Le Suédois Martin Ponsiluoma, sans victoire jusque-là sur le circuit du biathlon, a créé la surprise en devenant champion du monde de sprint, vendredi à Pokljuka, devant tous les favoris.

Souvent dans l'ombre en équipe nationale derrière le leader Sebastian Samuelsson et sans résultat notable avant de débarquer en Slovénie, Ponsiluoma est en train de vivre un véritable conte de fées puisqu'il compte déjà deux médailles en deux courses après le bronze décroché mercredi avec le relais mixte suédois.

A 25 ans, le Scandinave, connu pour sa vitesse en skis, a maîtrisé tous ses rivaux avec un 10/10 au tir qui a fait toute la différence. Seuls les Français ont pu exister en plaçant deux des leurs sur le podium (Simon Desthieux en argent, Emilien Jacquelin en bronze). Exit donc les Norvégiens, hégémoniques depuis le début de saison, à l'image de Johannes Boe, double tenant du gros globe de cristal mais seulement 5e de la course avec deux erreurs fatales à la carabine.

« C'est extraordinaire, je commence à peine à réaliser, a déclaré Ponsiluoma. J'avais un bon feeling toute la journée, je n'ai pensé à rien sur le pas de tir, j'ai juste fait comme je fais à l'entraînement. Une fois la ligne d'arrivée franchie, j'ai compris que j'allais peut-être monter sur le podium, mais c'était difficile d'imaginer la victoire. C'est un début de championnat fantastique. Ce sera dur de dormir ce soir, mais c'est la vie. »

Derrière le Suédois, on a assisté à la résurrection de Simon Desthieux. En grande difficulté cette saison et dépassé par les jeunes loups de l'équipe de France, le biathlète de 29 ans est sorti de nulle part pour s'offrir sa première médaille mondiale sur le plan individuel après l'or (2020) et l'argent (2017) en relais.

« l y a tellement de choses qui s'intercalent dans mon esprit, a-t-il lâché la voix pleine d'émotion. Cela va tellement vite mais il y a une telle satisfaction. Cela fait des années que je cours après ça. J'y ai toujours cru au fond de moi-même. Cela a été une journée magnifique, où tout se déroule comme je l'aurais souhaité. J'ai fait mon plus beau biathlon aujourd'hui et ça paye, donc je suis très heureux de ça. »

Emilien Jacquelin a lui confirmé qu'il était l'homme des grands rendez-vous. Le Français, dont le seul succès sur le circuit date des Mondiaux d'Anterselva (poursuite), a gagné sa 5e médaille mondiale après les quatre glanées en Italie en 2020 et va attaquer la poursuite de dimanche avec le plein de confiance.

« J'ai fait ce que je sais faire, sans avoir peur, sans penser au résultat et sans pression, a-t-il expliqué. J'ai vraiment tourné la page de l'an dernier. Ce qui me fait rêver c'est la poursuite ou la mass start, je suis ici pour ça et cette médaille va m'enlever de la pression. »

Avec 12 sec 9/100e de retard sur Ponsiluoma, Jacquelin sera en tout cas idéalement placé pour chasser le Suédois.