de son titre olympique sur 50 km mais a conservé ses médailles d'or sur 30 km libre et poursuite.
A la faveur de "fuites" présumées, il avait échappé à un contrôle surprise organisé par l'AMA peu avant les JO, rappelle SR.
Les fondeuses russes Larissa Lazutina et Olga Danilova, également convaincues de dopage lors des ces Jeux, ont écopé de la même sanction.
Le Suédois Arne Ljungqvist, président du Comité olympique suédois et du Comité santé, médecine et recherche de l'AMA -à ce titre responsable des contrôles antidopage à Salt Lake City-, estime que l'agence avait pour règle de s'en tenir aux tests pratiqués lors des Jeux.
"La seule chose qui nous intéressait, c'était si une analyse de sang effectuée au cours des Jeux révélait une anomalie", s'est-t-il défendu.
"Si ce n'était pas le cas, nous n'avions aucune raison d'agir. En cas d'analyse anormale, nous faisons une analyse d'urine à l'EPO (érythropoïétine). Si on trouvait de l'EPO, on agissait, si on ne trouvait pas d'EPO, on ne bougeait pas", a-t-il ajouté.