MONTRÉAL - C'est en pensant aux Championnats du monde de surf des neiges, qui auront lieu en janvier à Stoneham, ainsi qu'aux épreuves-tests de Sotchi, en Russie, que Jasey-Jay Anderson, Caroline Calvé et Indrik Trahan entreprendront leur saison, vendredi, à l'occasion de la Coupe du monde de Carezza, en Italie.

Les meilleurs planchistes du monde convergeront vers Québec en vue des Mondiaux, qui se dérouleront du 17 au 27 janvier. Puis, ils se donneront rendez-vous à Sotchi, du 10 au 17 février, afin de participer à la répétition générale qui précédera d'un an les Jeux olympiques d'hiver de 2014. Ceux-ci auront lieu à la station balnéaire russe.

Le parcours des slalomeurs vers ces courses-phares de la saison commencera vendredi en Italie, avec la tenue d'épreuves de slalom géant en parallèle, tant chez les hommes que les femmes.

Pour les vétérans Anderson et Calvé, se qualifier pour les Championnats du monde devrait s'avérer une formalité. Mais Trahan devra empocher au moins un résultat parmi les 16 premiers, dans l'une des trois épreuves de la Coupe du monde à lesquelles il participera d'ici la mi-janvier, pour s'assurer d'une qualification. Sinon, la sélection se fera au gré de multiples autres critères et pourrait lui échapper.

La tâche ne sera pas facile pour le Trifluvien de 19 ans, qui en sera à sa première saison à temps plein en Coupe du monde. Il sera d'ailleurs le plus jeune du circuit, cet hiver. C'est là un obstacle qui n'est pas évident à surmonter dans un sport où l'expérience fait souvent foi de tout.

Un planchiste doit presque se «réinventer» quand il passe au plus haut niveau comme Trahan le fera, a indiqué Anderson lors d'un récent entretien téléphonique.

«Quand tu regardes les statistiques, dans 95 pour cent des cas, les gens ont fait une centaine de départs avant de se mettre à gagner en Coupe du monde, a noté Anderson. La plupart du temps, c'est donc une question de millage, d'expérience.»

«Je sais que j'ai la vitesse qu'il faut pour bien faire, alors c'est dans la tête que ça va se passer, a dit Trahan de ses chances de se qualifier pour les Mondiaux, lui qui vise une place aux JO de Sotchi. La clé, ce sera de faire le moins d'erreurs possible. Il n'y a pas de place à l'erreur en Coupe du monde. Tout le monde a les compétences à ce niveau-là, alors c'est souvent dans la tête que la différence se situe.»

C'est d'ailleurs ce qu'a vécu Calvé, l'an dernier, quand elle a signé la toute première victoire de sa carrière en Coupe du monde à Carezza: c'est dans sa tête que ça s'est passé.

«Ça m'a pris du temps à découvrir pourquoi j'ai gagné, mais j'ai finalement réalisé que c'est parce que j'étais dans un état d'âme particulier, a indiqué l'athlète de 24 ans, qui venait de dépasser le cap de la cinquantaine de courses quand elle l'a emporté. Certains athlètes ont besoin d'une motivation extérieure mais moi, j'ai davantage besoin d'être calme — presque zen. J'ai réalisé que c'est ça la clé pour moi.»

Calvé a donc fait des exercices spécifiques à ce titre, au courant de l'été, avec un psychologue.

«Je travaille là-dessus pas mal à tous les jours, par exemple en faisant des exercices de respiration, a-t-elle indiqué. On va voir si je serai capable de le reproduire à la Coupe du monde.»

De retour sur le circuit l'hiver dernier après une brève retraite, Anderson espère avoir mis de côté les problèmes d'équipement qu'il a connus en 2011-12.

«Ç'a été une drôle de saison, a dit le vétéran de 37 ans. Mon équipement avait vieilli, et j'ai eu beaucoup de bris de fixation, de botte. Cette année, j'ai de nouvelles fixations, de nouvelles bottes et une nouvelle planche.

«Je suis en forme, alors je m'attends d'avoir une bonne saison», a avancé le médaillé d'or des JO de Vancouver.