Audrey Robichaud poursuit jusqu'à Pyeongchang, mais pas plus loin
Ski acrobatique vendredi, 9 déc. 2016. 14:06 vendredi, 13 déc. 2024. 18:48MONTRÉAL - Cette fois, c'est très clair. Audrey Robichaud sait exactement quand prendra fin sa carrière.
La bosseuse de Québec se donne les 13 prochains mois pour tenter de se qualifier aux Jeux olympiques de Pyeongchang, en Corée du Sud. Ensuite, elle mettra un trait sur une carrière qui se sera échelonnée sur 14 ans.
« Mon plan, c'est d'y aller jusqu'à Pyeongchang. Après, ce sera la fin de mon triomphe!, lance-t-elle en riant. Je vais aller jusqu'au bout et il arrivera ce qui arrivera. Après, je serai prête à prendre ma retraite. »
Celle qui est montée 10 fois sur le podium en Coupe du monde ne sait pas encore ce qui l'attend, mais on la sent très zen avec sa décision.
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« Je n'y ai pas trop pensé encore. Avant Sotchi (où elle s'est classée 10e), je me disais que c'était peut-être mon dernier tour de piste. Maintenant, je pense que je vais prendre le temps d'apprécier les petits moments lors de chaque étape. Mais je suis heureuse de savoir que quelque chose de différent m'attend. Je serai contente de passer à une autre étape. Tellement de choses m'intéressent. Ce sera à déterminer au cours des prochaines années. »
Après avoir amorcé la dernière campagne plus d'un mois après les autres compétitrices en raison d'une blessure, Robichaud a connu toute une fin de saison, montant même deux fois sur le podium à Tazawako, au Japon, pour conclure au septième rang du classement de la Coupe du monde, soit un cinquième top-10 au cours des six dernières années.
« C'est certain que ça m'a encouragée. Ma saison s'est tellement bien terminée que je me suis dit: " Pourquoi pas? " J'ai toujours vu Pyeongchang comme une possibilité, mais j'y allais une année à la fois après Sotchi. Puis, rendue à la moitié du cycle, je me suis dit que je devrais essayer d'aller jusqu'au bout. Je m'entraîne tous les jours et ce serait vraiment l'aboutissement d'une belle carrière. »
L'athlète de 28 ans a participé deux fois aux Olympiques: ceux de Turin, en 2006, et de Sotchi, en 2014. Elle s'est classée huitième et 10e respectivement. Comme le reste de la très compétitive équipe canadienne, les soeurs Maxime, Chloé et Justine Dufour-Lapointe, Alex-Anne Gagnon et Andi Naude, elle amorcera ce samedi, en Finlande, le processus de qualification en vue des Jeux sud-coréens.
Comme si la compétition n'était pas suffisamment relevée à l'interne, les bosseurs doivent aussi se mesurer aux autres disciplines du ski acrobatique et du ski cross pour l'une des 30 places disponibles à Pyeongchang.
« C'est certain qu'on est une contre l'autre à chaque course, alors ce n'est pas différent, c'est comme ça à toutes les semaines entre nous. Ce que je trouve dommage, c'est d'avoir à me battre contre d'autres disciplines qui n'ont rien à voir avec nous, comme le ski cross, pour des places à Pyeongchang. Une personne qui fait du ski cross, elle a un 'background' plus alpin et ça complique les choses. Par contre, au lieu de 24 places, il y en aura 30 et c'est vraiment très "cool ". Ça va nous donner un peu plus de " lousse ". »
« Ce n'est pas que je doute de ma qualification, mais je me garde une petite gêne, question de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué! Si ça continue de bien aller, j'aurai de bonnes chances, mais il va falloir continuer de pousser. Ce n'est pas gagné d'avance. »
Robichaud, qui prendra le départ d'une étape de la Coupe du monde pour la 110e fois de sa carrière samedi, ne se sent pas diminuée physiquement, même si elle a eu à gérer son lot de blessures au cours de sa carrière.
« Je me sens quand même très bien, mais mon entraînement est beaucoup plus ciblé maintenant. Je vais faire beaucoup moins de quantité et davantage de qualité pour me ménager. J'ai des courbatures, mais rien qui me fasse sentir vieille! »
« Je suis du genre à faire moins de descentes. Je vais vraiment cibler des petites choses sur lesquelles je veux travailler, qui font en sorte que ma descente est plus de qualité. Au gym, je vais faire moins d'impact et d'haltérophilie, car j'ai des antécédents d'hernie discale. C'est là que j'ai apporté les plus gros changements. Tout ce qui a rapport avec mon physique, je le fais avec modération. »
Malgré tout, si elle a décidé de faire le saut pour deux ans de plus, c'est qu'elle espère être à Pyeongchang.
« Je ne veux pas trop penser au résultat final. Je pense que si tu prends un peu de recul par rapport à tout ça, tu es un peu plus relaxe. C'est certain que j'aimerais vraiment me qualifier pour les Championnats du monde ou obtenir mon billet pour les JO dès cette année, mais ce n'est pas fini si ça n'arrive pas. Je ne veux pas m'attarder trop sur la sélection, car c'est ça qui est le plus difficile dans le fond. Le fait de te battre avec tous tes coéquipiers et d'autres sports, c'est complètement fou. Le moins je vais y penser, le mieux ça va être. »