HOCHFILZEN (AFP) - Le biathlète français Raphaël Poirée, encore sans podium aux Mondiaux à Hochfilzen, réfléchit à une modification de son organisation qui avait pourtant permis à lui et à sa femme norvégienne Liv Grete de remporter sept titres mondiaux il y a un an à Oberhof (Allemagne).

"Je m'interroge sur l'organisation, je vais devoir réfléchir, a déclaré le triple champion du monde 2004, âgé de 30 ans, qui avait monté sa propre structure il y a deux ans. Je suis partagé entre ma vie de famille et ma vie professionnelle. Je suis un peu perdu. Il faut trouver des solutions".

Cette solution devrait consister en un rapprochement avec la Fédération française de ski (FFS). "Il a mis en évidence les lacunes de son fonctionnement, a constaté le directeur sportif de biathlon, Christian Dumont, et a émis le souhait de revenir plus dans la Fédération".

Ce qui réjouit le DTN Gérard Rougier. "Nous sommes au stade de voir comment il faut organiser les choses", a déclaré Rougier qui accorde une spécificité à l'actuel 2e au classement général de la Coupe du monde. "Il faut que ça serve à Raph mais que ça n'aille pas à l'encontre du groupe".

"C'était difficile cette année, n'a cessé de répéter Raphaël Poirée à Hochfilzen. Parce qu'il y a eu beaucoup de problèmes dans notre structure, avec ma fille, avec ma femme qui n'étaient pas bien".

D'ailleurs Liv Grete Poirée, très fatiguée depuis la fin de la dernière saison et qui pourrait être atteinte d'une mononucléose, a mis un terme à sa saison. La tenante de la Coupe du monde 2004 est actuellement 18e au classement général.

Réglages

Leur fille Emma, 2 ans, n'est plus le bébé qu'on peut emmener sans trop de problème d'un hôtel à un autre. En outre, selon l'entourage du couple, la nouvelle nounou, une parente de Liv Grete, n'est pas d'une même aide que la précédente.

D'autre part, le quadruple vainqueur de la Coupe du monde a changé sa préparation. "On s'entraînait plus dur mais moins afin d'avoir plus de temps pour notre fille", a-t-il expliqué.

"Il faut voir ce qui a été bon, mauvais et ce qu'il faut changer. On n'a pas le droit à l'erreur", a souligné le DTN dans la perspective des jeux Olympiques de Turin 2006 qui sont d'ailleurs l'objectif déclaré de Poirée.

Il n'exclut pas que Poirée prenne son propre entraîneur de tir comme celui-ci envisage de le faire. "Je n'ai pas beaucoup travaillé le tir cette année", avait admis Raphaël Poirée.

Ce dernier souhaite travailler avec Jean-Pierre Amat, ancien champion olympique de tir, qui fait déjà partie de l'encadrement du biathlon.

"Raphaël a besoin d'un soutien de confiance", a souligné pour sa part Christian Persicot, directeur de l'équipe de France militaire dont fait partie le vice-champion olympique de la poursuite.

"Reconnaître, que le système ne marche pas aussi bien qu'il envisageait, est difficile. C'est là qu'il est grand", a-t-il ajouté. "Il doit se libérer l'esprit". Il faut des "réglages". "Il ne faut pas tout changer", a souligné Christian Persicot.

Selon M. Rougier, "il n'y a pas le feu". "Mais il faudrait que ça soit en place au printemps ou à l'été quand on attaque la préparation de la prochaine saison".