VAL D'ISERE (AP) - Frédéric Covili va tenter de réussir la passe de deux ce week-end lors des épreuves de Coupe du monde de ski alpin de Val d'Isère, dans un slalom géant qui pourrait définitivement faire de lui la nouvelle locomotive de la discipline.

Cette étape s'annonce importante pour jauger les forces en présence dans les disciplines de vitesse, puisque le premier super-G et la première descente de la saison seront disputés chez les hommes, victimes d'un calendrier modifié par le manque de neige lors de la tournée aux Etats-Unis.

Victorieux du géant de Solden, première épreuve de la saison disputée fin octobre sur le glacier autrichien, Covili, qui a travaillé la glisse pure cet été, piaffe d'impatience après cinq semaines sans course.

"C'est vrai que c'est comme si c'était le deuxième départ de la saison", souligne Gilles Brenier, le directeur de l'équipe masculine française de ski alpin. "Après l'annulation du géant d'Aspen, on est rentré directement en Europe pour s'entraîner à Alta Badia (Italie). On a remis en place un programme physique et de ski, on a préparé un nouveau cycle d'entraînement. Fred (Covili) est quelqu'un de posé, de très calme. Il s'est bien préparé. Il sera là à Val d'Isère".

Ce Critérium de la Première neige a lui aussi été victime du climat, puisque le temps doux a conduit à l'annulation d'un super-G et d'un géant féminins. Les organisateurs se sont focalisés sur la préparation de la piste Oreiller-Killy, qui selon le camp français est extrêmement bien préparée.

Le super-G et la descente ouvriront les débats vendredi et samedi, suivis dimanche par le géant.

L'occasion est donc belle pour le groupe vitesse français de se montrer, à l'instar d'Antoine Deneriaz, meilleur temps de la descente d'entraînement mercredi, et qui se rappelle avoir frôlé le podium en 1999, en finissant quatrième à Val d'Isère.

"L'équipe de vitesse paraît la moins armée, car elle est la plus jeune. En descente, il faut de l'expérience pour la connaissance du terrain, de la piste. Mais ils apprennent bien et relativement vite", indique Gilles Brenier.

Le meilleur skieur du monde, l'Autrichien Hermann Maier, toujours convalescent après son accident de moto de l'été, laisse un grand vide sur la piste, tout comme le forfait de son compatriote Hannes Trinkl champion du monde de descente en 2001, victime d'un accident à l'entraînement il y a quelques semaines. Mais l'armada autrichienne reste favorite en descente et super-G, avec notamment Stefan Eberharter, qui a vécu la saison dernière dans l'ombre de Maier.

Les Etats-Unis, avec Daron Rahlves le champion du monde en titre de super-G, seront à l'affût en cette année 2002 olympique, où ils comptent briller en février à Salt Lake City, tout comme les Suisses, emmenés par le champion du monde du géant, le vétéran Michael Von Gruenigen, et qui possèdent en vitesse de bons espoirs, comme Silvano Beltrametti.

Les Tricolores entendent continuer de célébrer la mémoire de Régine Cavagnoud, disparue tragiquement à l'entraînement en octobre. Depuis la mort de la championne du monde en titre de super-G, ils ont cumulé les podiums avec Laure Péquegnot, Christel Saioni et Jean-Pierre Vidal, dans les quelques slaloms disputés jusque là.