Pendant presque toute sa vie, John Kucera a été habitué à faire les choses au rythme d'un homme pressé.

Ce désir d'aller vite et ce refus de ralentir lui a permis de devenir champion du monde de descente.

Kucera a maintenant appris que la patience peut aussi être une vertu, lui qui se remet d'une fracture à la jambe qui l'a privé d'une participation aux Jeux olympiques de Vancouver.

"Je veux revenir le plus tôt possible, a indiqué Kucera, mardi, lors d'une entretien téléphonique depuis Calgary. Je veux recommencer à skier et à skier vite.

"Mais en même temps, je ne veux pas revenir un mois trop tôt et risquer de me faire encore mal, et de devoir rester à l'écart du ski pour une autre période de trois à six mois. À ce moment-là, une absence d'un an peut en devenir une de deux, voire trois ans."

Kucera prévoit accompagner l'équipe canadienne de ski alpin en Europe, en octobre, à l'occasion d'un camp d'entraînement. Il se retrouvera alors sur skis pour la première fois en plus de neuf mois.

Kucera ignore à quel moment il disputera sa prochaine course. Une participation à la première descente de la saison, en décembre à Lake Louise, en Alberta, est fort peu probable, selon lui.

Un objectif plus réaliste serait la nouvelle année. Kucera veut défendre son titre mondial en descente à l'occasion des Championnats mondiaux, en février, à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne.

"Je vis actuellement une période cruciale, a dit le skieur de Calgary, qui aura bientôt 26 ans. Tu te sens comme si tu serais capable de skier.

"Je sais que je dois approcher ça de manière intelligente. Me donner un peu plus de temps. Puis, quand je reviendrai, je serai à 100 pour cent et je pourrai y aller à fond."

Kucera a dit avoir réalisé qu'il compose bien avec l'adversité depuis qu'il a chuté à l'occasion du premier super-G de la saison 2009-2010, l'hiver dernier à Lake Louise. Matt Price, le directeur de la science du sport à Canada Alpin, s'est lui aussi dit impressionné par son attitude.

"On a pu voir une période de transition dans son attitude, a indiqué Price, qui a géré le programme de réadaptation de Kucera. On peut maintenant voir qu'il met davantage les choses en perspective et qu'il est plus réaliste, plus patient. Cela fait probablement partie du processus d'apprentissage et de maturation."

Selon Price, Kucera est peut-être un peu trop optimiste, toutefois, quand il évoque une participation aux prochains Mondiaux.

"Je ne sais pas s'il est sage de sauter à pied joints dans un événement d'envergure comme celui-là, a fait remarquer Price. Mais il y a tellement d'inconnues en ce qui concerne l'échéancier. Nous sommes encore dans une zone grise."