(RDS) - Il s'en est passé des choses dans la carrière de Nicolas Fontaine depuis ses débuts avec l'équipe nationale en 1990. Il est le dernier membre toujours actif du célèbre "Québec Air Force" qui a marqué le ski acrobatique dans les années 90.

Depuis ce temps, Fontaine a remporté quatre championnats de la Coupe du monde consécutifs entre 1996 et 2000. À Salt Lake City, Fontaine participera à ses quatrièmes Jeux olympiques.

En 1992 à Albertvillle, le ski acrobatique était un sport de démonstration. Contre toute attente, le jeune Nicolas Fontaine, âgé de 21 ans, réussit tout une performance alors qu'il remporte une médaille d'argent.

Les deux expériences olympiques suivantes seront difficile pour l'athlète de Magog. En 1994 à Lillehammer, alors que le ski acrobatique obtient son statut d'épreuve officielle, Fontaine ne peut répéter son exploit d'Albertville avec une sixième place. En 1998 à Nagano, tous les yeux sont rivés sur lui. Et comment; il vient de connaître la meilleure saison de sa carrière. Fontaine vise l'or à tout prix. Il connait toutefois sa plus grande déception en carrière. À l'atterrissage, son dos touche la piste et il obtient une décevante dixième position.

"Ma performance à Albertville a été une surprise pour moi car je débutais. Deux ans plus tard, je n'étais pas encore prêt puisque je ne connaissais pas parfaitement mes sauts; ma technique n'était pas à point. À Nagano, j'aurais dû connaître mes meilleurs Jeux olympiques. J'étais au sommet de ma forme. Sauf que je me suis entraîné sans entraîneur pendant tout l'été; les coachs étaient en Colombie-Britannique et les Québécois s'entraînaient à Lake Placid. C'était quelque peu difficile pour nous", explique Fontaine.

Pour ses derniers Jeux à Salt Lake City, Fontaine a mis toutes les chances de son côté. Il s'est adjoint les services de l'entraîneur russe Dimitri Kakunov.

"Les Russes ont des techniques un peu spéciales. L'été dernier, j'avais effectué environ 800 sauts. Et cet été, j'ai sauté environ 1700 fois, c'est plus que le double. Je veux arriver à Salt Lake et être au sommet de ma forme. Je ne veux pas laisser ça au hasard, me disant que peut-être je serai en forme durant les Jeux", poursuit Fontaine.

Après quatre titres de la Coupe du monde consécutifs, il a pris le sixième rang l'an dernier. La victoire à tout prix à Salt Lake City? Oubliez ça. Certes, la pression des médias et du public sera bien présente, mais Fontaine entrevoit la situation bien différemment.

"Je suis tellement dans ma bulle, dans mon environnement. On dirait que je veux tellement réaliser le travail que j'ai à faire. Les gens auront à vivre avec ma performance. Si je termine premier, nous célébrerons ensemble. Si je termine cinquième ou sixième, j'aurai fait une erreur et ce ne sera pas la faute à personne. Ça sera ma faute. Je sais qu'avec les sauts que je suis capable de faire, je peux monter sur le podium. Vous remarquerez que je parle rarement d'une médaille d'or, je parle plus du podium. Aux derniers Jeux, je visais tellement la médaille d'or après avoir tout remporté la saison précédente, qu'après mon premier saut, j'ai abandonné la lutte car la première place n'était plus accessible", explique Nicolas.

L'expérience, la maturité et son talent en font encore un sérieux aspirant a un podium. Son seul souhait; avoir enfin une "vraie" médaille olympique.

"Une médaille de démonstration ne compte pas autant qu'une vraie médaille. Voilà pourquoi mon objectif, avant de prendre ma retraite, serait de remporter une vraie médaille olympique. Maintenant, je regarde en arrière et je suis super fier de ma carrière. Je ne pense pas que j'aurais pu demander mieux. La seule chose que je pourrais demander est une médaille olympique. Ça mettrait la cerise sur le sundae",

Médaille ou pas, Nicolas Fontaine demeurera un grand champion de l'histoire du ski acrobatique.