Miller, skieur rebelle
Ski samedi, 12 mars 2005. 14:03 vendredi, 13 déc. 2024. 12:39
LENZERHEIDE, Suisse (AFP) - L'Américain Bode Miller, vainqueur de la Coupe du monde messieurs de ski alpin, détonne dans l'univers structuré de la Fédération internationale de ski (FIS): il a ainsi relancé le projet d'un circuit parallèle plus divertissant, dont il guiderait évidemment la revue.
Là où d'autres auraient le projet d'égaler Phil Mahre, son compatriote trois fois lauréat du grand globe de cristal, le skieur de Franconia (New Hampshire, côte est) s'interroge jusqu'à sa présence même en Coupe du monde la saison prochaine.
"Pourquoi n'existerait-il pas une alternative? Je n'ai pas encore un plan très élaboré, mais l'idée avance et ils sont nombreux à la partager. Il suffit de dix personnes décidées pour mener ce changement", attaque le skieur du New Hampshire.
Quand on lui fait noter que cette sécession le bannirait des JO -alors que seul manque à son palmarès un titre olympique-, Miller répond que "les Jeux c'est bien sûr important, surtout aux Etats-Unis, mais mon but c'est de courir, de gagner et de me faire plaisir".
"Ca fait trois saisons que je cours toutes les épreuves de la Coupe du monde et je ressens parfois de la lassitude. Les courses, c'est le plus facile, le bon côté des choses", explique l'Américain.
Pour échapper à la répétition des valises qu'on fait et défait au gré des étapes, Miller a choisi depuis un an d'effectuer la tournée européenne à bord d'un mobile home que pilote un ami d'enfance, à la fois confident et cuisinier.
A l'occasion des finales de Lenzerheide, qu'il avait abordées avec une légère avance au classement général mais aussi le souvenir de précédents dénouements calamiteux, le quadruple champion du monde avait éprouvé le besoin d'avoir sa famille à ses côtés. Une dizaine de membres a ainsi débarqué en début de semaine dans les Grisons.
Education hippie
D'ailleurs, on ne peut appréhender le comportement de Miller, et la psychologie qui le sous-tend, si on ne revisite pas une enfance particulière.
Son père Woody et sa mère Jo se sont séparés alors que, troisième enfant et premier garçon d'une fratrie de quatre, Bode avait six ans. Mais le gamin avait eu le temps de s'imprégner du modèle de vie de parents convertis à l'expérience hippie.
"A la maison, que mon père a construit sur une colline boisée, on avait ni eau courante, si ce n'est celle du torrent, ni électricité", rappelle le meilleur skieur du monde.
Elevée par sa mère, qui a tenu le rôle du précepteur, Bode Miller n'a pas fréquenté l'école primaire. "Je ne voulais pas de relation traditionnelle de père à fils", remarque pour sa part Woody.
Il est en resté quelque chose, puisque Miller avoue qu'il ne parle pas à ses neveux comme un adulte le fait "généralement avec des enfants".
Ce mode de vie et ce besoin de liberté se heurtent évidemment aux contraintes d'une vie de sportif de haut niveau et au moule de la Coupe du monde. "Les polyvalents n'ont pas la possibilité de repartir chez eux à Noël. La saison européenne est longue et éprouvante. On ne peut gérer nos athlètes comme le font les entraîneurs européens avec leurs skieurs", note Phil McNichol, le responsable de l'équipe américaine.
Là où d'autres auraient le projet d'égaler Phil Mahre, son compatriote trois fois lauréat du grand globe de cristal, le skieur de Franconia (New Hampshire, côte est) s'interroge jusqu'à sa présence même en Coupe du monde la saison prochaine.
"Pourquoi n'existerait-il pas une alternative? Je n'ai pas encore un plan très élaboré, mais l'idée avance et ils sont nombreux à la partager. Il suffit de dix personnes décidées pour mener ce changement", attaque le skieur du New Hampshire.
Quand on lui fait noter que cette sécession le bannirait des JO -alors que seul manque à son palmarès un titre olympique-, Miller répond que "les Jeux c'est bien sûr important, surtout aux Etats-Unis, mais mon but c'est de courir, de gagner et de me faire plaisir".
"Ca fait trois saisons que je cours toutes les épreuves de la Coupe du monde et je ressens parfois de la lassitude. Les courses, c'est le plus facile, le bon côté des choses", explique l'Américain.
Pour échapper à la répétition des valises qu'on fait et défait au gré des étapes, Miller a choisi depuis un an d'effectuer la tournée européenne à bord d'un mobile home que pilote un ami d'enfance, à la fois confident et cuisinier.
A l'occasion des finales de Lenzerheide, qu'il avait abordées avec une légère avance au classement général mais aussi le souvenir de précédents dénouements calamiteux, le quadruple champion du monde avait éprouvé le besoin d'avoir sa famille à ses côtés. Une dizaine de membres a ainsi débarqué en début de semaine dans les Grisons.
Education hippie
D'ailleurs, on ne peut appréhender le comportement de Miller, et la psychologie qui le sous-tend, si on ne revisite pas une enfance particulière.
Son père Woody et sa mère Jo se sont séparés alors que, troisième enfant et premier garçon d'une fratrie de quatre, Bode avait six ans. Mais le gamin avait eu le temps de s'imprégner du modèle de vie de parents convertis à l'expérience hippie.
"A la maison, que mon père a construit sur une colline boisée, on avait ni eau courante, si ce n'est celle du torrent, ni électricité", rappelle le meilleur skieur du monde.
Elevée par sa mère, qui a tenu le rôle du précepteur, Bode Miller n'a pas fréquenté l'école primaire. "Je ne voulais pas de relation traditionnelle de père à fils", remarque pour sa part Woody.
Il est en resté quelque chose, puisque Miller avoue qu'il ne parle pas à ses neveux comme un adulte le fait "généralement avec des enfants".
Ce mode de vie et ce besoin de liberté se heurtent évidemment aux contraintes d'une vie de sportif de haut niveau et au moule de la Coupe du monde. "Les polyvalents n'ont pas la possibilité de repartir chez eux à Noël. La saison européenne est longue et éprouvante. On ne peut gérer nos athlètes comme le font les entraîneurs européens avec leurs skieurs", note Phil McNichol, le responsable de l'équipe américaine.