MÉRIBEL, France - Carolina Ruiz-Castillo, 31 ans, est devenue la première Espagnole à remporter une descente de Coupe du monde de ski alpin, samedi à Méribel (Savoie, France), où elle a devancé l'Allemande Maria Höfl-Riesch et la Française Marie Marchand-Arvier.

Elle a rejoint les techniciennes Blanca Fernandez-Ochoa (trois slaloms et un slalom géant) et Maria Jose Rienda-Contreras (six géants) qui s'étaient également imposées sur le circuit majeur.

Et jamais victoire n'a autant fait plaisir aux Françaises, avec lesquelles la skieuse ibérique partage hôtels et séances d'entraînements.

Née au Chili, Ruiz-Castillo avait débuté fort dans la carrière en décrochant, à 18 ans et demi, une deuxième place en slalom géant, le 11 mars 2000 (Italie) à Sestrières.

La jeune fille ne pouvait alors imaginer qu'elle devrait patienter presque 13 ans pour goûter à nouveau au podium en Coupe du monde, une attente entrecoupée de quelques problèmes physiques et rendue moins monotone par la découverte de la vitesse.

«Je dois remercier la France, parce que je m'entraîne avec l'équipe depuis plusieurs saisons, depuis cette année surtout. C'est mon meilleur hiver, avec de bonnes sensations et des résultats positifs», a expliqué la lauréate.

Avant-première

Ruiz-Castillo avait ainsi pu découvrir, en compagnie des Bleues et en avant-première, la piste du Roc de Fer à Méribel lors d'un stage en janvier.

L'Espagnole a aussi remarqué que la victoire de Marion Rolland lors de la descente des Mondiaux à Schladming l'avait inspirée.

Elle y a mis aussi du sien, affichant déjà ses bonnes dispositions en se classant quatrième du super-G à Cortina d'Ampezzo (Italie), le 20 janvier.

Directeur de l'équipe de France, Jean-Philippe Vulliet a qualifié la collaboration franco-espagnole «d'échange de bons procédés». «On bénéficie sur la piste d'un entraîneur supplémentaire (le Britannique Marc Tilston) et de facilités pour le stage de printemps en Sierra Nevada.»

Carolina n'a pas oublié d'associer au succès son service-man, Pascal Lemoine, qui avait fait des skis d'Antoine Dénériaz de véritables "bombes aux pieds", lors de son titre olympique en descente aux JO de 2006.

Avant le passage de Ruiz-Castillo, Marchand-Arvier était partagée entre la satisfaction d'avoir réagi après des Mondiaux médiocres (14e en super-G et descente) et la rage d'un succès qui lui échappait alors pour un centième de seconde.

Finalement, l'irruption de l'Espagnole lui a rendu le sourire. "Je suis soulagée et contente de ma réaction. L'étape de Méribel m'a fait du bien", a souligné la skieuse des Contamines.

Rolland, elle, a été moins à la fête après plusieurs jours à festoyer l'or de Schladming. Dizième, mais quand même heureuse pour Carolina et Marie.

Quatrième samedi, la Slovène Tina Maze a poursuivi son approche des 2000 points au classement général qu'elle écrase de sa polyvalence, atteignant la cote 1744 à 10 épreuves du terme de la saison.