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RÉSULTATS

L'ex-bosseuse Justine Dufour-Lapointe veut développer son sport, le freeride

Justine Dufour-Lapointe Justine Dufour-Lapointe - rds.ca
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MONTRÉAL – L'ex-bosseuse québécoise Justine Dufour-Lapointe a un nouveau défi à relever : elle veut développer le volet féminin de sa nouvelle passion, le freeride, et l'amener à un autre niveau. Bref, être une pionnière de son sport.

Selon la double médaillée olympique, qui a été sacrée championne du monde du Freeride World Tour (FWT) dès sa première saison l'an dernier, il persiste un écart compétitif impressionnant entre les hommes et les femmes. Un fossé qu'elle compte bien rétrécir cette saison.

« Du côté des hommes, les compétiteurs peuvent effectuer un "backflip", un 360, un "double back" et un "cork" – ils enchaînent parfois quatre sauts dans une descente. C'est vraiment très inspirant. Chez les dames, la plupart se limitent à skier sur les parois ("cliffs"), sans effectuer de saut. (...) Je sais donc que ce sera "tough" de me mettre au défi d'effectuer deux sauts au cours d'une seule descente, mais c'est ce que j'aime : me mettre au défi », a résumé la Montréalaise âgée de 29 ans en entretien téléphonique avec La Presse Canadienne mercredi.

« Selon moi, le volet féminin du freeride peut vraiment se développer davantage. C'est très différent comme discipline entre les hommes et les femmes. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, et je veux faire partie des pionnières qui ont amené de nouveaux sauts. Ça serait vraiment un honneur pour moi d'être la première à amener plus de sauts sur le FWT », a renchéri Dufour-Lapointe, qui est de passage au Québec pour quelques jours avant de retourner en Europe pour poursuivre sa préparation en vue de la première étape du FWT en janvier.

Dufour-Lapointe a rappelé en ce sens qu'elle avait effectué un saut périlleux arrière lors d'une descente l'an dernier, et elle a ajouté du même souffle qu'elle aimerait en faire davantage en compétition.

« Mon objectif cette année, ce serait de réussir deux sauts dans une même descente. Ça serait une première du côté des dames, a souligné la médaillée d'or en bosses aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014. Des 360, j'en ai fait toute ma carrière en bosses, mais en freeride, ça apporte une autre dimension.

« J'ai trouvé une nouvelle technique pour y parvenir, et ça m'a également demandé de désapprendre ce que j'avais appris auparavant en bosses. Un 360 de bosses et un 360 en freeride, c'est totalement différent à cause de l'environnement de compétition. Je crois que c'est ce qui va me permettre d'atteindre un autre niveau », a-t-elle poursuivi.

Pour y parvenir, la Québécoise qui a décroché quatre médailles en carrière aux Championnats du monde, dont une victoire en bosses aux Mondiaux de 2015, a notamment travaillé cet été des sauts sur un trampoline, puis un coussin gonflable (« airbag »), et les a peaufinés lors d'un camp d'entraînement qui s'est déroulé plus tôt ce mois-ci en Autriche.

Ne lui parlez toutefois pas de la pression de devoir défendre son titre à tout prix. Elle n'y pense pas. C'est d'ailleurs la raison même de sa transition vers cette discipline méconnue au Québec, mais très populaire en Europe; pour s'éloigner de la pression, de l'obligation d'obtenir des résultats, et pour bénéficier de plus de libertés en piste.

« Ce titre-là, c'était du bonbon. Je ressens zéro pression. L'année passée, tout était nouveau, j'avais tout à apprendre, a rappelé Dufour-Lapointe. Ça n'est que du positif; ça va me permettre de m'amuser encore davantage cette année, d'essayer plus de choses sur les pentes. Je veux repousser mes limites, et atteindre mon plein potentiel. »

« Une année à la fois »

Alors, une fois qu'elle aura atteint ses objectifs sur le FWT – car elle y arrivera, jure-t-elle –, quels seront ses plans d'avenir? La détentrice de 49 podiums en carrière sur le circuit de la Coupe du monde de ski acrobatique, dont 15 victoires, est demeurée vague, préférant plutôt « vivre dans le moment présent ».

« Je le fais (être sur le FWT) pour moi, par pure passion pour mon sport », a dit sans détour celle qui est devenue l'an dernier la première Québécoise – et la première Olympienne – à se joindre à ce circuit, qui fut fondé en 1996 en Suisse et qui vient d'être acheté par la Fédération internationale de ski.

« Je suis présentement dans une transition de carrière, et peut-être qu'après celle-ci j'en aurai une autre. Qui sait? Je ne sais pas encore quelle (carrière) ce sera, ni où et comment elle se déroulera, mais je sais que j'ai tout en moi pour y arriver. Mais pour l'instant, j'y vais une année à la fois », a évoqué Dufour-Lapointe, qui aimerait entre autres travailler à la télé un jour.

La saison de FWT, qui comptera six escales, commencera à la station de ski Baqueira Beret, en Espagne, du 26 au 31 janvier, et elle culminera à Verbier, en Suisse, du 22 au 30 mars. Un arrêt est prévu au Canada, à Kicking Horse, en C.-B., du 13 au 19 février.

D'ici là, Dufour-Lapointe, maintenant ambassadrice des Clubs Med, lancera la saison de ski québécoise ce week-end au Club Med de Charlevoix. Un événement qui sera accessible aux clients de l'hôtel.